SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 486–516 P630
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Goitre de l’enfant : à propos de 24 cas
Thyroïdite d’Hashimoto induite par interferon alpha
A. Horra (Dr) ∗ , M.Y. Bajja (Dr) , R.L. Abada (Pr) , R. Sami (Pr) , M. Mahtar (Pr) , M. Roubal (Pr) Service d’ORL et de chirurgie cervico-facial, CHU Ibn Rochd, Casablanca ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Horra) Une étude rétrospective a été réalisée, de janvier 1995 à décembre 2013, au service d’ORL et chirurgie cervico-faciale au CHU de Casablanca. L’étude inclut 24 patients. L’âge moyen était de 15 ans, avec une prédominance féminine à 81 %, des formes familiales de goitre dans 36 %, aucun cas d’irradiation cervicale n’a été noté, 72 % ont consulté pour une tuméfaction cervicale isolée, 18 % des cas pour des signes de dysthyroïdie, 9 % pour une dyspnée inspiratoire et 18 % pour des adénopathies cervicale. L’échographie a été réalisée chez tous nos patients. Les résultats d’échographie ont révélé 8 cas de goitres multihétéro-nodulaires, 7 cas de nodules solitaires hyperéchogènes, 1 cas d’énorme goitre homogène, et 8 cas de nodules hyperéchogènes. La TDM cervicale a été réalisée chez 2 patientes. Le bilan hormonal a été fait chez tous les patients, 19 cas étaient en euthyroïdie et 5 cas en hypothyroïdie. La cytoponction n’a été pratiqué chez aucun patient. Le traitement chirurgical a été réalisé chez tous les patients. Les résultats anatomopathologique ont été dominés par l’adénome vésiculaire dans 36 % des cas et le carcinome papillaire dans 27 % des cas. Le traitement complémentaire a consisté en une hormonothérapie freinatrice et une irathérapie chez tous les patients qui ont présenté des cancers thyroïdiens et en une hormonothérapie substitutive pour le reste des patients. Le goitre est peu fréquent chez L’enfant. Cependant, le risque de malignité est plus important d’où l’intérêt d’un examen clinique minutieux et d’un suivi rigoureux devant tout goitre même initialement bénin. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.764 P631
Tuberculose thyroïdienne : à propos d’un cas
M.Y. Bajja (Dr) ∗ , S. Anajar (Dr) , R.L. Abada (Pr) , S. Rouadi (Pr) , M. Mahtar (Pr) , M. Roubal (Pr) Service d’ORL et de chirurgie cervico-facial, CHU Ibn Rochd, Casablanca ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M.Y. Bajja) La tuberculose est un problème de santé publique dans les pays endémiques, cependant la localisation thyroïdienne reste une entité rare. Nous rapportons le cas d’une patiente de 64 ans ayant comme antécédent une loboisthmectomie gauche en 1969 sans informations supplémentaires, et qui présente depuis un an une tuméfaction cervicale droite suivie il y a 3 mois par l’apparition de plusieurs adénopathies cervicales bilatérales. À l’échographie cervicale, on retrouve au niveau du lobe restant des nodules hypoéchogènes à contours flous, vascularisés avec des microcalcifications, ainsi que de multiples adénopathies diffuses. Devant le caractère suspect, une totalisation de la thyroïde avec une étude extemporanée sur le lobe thyroïdien a été réalisée montrant un granulome épithélio-giganto-cellulaire avec de la nécrose caséeuse. Un curage ganglionnaire cervical bilatéral a complété le geste opératoire. L’étude anatomopathologique définitive a confirmé le diagnostic en retrouvant une inflammation granulomateuse tubecruloïde nécrosante thyroïdienne et ganglionnaire. Le bilan à la recherche d’une autre localisation à été négatif. La patiente a démarré par la suite un traitement médical à base d’anti-tuberculeux. La tuberculose peut toucher tous les organes, surtout dans les pays endémiques. Mais la tuberculose thyroïdienne reste rare. Le diagnostic se fait le plus souvent par une cytoponction à l’aiguille fine. Le tableau peut parfois prêter à confusion avec une origine tumorale qui représente un diagnostic différentiel. Le traitement est le plus souvent médical par des anti-bacillaires à longue durée. Le traitement chirurgical permet l’étude anatomopathologique et une meilleure réponse aux anti-bacillaires. Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.765
