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Des lésions cutanées atypiques Atypical skin lesions F. Mechid a,∗ , F. Hanni a , E.H. Ali a , C. Ben Mohand b , J. Sibilia c , C. Dahou a a
Service de rhumatologie, CHU Lamine Debaghine, boulevard Saïd Taouti, Bab El Oued, 16000 Alger, Algérie Service de dermatologie, CHU Lamine Debaghine, boulevard Saïd Taouti, Bab El Oued, 16000 Alger, Algérie c Service de rhumatologie, hôpital de Hautepierre, CHU de Strasbourg, avenue Molière, BP 49, 67098 Strasbourg cedex, France b
i n f o
a r t i c l e
Historique de l’article : Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Erythema gyratum repens Lupus érythémateux systémique Vasculite leucocytoclasique Vascularite urticarienne Keywords: Erythema gyratum repens Systemic lupus erythematosus Leukocytoclastic vasculitis Urticarial vasculitis
1. L’histoire Une femme, âgée de 47 ans, hypertendue traitée par nicardipine, était suivie depuis 2008 pour un lupus érythémateux systémique (LES), avec arthrites et glomérulonéphrite classe IV traités par prednisone, hydroxychloroquine et mycophénolate mofétil. Elle présentait depuis 2009 des poussées de vasculite urticarienne récidivant à intervalles plus ou moins réguliers de 3 semaines, constituées d’éléments annulaires œdémateux, fixes, à centre clair, quelquefois ponctués d’une papule érythémateuse, siégeant aux quatre membres, avec angiœdème prédominant à la face. Un épisode de lésions urticariennes était survenu en mars 2012 avec asthénie profonde, fait de bandes annulaires érythémato-papuleuses non prurigineuses, à disposition concentrique en vagues rapidement extensives, sans composante squameuse, prédominant aux membres inférieurs (Fig. 1). Ces lésions avaient régressé après 3 semaines de fac¸on centrifuge laissant place à des lésions purpuriques pour disparaître sans laisser de cicatrices ou de pigmentation résiduelle. Biologiquement, la VS était à 60 mm à la première heure, la CRP à 24 mg/L, les
∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Mechid).
anticorps antinucléaires étaient positifs d’aspect moucheté au 1/1000 (N < 1/80), sans anticorps anti-ADN natif, avec présence d’anticorps anti-Sm et anti-RNP. La fraction CH50 du complément était < 10 % (N : 80–120), les anti-C1q étaient augmentés à 121 UR/mL (N < 20), le C3 était diminué à 0,56 g/L (N : 0,9–1,8), et le C4 était diminué à 0,099 g/L (N : 0,1–0,4). 2. Le diagnostic Une vasculite urticarienne sous forme d’erythema gyratum repens-like. 3. Les commentaires L’étude histopathologique des lésions était en faveur d’une vasculite leucocytoclasique (VLC). Devant la persistance des poussées de vasculite urticarienne et l’aggravation de l’atteinte rénale, une perfusion de rituximab a été suivie d’un choc anaphylactoïde à la 15e minute. Le traitement par prednisone, 10 mg/j, et hydroxychloroquine était maintenu. La vasculite urticarienne différente de l’urticaire [1] se voit dans 4 à 13 % des lupus érythémateux systémiques [2] et revêt plusieurs aspects cliniques. L’erythema gyratum repens (EGR) est une dermatose rare de pathogénie mal élucidée qui est associée à un
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.06.006 ´ e´ Nationale Franc¸aise de Medecine ´ ´ ´ 0248-8663/© 2016 Societ Interne (SNFMI). Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv es.
Pour citer cet article : Mechid F, et http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.06.006
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Des
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squameuse. L’absence de squames et la disposition caractéristiques des lésions dans notre observation nous a permis facilement d’écarter le diagnostic du LESA. De même, les lésions de notre patiente ne correspondaient pas à celle de l’EGR. En effet au cours de l’EGR les squames sont habituellement voire constamment notées et l’histologie ne retrouve pas de lésions de vasculite leucocytoclasique. Néanmoins la disposition particulière des bandes annulaires rappelant celle d’un EGR a conduit à la dénomination de vasculite urticarienne avec éruption EGR-like. D’autres épisodes d’EGR-like sont survenus chez la patiente, leur évolution a été écourtée par l’augmentation de la dose de prednisone. Dans la littérature deux cas de vasculite leucocytoclasique se présentant comme une éruption EGR-like au cours d’un lupus [7–10] et 2 cas de vasculite urticarienne avec éruption EGR-like isolée [11,12] ont été rapportés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Fig. 1. Bandes annulaires érythémato-papuleuses non prurigineuses, à disposition concentrique en vagues rapidement extensives.
cancer dans plus de 80 % des cas [3,4]. Le traitement de la néoplasie sous-jacente aboutit généralement à la régression de l’EGR. L’éventualité d’un syndrome paranéoplasique à l’origine de cette éruption EGR-like avait été évoquée chez la patiente rapportée mais les explorations à la recherche d’un cancer étaient négatives. De rares cas d’EGR associés à un lupus [5–7], un CREST syndrome, un syndrome de Sjögren, une tuberculose pulmonaire, un psoriasis, une dermatose bulleuse, une grossesse ont été décrits, et même également chez des sujets sains [8]. Le diagnostic d’EGR est clinique, et évoqué devant un érythème figuré constitué de lésions annulaires érythémateuses généralement prurigineuses, disposées en bandes concentriques, serpigineuses, bordées par une fine collerette desquamative, et siégeant préférentiellement sur le tronc, la racine des membres, épargnant habituellement la face et les extrémités [4–9]. L’étude histologique de l’EGR est aspécifique avec hyperkératose légère à modérée, parfois une spongiose et parakératose, et un infiltra lympho-histiocytaire périvasculaire du derme superficiel sans vasculite. Des similitudes existent entre les lésions dermatologiques du lupus érythémateux subaigu (LESA) et de l’EGR, portant sur l’aspect papulo-annulaire à bordure
Pour citer cet article : Mechid F, et http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.06.006
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Des
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lésions
cutanées
atypiques.
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