Brûlures cutanées peropératoire et solution antiseptique alcoolique

Brûlures cutanées peropératoire et solution antiseptique alcoolique

382 Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436 Introduction.– La fasciite nécrosante s...

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Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436

Introduction.– La fasciite nécrosante se définit par l’infection des tissus souscutanés, c’est une affection rare et grave du fait que le tableau clinique est souvent méconnu au début, et engage le pronostic vital du patient en cas de retard de la prise en charge. Matériel et méthode.– Nous avons étudié dix observations de fasciites nécrosantes du membre supérieure survenues entre 2005 et 2009 avec un recul moyen de 12 mois. Ils s’agissait de six hommes (60 %) et quatre femmes (40 %), dont cinq adultes jeunes (18–30 ans). La notion de diabète était retrouvée chez six malades. La porte d’entrée n’est retrouvée que chez deux patients. Le délai de la prise en charge était en moyenne de sept jours. Les germes isolés étaient des BGN dans cinq cas, trois cas des staphylocaques et deux cas de streptocoques pathogènes. Le traitement était chirurgical chez tous nos patients. L’évolution était favorable pour sept cas, et nous déploré trois décès. Discussion.– En réalité, il semble bien que de nombreuses bactéries peuvent être en cause. Giuliano [20], dans une étude sur 60 patients, n’a pas trouvé moins de 27 espèces différentes de germes bactériens, se répartissant ainsi : 21 cas : anaérobies Gram positif (six variétés) ;15 cas : anaérobies Gram négatif (cinq variétés) ; 34 cas : anaérobies facultatifs soit 22 cas : streptocoques (huit variétés) ;12 cas : entérobactériacées (six variétés) ; deux cas : aérobies, avec de nombreuses possibilités d’associations. Il est admis que les différentes espèces bactériennes, associées ou non, peuvent donner lieu à une pathologie voisine, et qu’il n’y pas lieu de démembrer la fasciite nécrosante en formes bactériologiques différentes. Rappelons que, dans notre observation, ont été retrouvés un staphylocoque et un Klebsiella. Syndromes voisins. La fasciite nécrosante s’insère dans le cadre des nécroses infectieuses, à différencier de toutes les gangrènes d’origine vasculaire. À noter cependant que, dans les gangrènes par ischémie, on peut voir des foyers secondaires nécrotiques infectieux surajoutés. Parmi les gangrènes infectieuses il faut éliminer les gangrènes gazeuses, qui sont bien connues et très différentes, avec des décollements profonds sous une peau respectée. Beaucoup d’auteurs ont insisté sur l’absence de formation gazeuse dans la fascfite nécrosante [Altemeier [2], Wanbeek [54], Bessman [6], Fichelle [16]. La fasciite nécrosante à forme cutanée extensive, se différencie de la cellulite gangreneuse, moins étendue mais plus profonde, fréquente au périnée et au bassin (Dellinger [14], Berlemont [5]). D’autres auteurs considèrent celle-ci comme une forme clinique particulière de la même maladie (Lortat-Jacob [31], Changuyl [12], Oh [39]). Conclusion.– La fasciite nécrosante est une pathologie, grave et rare, elle est souvent méconnue, de pronostic réservé, elle survient chez le sujet âgé au delà de la quarantaine, son évolution est rapide et dramatique d’où la nécessité d’une prise en charge rapide des patients dans un cadre de coopération multidisciplinaire (traumato-orthopédiste–réanimateur–chirurgien plasticien). http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.017 CP017

Replantation croisée de la main gauche sur l’avant-bras droit. Présentation du cas à un an de recul et revue de la littérature M. Rongières a,∗ , A. André b , A. Moine c , S. Delclaux a , P. Mansat a , P. Bonnevialle a a Service de chirurgie de la main, chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Purpan, Toulouse, France b Chirurgie plastique et réparatrice, CHU Toulouse-Rangueil, Toulouse, France c Institut de l’appareil locomoteur, hôpital Purpan, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Rongières) Mots clés : Réimplantation ; Macro-amputations ; Translocation Nous rapportons l’observation d’une patiente de 39 ans qui présentait après un accident de train, une avulsion traumatique du membre thoracique gauche au tiers proximal, avec pertes de substance multiples et non réparables. À noter une fracture fermée du radius distal. À gauche, elle présentait une amputation-avulsion des deux doigts externes et un dégantage des autres doigts avec écrasement, irrécupérables.

