78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A103–A235
rémission complète chez 18 patientes, et une rémission partielle chez 5 patientes. Deux patientes présentaient une poussée en postpartum. Le pronostic fœtal et néonatal était apprécié dans 20 cas. Nous avions noté deux cas d’accouchement prématuré avec mort néonatale, un cas de mort fœtale in utero et un cas d’accouchement prématuré secondaire à une prééclampsie. Conclusion La PG est une dermatose bulleuse auto-immune qui débute souvent au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse. Les débuts au premier trimestre ou en postpartum immédiats sont beaucoup plus rares. Nos résultats sont comparables aux données de la littérature. La PG reste une pathologie rare avec un retentissement maternel et fœtal globalement bon. Les dermocorticoïdes demeurent le traitement de première intention. Dans les formes étendues, la corticothérapie générale est indiquée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.250 CA242
Dermatose neutrophilique et grossesse : À propos de 2 cas K. Belhareth 1,∗ , M. Youssef 1 , I. Lahouel 1 , R. Klii 2 , Y. Soua 1 , M. Korbi 1 , H. Belhajali 1 , J. Zili 1 1 Service de dermatologie, hôpital Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Service de médecine interne, hôpital Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Belhareth) Introduction Les dermatoses neutrophiliques (DN) est un ensemble des maladies d’étiologies diverses ayant en commun un infiltrat cutané de polynucléaires neutrophiles. Nous rapportons deux cas de DN gravidiques. Observation Cas n1 : Patiente âgée de 26 ans, primigeste et enceinte de 18 semaines d’aménorrhée (SA), qui consultait devant l’apparition brutale des lésions érythémateuses infiltrées du visage dans un contexte fébrile. A l’examen, elle avait des plaques érythémateuses infiltrées, à bords nets, chaudes et douloureuses à la palpation siégeant exclusivement au niveau du visage. Le diagnostic du syndrome de Sweet (SS) était suspecté cliniquement et confirmé par une étude histologique. Les analyses sanguines étaient normales hormis un syndrome inflammatoire biologique. Le bilan étiologique du SS a été fait (échographie abdominopelvienne, examen gynécologique, bilan immunologique, marqueurs tumoraux, électrophorèse des protéines.) revenu négatif. La patiente a été mise sous corticothérapie locale avec une bonne évolution. La grossesse a été poursuivie jusqu’à terme sans incidents. Cas n2 : Patiente âgée de 36 ans, sans antécédents pathologiques notables, enceinte de 13 SA, qui présentait de fac¸on brutale des lésions érythémateuses prédominantes au niveau des extrémités et évoluant depuis 10 jours. L’examen notait des lésions papuleuses infiltrées bien limitées à extension centrifuge siégeant de fac¸on bilatérale et symétrique au niveau de la nuque, des mains, des faces d’extension des poignets, des avants bras, des chevilles et des jambes. Une biopsie cutanée a été faite montrant un infiltrat inflammatoire dermique histiocytaire et lymphocytaire avec une vascularite leucocytoclasique associée à une fibrose entourant les vaisseaux. L’ensemble des examens biologiques était normal hormis un syndrome inflammatoire biologique. Les anticorps antinucléaires, le facteur rhumatoïde et la sérologie HIV étaient négatifs. Le diagnostic d’erythema elevatum diutinum (EED) gravidique été retenu. La patiente a été mise sous corticothérapie locale car elle a refusé la voie générale. L’évolution a été marquée initialement par une amélioration partielle des lésions entrecoupée des poussées inflammatoires, puis ultérieurement par une régression spontanée progressive et totale des lésions.
A233
Discussion Le SS est une DN rare. Il peut être idiopathique ou secondaire à une autre maladie (inflammatoire, auto-immune ou à une affection maligne.). Le SS gravidique est très rare avec seulement quelques cas rapportés [1]. Il se caractérise par la récidive des lésions à chaque grossesse. Sa pathogénie est mal élucidée, très probablement sous une influence hormonale. Cette dermatose ne semble pas avoir de retentissement sur l’évolution de la grossesse, comme dans notre cas. Concernant l’EED, il s’agit d’une dermatose rare, le plus souvent définie comme une forme chronique de vascularite cutanée. Son association à la grossesse est exceptionnelle et n’a été rapporté qu’une seule fois dans la littérature [2]. En effet, il s’agissait d’une patiente ayant un EED classique évoluant sur 20 ans, avec des améliorations au cours de toutes ces grossesses. Cependant, chez notre patiente, la première poussée était déclenchée au cours de la grossesse, mais l’évolution ultérieure était l’amélioration spontanée et progressive. Ainsi nous présenterons le 2ème cas d’EED gravidique. Conclusion Les DN gravidiques sont rares. Étant donné la possibilité d’association du DN à une maladie générale, une prise en charge pluridisciplinaire de la femme enceinte s’impose afin du faire un bilan étiologique complet. En outre, ces patientes doivent bénéficier d’un suivi prolongé de fait du caractère évolutif de la maladie associée. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Corbeddu M, Pilloni L, Pau M, Pinna AL, Rongioletti F, Atzori L. Treatment of Sweet’s syndrome in pregnancy. Dermatologic Therapy 2018;31:e12619. [2] Fort SL, Rodman OG. Erythema Elevatum Diutinum Response to Dapsone. Arch Dermatol 1977;113(6):819–22. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.251 CA243
Maladie de Still de l’adulte et grossesse : À propos de 3 cas et revue de la littérature
M. Snoussi ∗ , S. Marzouk , C. Damak , F. Frikha , M. Jallouli , R. Ben Salah , H. Loukil , Z. Bahloul Médecine interne, CHU Hédi CHaker, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Snoussi) Introduction L’interaction entre la maladie de Still de l’adulte (MSA) et la grossesse est peu étudiée. Le but de notre étude est de préciser l’influence de la grossesse sur la MSA et d’évaluer le risque maternofœtal au cours de cette pathologie. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de médecine interne du CHU Hédi-Chaker de Sfax entre janvier 1996 et juillet 2018 incluant les patients diagnostiqués MSA selon les critères de classification de Yamaguchi. Les patientes ayant présentées une grossesse au cours de leur suivi ont été incluses dans l’étude. Résultats Dans notre série, nous avons colligé 59 cas de MSA comportant 11 hommes et 48 femmes.11 grossesses survenues chez trois femmes ont été identifiées. Elles étaient âgées respectivement au moment de la première grossesse de 34, 28 et 32 ans. La MSA a évolué vers une forme articulaire chronique chez les trois patientes qui étaient traitées par une corticothérapie associée au méthotrexate. Une patiente a présenté une amylose rénale AA après deux ans d’évolution de sa maladie nécessitant le recours à la colchicine et à un traitement antiproteinurique avec une évolution favorable. Un ajustement thérapeutique a eu lieu avant toutes les grossesses dans les 3 cas avec un arrêt du méthotrexate qui a été remplacé par l’hydroxychloroquine dans deux cas et le maintien d’une corticothérapie à faible dose (10 mg/j). La colchicine a été également maintenue chez la patiente ayant une amylose rénale. Les grossesses sont survenues alors que la MSA était en rémission chez les