Impact socio-professionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive

Impact socio-professionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive

Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Maintien dans l’emploi : travailleurs vieillissants, pe´nibilite´, maladie chronique,...

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Maintien dans l’emploi : travailleurs vieillissants, pe´nibilite´, maladie chronique, handicap, pre´vention de la de´sinsertion

Communications orales

T1-CO-1-1

Devenir socio-professionnel des travailleurs asthmatiques a` partir de l’enqueˆte SIP Dorothe´e Provost1,*, Jean-Franc¸ois Chastang2, MarieChristine Delmas3, Chantal Raherison4, Yuriko Iwatsubo3 1 InVS, Bordeaux, France 2 Poˆle Saint-Antoine, faculte´ de me´decine Pierre-et-Marie-Curie, Paris, France 3 InVS, Saint-Maurice, France 4 Centre Inserm U1219, E´pice`ne, universite´ Bordeaux, Bordeaux, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Provost) Objectif Des publications ante´rieures ont montre´ que l’asthme professionnel affecte des sujets actifs jeunes et que ses conse´quences socio-e´conomiques peuvent eˆtre graves (diminution de revenus et/ou perte de l’emploi). L’objectif de cette e´tude est de de´crire le devenir socio-professionnel des personnes asthmatiques et de le comparer a` celui des non-asthmatiques. Me´thode Cette e´tude s’appuie sur les donne´es de l’enqueˆte sante´ et itine´raire professionnel (SIP). En 2006, 13 648 individus de 20 a` 74 ans vivant en France me´tropolitaine en me´nage ordinaire ont participe´ a` l’enqueˆte. En 2010, ils ont e´te´ recontacte´s et 11 221 individus ont e´te´ re´interroge´s. La pre´sente analyse a porte´ sur les 13 394 personnes interroge´es en 2006 qui ont eu un itine´raire professionnel. L’asthme aux diffe´rents moments de la vie a e´te´ repe´re´ par les de´clarations des individus. Les parame`tres professionnels e´tudie´s sont : le secteur d’activite´ et la profession de l’emploi tenu en 2006, les emplois longs de plus de 5 ans, les pe´riodes d’emplois courts, de choˆmage et d’inactivite´. Les changements socio-professionnels, la perte de revenus, le sens de la trajectoire professionnelle (appre´cie´ en comparant le premier et le dernier emploi exerce´) ont e´galement e´te´ e´tudie´s. Les analyses ont e´te´ ponde´re´es et ajuste´es sur l’aˆge. Re´sultats Au total, 426 asthmatiques ont e´te´ identifie´s a` partir des de´clarations des sujets en 2006. Pour un tiers, ils appartiennent a` la cate´gorie des professions interme´diaires. La proportion d’asthmatiques est e´leve´e dans le secteur E´ducation/sante´/action sociale. Les asthmatiques sont plus jeunes que les non-asthmatiques. Aucune diffe´rence n’est observe´e entre les asthmatiques et les non-asthmatiques concernant le nombre de pe´riodes d’emplois de plus ou de moins de 5 ans. En revanche, par comparaison aux nonasthmatiques, les sujets asthmatiques ont connu plus souvent des pe´riodes de choˆmage de plus d’un an (23 % versus 18 %). Des disparite´s apparaissent e´galement selon le niveau de revenu annuel des me´nages (23 % d’asthmatiques ont un revenu infe´rieur a` 10 000 euros par unite´ de consommation contre 16 % chez les non-asthmatiques). Il n’y a pas de diffe´rence significative http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.004 1775-8785X/

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entre les asthmatiques et les non-asthmatiques concernant le sens de la trajectoire professionnelle ; pour chacun des groupes, moins d’un quart pre´sentent une trajectoire descendante (emploi d’encadrement vers emploi d’exe´cution, par exemple). Conclusion Ces premiers re´sultats montrent que les asthmatiques ont connu davantage de pe´riodes de choˆmage que les non-asthmatiques et sont plus nombreux a` avoir des revenus faibles. Les analyses portant sur le devenir socio-professionnel en 2010 des asthmatiques identifie´s en 2006 sont en cours. Mots cle´s Asthme ; Secteur d’activite´ ; Devenir socio-professionnel De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.005 T1-CO-1-2