Après concertation éthique et technique nous avons décidé de réaliser une replantation croisée de la partie distale de l’avant bras gauche sur le moignon d’avant-bras droit. Après recoupe à 4,5 cm de l’interligne articulaire radio-carpien dans les deux sites nous avons réalisé une ostéosynthèse en supination, par plaque dédiée radius distal sur l’ulna, et ulna distal sur le radius. Les artères ont été suturées en direct sans croisement et les nerfs recoupés très bas en distal, ont été réparés avec croisement. Les tendons ont été réparés après repérage et marquage en direct sans croisement selon la technique de Pulvertaft. La valve cutanée dorsale a été privilégiée plus longue pour obtenir des veines de bon calibre. La patiente a été confiée à un service de rééducation spécialisé. La sensibilité de protection est récupérée mais les intrinsèques restent paralysés comme dans les autres cas de la littérature équivalents (May et al. 1989 ; Barraud et al. 1990 ; Liang et al. 2011). L’analyse fonctionnelle tient compte de la réintégration dans le schéma corporel de cette main inversée. Le cas de cette patiente souligne l’importance d’une prise de décision rapide, de gestes précis à deux équipes pour le transfert et d’une troisième pour gérer le moignon du membre irréparable. Une réflexion sur le choix des éléments anatomiques à réparer est discutée. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.018 CP018

Brûlures cutanées peropératoire et solution antiseptique alcoolique

J.-L. Roux ∗ , B. Amara , G. Meyer Zu Reckendorf , J.-C. Rouzaud , Y. Allieu Institut montpelliérain de la main, clinique Clémentville, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Roux) Mots clés : Brûlure ; Bétadine ; Alcoolique Introduction.– Nous rapportons trois cas de brûlure cutanée du troisième degré, hémi-circonférentielle du bras au décours d’un acte chirurgical sur la main. À notre connaissance cette complication n’a pas été rapportée dans la littérature. La solution antiseptique (bétadine alcoolique) utilisée selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) semble en cause dans la genèse de ces brûlures. Matériel et méthode.– Depuis 2007, nous utilisons une solution antiseptique alcoolique pour le badigeon préopératoire du membre supérieur des patients opérés de la main. Le protocole de préparation a été réalisé selon les recommandations de l’HAS. Le membre supérieur est lavé avec une solution moussante, rincé au sérum physiologique, séché, le garrot est mis en place au tiers moyen du bras sur un manchon de jersey, puis le membre est badigeonné à deux reprises avec une solution antiseptique alcoolique. Plus de 7000 patients ont bénéficié de ce protocole avant d’être opérés du poignet ou de la main. Résultats.– Nous déplorons trois brûlures cutanées du troisième degré hémicirconférentielles au un tiers moyen du bras. Il s’agissait de deux femmes et un homme ayant bénéficié d’un acte chirurgical sur le poignet ou la main (ligamentoplastie scapho-lunaire, ostéotomie du premier métacarpien pour cal vicieux, reconstruction des tendons fléchisseurs). La durée d’intervention et le temps de garrot était compris entre une heure et un heure 30 minutes. Aucun de ces patients ne présentait d’allergie à la bétadine. Le traitement de ces complications a été conservateur dans deux cas et la cicatrisation a été obtenue en quatre et six semaines. Un patient a nécessité une reprise chirurgicale avec greffe de peau. Les trois patients présentent une séquelle esthétique sous la forme d’une cicatrice chéloïde hémi-circonférentielle d’un tiers moyen du bras. Discussion.– Les complications cutanées à type de brûlure du 3ème degré après utilisation de bétadine alcoolique ne sont pas rapportées dans la littérature. Le laboratoire recommande simplement d’éviter l’accumulation du produit en cas d’utilisation du bistouri électrique. La localisation de ces brûlures et leur topographie hémi-circonférentielle au un tiers moyen du bras nous laissent penser qu’il s’agit de l’action de la bétadine alcoolique absorbée par la partie distale du jersey placé sous le garrot. Les trois brûlures ont eu lieu juste au-dessous du garrot, en regard de la partie distale du jersey et du côté déclive où la concentration en solution antiseptique était la plus forte. Nous n’avons jamais constaté ce type de complication avec un protocole de préparation préopératoire identique et la bétadine dermique.

Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 31 (2012) 376–436 Conclusion.– Nous tenons à alerter les chirurgiens sur les risques de brûlures cutanées graves suite à l’utilisation de bétadine alcoolique. Pour éviter cette complication nous insistons sur la nécessité absolue de respecter le séchage et de bannir la moindre accumulation de bétadine alcoolique. Si ces précautions ne sont pas respectées, il nous semble préférable d’utiliser des solutions antiseptiques non alcooliques. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.019

Communications orales – Poignet 1 CP019

Durée de l’arrêt de travail après ostéosynthèse de fracture du radius distal par plaque antérieure : influence de l’accident de travail B. Rousseau , L. Thomsen , N. Robert , L. Doursounian , J.-M. Feron , A. Hariri ∗ Service de chirurgie orthopédique SOS main, hôpital Saint-Antoine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Hariri) Mots clés : Fracture de l’extrémité inférieure du radius ; Arrêt de travail ; Plaque antérieure verrouillée Introduction.– Les fractures de l’extrémité inférieure du radius sont fréquentes, même chez les sujets jeunes et actifs professionnellement, et leur coût pour la société est lié en partie à l’arrêt d’activité professionnelle. L’objectif de notre étude était d’évaluer la durée de l’arrêt de travail après ostéosynthèse de fracture du radius distal par plaque antérieure verrouillée, et d’étudier l’influence de la reconnaissance en accident de travail sur cette durée d’arrêt. Les objectifs secondaires étaient d’étudier l’incidence de l’algodystrophie dans les suites, et l’influence de plusieurs paramètres tels que l’âge, le sexe, la profession, l’immobilisation, et le côté opéré par rapport au côté dominant. Matériels et méthodes.– Nous avons étudié de fac¸on rétrospective les dossiers des patients opérés d’une fracture du radius distal dans le service sur une période de deux ans (2008–2009). Ont été inclus dans l’étude les patients présentant une fracture de l’extrémité inférieure du radius, extra-articulaire, à bascule postérieure, sans complications, et qui avaient été traités chirurgicalement par ostéosynthèse avec une plaque antérieure verrouillée. Les patients inclus ont été contactés par téléphone et un interrogatoire a permis d’obtenir pour chacun la durée d’arrêt de travail, la notion d’accident de travail (AT) ou non, l’apparition dans les suites d’une algodystrophie, la profession, la durée d’immobilisation, le côté opéré et le côté dominant. Résultats.– L’effectif était composé de 46 patients. Il s’agissait de 15 hommes et 31 femmes. Vingt-deux patients étaient en accident de travail (AT), et 25 patients ne l’étaient pas. La durée d’arrêt de travail était de sept mois dans le groupe « AT » tandis qu’elle était de 1,1 mois dans le groupe « pas d’AT » (p < 0,0001). Une algodystrophie est apparue dans 29 % des cas dans le groupe « AT », contre 0 % dans le groupe « pas d’AT » (p = 0,0058). Tous les cas d’algodystrophie ont concerné des femmes. Nous ne pouvons pas conclure quant à une influence significative pour les autres paramètres. Conclusion.– Les plaques antérieures verrouillées apportent une solution efficace avec de bons résultats anatomiques et fonctionnels chez ces patients jeunes nécessitant la meilleure réduction possible de leur fracture. La reconnaissance en AT d’une fracture du radius distal augmente de fac¸on significative la durée d’arrêt de travail, ainsi que l’apparition d’une algodystrophie. Une prévention de cette complication par la vitamine C est conseillée. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.020 CP020

Les hyper-réductions antérieures des fractures du radius distal ostéosynthésées par brochage