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E. Robin (Dr) , S. Chabroux (Dr) ∗ CH de Givors, 69700 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Chabroux) Introduction Nous rapportons le cas d’une patiente de 20 ans présentant une hypothyroïdie. Patiente et méthodes Il s’agit d’une patiente traitée par Interferon (IFN) alpha depuis janvier 2013 dans le cadre d’une thrombocytémie essentielle diagnostiquée en 2009. Observation Au plan clinique, apparition fin 2013 d’une perte de cheveux, d’une prise de poids, et d’une hypersomnie avec fatigabilité et irritabilité. La thyroïde est ferme, de volume normal, sans nodule ni adénopathie ou signe de compression. Au plan biologique, la TSH est élevée à 21,9 mUI/L (0,35–4,94) et les hormones périphériques sont normales (T3l à 5,1 pmol/L [2,6–5,7] – T4l normale basse à 9,3 pmol/L [9–19]). Les anticorps anti-thyroperoxydase sont fortement positifs à 4236 kU/L (0–60). Conclusion Il s’agit d’une hypothyroïdie iatrogène par maladie d’Hashimoto induite par l’IFN. Le mécanisme est mal connu mais l’IFN alpha est plus probablement un agent favorisant qu’un inducteur de novo de pathologie autoimmune. Il est nécessaire de : – rechercher systématiquement une atteinte thyroïdienne avant ce type de traitement en dosant la TSH et en recherchant des anticorps anti-thyroïdiens ; – dépister précocement la survenue d’une atteinte thyroïdienne au cours du traitement par IFN en dosant tous les 3 mois la TSH pendant le traitement et jusqu’à 6 mois après la fin de celui-ci. La survenue d’une hypothyroïdie sous IFN ne constitue pas une contre-indication à la poursuite du traitement car elle peut habituellement être contrôlée par le traitement médical substitutif. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus C. Carella et al. Interferon-␣-related thyroid disease: pathophysiological, epidemiological, and clinical aspects. J Clin Endocrinol Metab. 2004; 89(8): 3656–61. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.766
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Hémiagénésie thyroïdienne : c¸a existe, mais c’est rare !
H. El Jadi (Dr) ∗ , A.A. Guerboub (Dr) , A. Moumen (Dr) , K. Rifai (Dr) , K. Bakkali Ghazouani (Dr) , A. Yassine (Dr) , A. Elmasmoudi (Dr) , S. Elmoussaoui (Dr) , A. Meftah (Dr) , G. Belmejdoub (Pr) Service d’endocrinologie, hôpital militaire d’instruction mohamed V, Rabat ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. El Jadi) Introduction L’hémiagénésie thyroïdienne (HMT) est une anomalie congénitale très rare, due à une anomalie de développement du lobe ou parfois du lobe et de l’isthme thyroïdien. Elle a été rapportée pour la première fois par Handfield-Jones en 1866. Sa vraie incidence n’est pas bien connue. Jusqu’à présent, 210 cas ont été rapportés dans la littérature. Observation Patiente de 37 ans, ayant comme antécédents : un diabète type 2 depuis 3 ans sous antidiabétiques oraux, un syndrome sec suivi depuis 14 ans. Lors du suivi de son diabète, le bilan a révélé une hypothyroïdie fruste, les AC anti-TPO sont négatifs. Un complément par échographie cervicale a montré un lobe droit qui mesure : 60 × 26 × 14 mm, de contours réguliers et de structure homogène, un isthme de 2 mm et une absence du lobe gauche de la thyroïde. La scintigraphie thyroïdienne a confirmé le diagnostic de l’HMT. Discussion L’HMT est une anomalie très rare due, lors du développement embryologique, à l’absence de migration cellulaire latérale. L’absence du lobe gauche à été rapportée dans 80 % des cas, l’agénésie de l’isthme dans 50 %. L’incidence est plus fréquente chez le sexe féminin, elle est souvent