Impact socio-professionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive Lise Monneraud1, Patrick Brochard2, Chantal Rahe´risson2, Bruno Housset3, Pascal Andujar3,* 1 ISPED, Bordeaux, France 2 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 3 CHI de Cre´teil, Cre´teil, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Andujar) Contexte La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique lentement progressive, tre`s fre´quente avec un fort impact en sante´ publique (5 % de la population franc¸aise, soit 3,5 millions de sujets), conduisant a` une insuffisance respiratoire chronique se´ve`re. A` coˆte´ de la BPCO post-tabagique, il est de´sormais e´tabli qu’il existe des e´tiologies professionnelles avec une fraction de risque attribuable estime´e a` environ 15 % (secteurs : agricole, baˆtiment et travaux publics, minier, fonderieside´rurgie, textile. . .). Malgre´ la fre´quence importante de la BPCO, son impact socio-professionnel sur le devenir des patients est largement me´connu. L’objectif de l’e´tude propose´e est d’e´valuer l’impact socio-professionnel de la maladie selon deux dimensions : le maintien dans l’emploi et l’activite´ professionnelle (accomplissement des taˆches). Patients et me´thode L’analyse se fonde sur un mate´riau discursif recueilli au cours d’entretiens semi-directifs avec des patients atteints de BPCO et recrute´s dans deux centres de consultation de pathologie professionnelle (CHI de Cre´teil et CHU de Bordeaux). L’e´chantillon se compose de 69 entretiens avec des patients recrute´s sur la base du volontariat, donc sans se´lection a priori. Il s’agit de 20 femmes et 49 hommes, aˆge´s de 45 a` 84 ans. Dans la

Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2016;77:366-371

Communications orales ligne´e de la grounded theory, la construction de l’analyse repose sur les cate´gorisations propose´es par les individus eux-meˆmes, a` travers leurs re´cits d’expe´rience et leur recoupement. Le traitement des donne´es est the´matique. La collecte des donne´es a pris fin, soit quand le point de saturation a e´te´ atteint, soit quand chaque entretien supple´mentaire n’apportait plus de donne´es nouvelles. Re´sultats La BPCO, d’origine professionnelle ou non, est sous-diagnostique´e. De plus, le patient ignore sa de´nomination et l’appelle ma « maladie ». Les patients font en sorte de conserver leurs roˆles sociaux « normaux » et notamment de maintenir leurs activite´s professionnelles. L’expe´rience de la BPCO au travail apparaıˆt proble´matique pour le travailleur, parce qu’elle rele`ve de phe´nome`nes diffus, progressifs, qui ne s’imposent pas toujours a` la conscience du sujet. Ainsi, l’apparente continuite´ des carrie`res professionnelles de´clare´es masque des strate´gies construites par les patients et leur entourage professionnel, pour « faire avec » la BPCO. Il s’agit de strate´gies de maintien dans l’emploi et de masque des difficulte´s, ainsi que de strate´gies visant l’accomplissement des activite´s quotidiennes de travail, par des d’ajustements pragmatiques la plupart du temps informels (du temps de travail, des taˆches a` re´aliser ou des processus de re´alisation des taˆches). Mots cle´s BPCO ; Maladie chronique ; Travail ; Ajustements professionnels Financement ANSES APR EST no 2012/2/132. De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.006 T1-CO-1-3

Faciliter la reprise du travail apre`s une lombalgie : faisabilite´ en France du mode`le de Sherbrooke Jean-Baptiste Fassier1,*, Marie-Jose´ Durand2, JeanFranc¸ois Caillard3, Yves Roquelaure4, Patrick Loisel5 1 Universite´ Claude-Bernard Lyon 1, hospices civils de Lyon, Lyon, France 2 Universite´ de Sherbrooke, Longueuil, Canada 3 CHU de Rouen, Rouen, France 4 CHU d’Angers, Angers, France 5 University of Toronto, Toronto, Canada *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Fassier) Introduction Le mode`le de Sherbrooke e´labore´ au Que´bec a de´montre´ sa supe´riorite´ sur les prises en charge conventionnelles de re´e´ducation fonctionnelle pour faciliter la reprise du travail de travailleurs lombalgiques. Il a e´galement de´montre´ sa rentabilite´. Les meˆmes re´sultats favorables ont e´te´ observe´s dans l’adaptation de ce mode`le aux Pays-Bas chez les travailleurs lombalgiques en arreˆt de longue dure´e de plus de trois mois. La premie`re particularite´ de ce mode`le est d’intervenir en priorite´ sur le poste de travail pour faciliter la reprise par l’interme´diaire d’une intervention d’ergonomie participative associant le travailleur lombalgique en arreˆt, son supe´rieur hie´rarchique, un colle`gue et une personne compe´tente en ergonomie jouant un roˆle de facilitation. En l’absence de reprise du travail, une intervention mixte de re´adaptation est mise en œuvre sous la forme du « retour the´rapeutique au travail » comprenant une reprise graduelle, adapte´e aux capacite´s fonctionnelles re´siduelles, avec des ame´nagements du poste de travail et l’accompagnement dans l’entreprise par une personne ressource (ergothe´rapeute ou ergonome). Objectif et me´thodes Le but de cette e´tude e´tait d’e´valuer la faisabilite´ du mode`le de Sherbrooke en France en identifiant les barrie`res et les facilitateurs a` sa faisabilite´ dans deux re´gions du syste`me de sante´ franc¸ais. Apre`s une pre´sentation des principes et des modalite´s de ce mode`le, les participants a` l’e´tude ont participe´ a` des entrevues individuelles semi structure´es (n = 22) et/ou des focus groupes (n = 7). L’analyse the´matique qualitative de contenu des retranscriptions a permis d’identifier un nombre important de barrie`res