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O. Delattre ∗ , F. Duroux , L. Stratan , J. Vogels SOS mains Caraïbe, CHU de Fort-de-France, Martinique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Delattre) Mots clés : Fracture ; Radius ; Ostéosynthèse Introduction.– Le but de ce travail était de faire le point sur une des complications du traitement des fractures du radius distal, observées avec les techniques d’embrochage dérivée de la technique de Kapandji : l’hyper-réduction dans le plan sagittal. Quelles sont les causes de ces hyper-réductions ? Quels sont leur retentissement clinique ? Comment les traiter ? Enfin, comment les prévenir ? Matériel et méthodes.– Il s’agissait d’une étude rétrospective principalement radiographique de 100 fractures du radius distal osthéosynthésées par brochage type Kapandji. Les critères d’inclusions par analyse semi-automatisée étaient : un rapport D/C supérieur à 1,4 (hyper-réduction en translation antérieure) une pente sagittale supérieure à 11◦ (hyper-réduction en flexion) ; l’association des deux réalisant des hyper-réduction mixtes. Les critères étudiés étaient les suivants : le type de déplacement (classification de Milliez), le type de comminution (antérieure, postérieure, circonférentielle), le type de brochage (Kapandji classique à trois broches, brochage mixte), l’inclinaison des broches dorsales (< 45◦ , entre 45◦ et 60◦ , > 60◦ ). Une analyse statistique de ces critères a été réalisée en comparant deux groupes : les hyper-réductions (H), les non-hyper-réductions (NH). Les patients présentant une hyper-réduction ont été convoqués pour une évaluation clinique. Les hyper-réductions ayant nécessité une reprise chirurgicale ont été répertoriés. Résultats.– Trente-six hyper-réductions ont été retrouvé : 13 en flexion, 13 en translation, dix mixtes. Le déplacement initial était dans le groupe H de type D1 (conservation d’une charnière antérieure) dans 11 cas (30 %) versus 18 (28 %) dans le groupe NH, de type D4 (aucun contact fracturaire) dans quatre cas (11 %) versus 1 (1 %). La comminution était antérieure et/ou circonférentielle dans 14 cas (38 %) dans le groupe H versus 14 cas (21 %) dans le groupe NH. Le brochage était intrafocal triple dans 19 cas (52 %) dans le groupe H versus 44 cas (68 %) dans le groupe NH, mixte dans 17 cas (47 %) dans le groupe H versus 20 (31 %) dans le groupe NH. L’angulation des broches dorsales était, entre 45◦ et 60◦ dans 16 cas (44 %) dans le groupe H versus 37 cas (57 %) dans le groupe NH, supérieur à 60◦ dans 18 cas (50 %) dans le groupe H versus 19 cas (29 %) dans le groupe NH. L’étude statistique révélait une différence significative (p = 0,04) uniquement pour le critère : angulation des broches dorsales supérieur à 60◦ . Six patients du groupe H ont pu être revus dont cinq ne présentaient aucune gêne. Trois patients du groupe H ont bénéficié d’une chirurgie secondaire au stade de cal vicieux : ostéotomie isolée d’addition antérieure. Discussion.– L’instabilité antérieure potentielle de la fracture (comminution, absence de charnière antérieure) n’augmentait pas significativement le risque d’hyper-réduction qui reste présent dans les fractures stables. Ces résultats mettent en exergue le défaut de stabilisation antérieure de la technique de Kapandji, aggravé par la verticalisation excessive des broches dorsales (seul facteur significatif) difficile à contrôler en peropératoire. Le remplacement de la broche intra-focale externe par une broche styloïdienne externe (brochage mixte) ne diminue pas ce risque d’hyper-réduction. Malgré la relative bonne tolérance des hyper-réductions inférieurs à 20◦ et la simplicité du traitement du cal vicieux, cette étude nous a encouragé à abandonner la technique de Kapandji au profit des ostéosynthèses par plaque antérieure dans les fractures à instabilité antérieure, et du brochage mixte multiple dans les autres cas. En effet cette dernière technique qui associe aux broches intrafocales dorsales, deux broches styloïdiennes externes a permis par un véritable vérouillage centro-médullaire sagittale de faire chuter le taux d’hyper-réduction à 5 %. L’ostéotomie d’ouverture antérieure est le plus souvent suffisante pour rétablir une variance ulnaire normale dans les cals vicieux en flexion. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2012.10.021 CP021

Complications des plaques verrouillées dans les fractures du radius distal : à propos d’une série prospective multicentrique de 301 patients J.-M. Cognet a,∗ , N. Gasse b , P.Y. Lecoadou c , H. Pichon d , F. Weppe e SOS mains Champagne-Ardenne, clinique Saint-André, Reims, France

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