mais aussi de facilitateurs au niveau des individus, des organisations et du contexte franc¸ais. Re´sultats Plusieurs obstacles associe´s au secret me´dical, aux limitations des syste`mes d’information et aux pratiques me´dicales limitent l’identification et la re´adaptation pre´coces des travailleurs lombalgiques en arreˆt. L’offre de soins de re´adaptation s’adresse essentiellement aux lombalgiques chroniques, et les de´lais d’attente ne permettent pas une prise en charge rapide. La restauration fonctionnelle du rachis est rarement inte´gre´e au milieu de travail. La coordination entre me´decins re´e´ducateurs et services de sante´ au travail ne´cessite d’eˆtre pense´e et de´veloppe´e, ainsi que le roˆle pouvant eˆtre joue´ en France par les me´decins du travail et les ergonomes. Conclusion Une adaptation franc¸aise du mode`le de Sherbrooke et son e´valuation sont possibles. Elles ne´cessitent l’engagement conjoint des entreprises, des services de sante´ au travail, des centres de re´e´ducation, des me´decins ge´ne´ralistes et des organismes de protection sociale. Mots cle´s Lombalgie ; Ergonomie participative ; Mode`le de Sherbrooke De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.007 T1-CO-1-4

Prise en charge des salarie´s rachialgiques en activite´ mais ayant leur capacite´ de travail re´duite par la douleur chronique Jennifer Peron1,*, Annaig Mainguet1, Sandra Cardonne2, Marieke Davion2, Dominique Je´gaden1 1 Sante´ au travail en Iroise, Brest, France 2 Fondation Ildys, Roscoff, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Peron) Introduction Nous avons mis au point un de´pistage et une filie`re de prise en charge spe´cifique pour les nombreux salarie´s pre´sentant des douleurs rachidiennes chroniques en occupant malgre´ tout leur poste de travail, entre notre service sante´ au travail en Iroise (Brest) et le centre de re´adaptation fonctionnelle de Perharidy (Roscoff). Me´thodologie Le principe est le de´pistage par le me´decin du travail ou l’infirmie`re de sante´ au travail, selon un protocole et des crite`res pre´cis, des salarie´s pre´sentant une rachialgie chronique (supe´rieure a` 3 mois), et ayant un retentissement manifeste sur leur poste de travail, tout en l’occupant. Un dossier est e´tudie´ lors d’un staff commun me´decin du travail/me´decin de me´decine physique et de re´adaptation (MPR). Une prise en charge par le centre de re´e´ducation et de re´adaptation fonctionnelle (Se´jour+) est alors propose´e ou non (Se´jour ) au salarie´, selon des crite`res me´dicaux propres au me´decin MPR, ainsi qu’une e´tude ergonomique de son poste de travail. Une e´valuation a` un an du staff est syste´matique. Nous comparons les re´sultats des tests au moment du staff et a` 1 an (e´tude sujets e´tant leur propre te´moin) en comparant les deux se´ries Se´jour+ et Se´jour . Re´sultats L’e´tude concerne 110 salarie´s en activite´ (59 Se´jour+, et 46 Se´jour ). Au total, 91 sujets ont e´te´ revus a` l’e´valuation a` 1 an (dont 49 Se´jour+), 19 ont e´te´ perdus de vue. Le profil des salarie´s Se´jour+ est le meˆme que celui des Se´jour . Chez les sujets Se´jour+, 69 % se conside`rent en ame´lioration clinique a` 1 an, 73,6 % ont e´te´ reconnus travailleurs handicape´s. Leur score ODI a e´te´ en moyenne ame´liore´ de 8 points et leur profil psychologique est e´galement ame´liore´ en termes de niveau d’anxie´te´ et de de´pression. La situation des sujets Se´jour , bien qu’ame´liore´e a` 1 an, est toutefois moins bonne que celle des Se´jours+ : 30,6 % se disent ame´liore´s et 31 % sont RQTH. Aucun gain n’est note´ pour le score ODI. Discussion Diffe´rend de celui de Sherbrooke, notre mode`le s’inte´resse aux salarie´s en activite´, celle-ci e´tant re´duite par des douleurs rachidiennes chroniques. Plus de la moitie´ des sujets pre´sente´s ont be´ne´ficie´ d’un se´jour en centre de re´e´ducation et re´adaptation fonctionnelle. La discussion porte sur des diffe´rences de re´sultats selon plusieurs profils psychologiques et sur

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