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Posters : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 11 (2015) 287–337
permettra une récupération lente et progressive de la force musculaire à 4/5 en janvier 2014. Discussion L’accident peut survenir plusieurs mois après le début de la co-prescription (4 semaines en moyenne). L’acide fusidique est métabolisé par le foie, lié à 90 % aux protéines (comme l’atorvastatine) non éliminé en HD, s’accumule chez l’IRC dialysé. Cette forte liaison aux protéines des 2 molécules nous a fait réaliser des échanges plasmatiques afin de tenter d’augmenter la clairance des deux drogues, il n’y a pas eu d’effet immédiat. Atorvastatine, rosuvastatine et simvastatine peuvent être en cause. Le type d’interaction entre les 2 molécules est mal connu. Conclusion Plusieurs facteurs favorisent l’erreur de prescription dans cette situation : – les statines sont de prescription courante ; – le primoprescripteur de l’acide fusidique est rarement le néphrologue mais l’infectiologue qui n’a pas toujours toutes les données du patient ; – les manifestations peuvent être très retardées par rapport à la date de prescription. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Pour en savoir plus Gabignona et al. Interaction atorvastatine et acide fusidique : une cause de rhabdomyolyse sévère. Rev Med Interne 2013;34:39–41. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.187 PMD.62
Intérêt de la bio-filtration afin de réduire le risque de crise convulsive intradialytique
M. Amouzoun ∗ , P.A. Michel , G. Boulahia , R. Kormann , H. Fessi Néphrologie et dialyses, hôpital Tenon, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Amouzoun) Introduction Les troubles neurologiques, dont les convulsions peuvent s’observer en hémodialyse (HD). Cependant, ces anomalies peuvent survenir chez des patients à distance du démarrage de l’HD associées ou non à des anomalies neurologiques connues. Observation Notre patient âgé de 38 ans, hémodialysé depuis 04/2014 sur néphropathie lupique sans activité immunologique, a présenté des crises comitiales généralisées survenant à plusieurs reprises au cours de la première heure d’HD avec un dialysat au bicarbonate, lors de séances sans ultrafiltration ni instabilité hémodynamique. L’ensemble du bilan étiologique neurologique était normal (TDM, IRM cérébral, EEG). Il n’y a pas d’argument pour un neurolupus. Nous avons changé la méthode de dialyse par la biofiltration sans acétate à potassium variable (AFBK), sans récidive des convulsions. Nous avons réalisé des gaz du sang artériels et veineux chez ce patient à T0, T5 min, T15 min, T1 h et T2 h ainsi que sur le dialysat dans les 2 techniques. En HD aux bicarbonates, la PCO2 du dialysat est en moyenne supérieure à 70 mmHg. La PCO2 artérielle reste à 42 mmHg avec une PCO2 veineuse élevée à 72 mmHg et un pH veineux qui reste acide à 7,30 malgré l’augmentation des bicarbonates dont la concentration varie de 27 à 32 mmHg en fin de séance. Ce phénomène n’est pas observé sous AFBK : PCO2 du dialysat est indosable avec un pH artériel et veineux qui reste stable entre 7,38 et 7,40 et une PCO2 qui reste entre 33 et 36 mmHg en artériel et veineux. Discussion L’augmentation de PCO2 veineuse ainsi que celle de la bicarbonatémie majore le CO2 dissous. La barrière hématoméningée étant perméable au CO2 dissous et non aux bicarbonates favorise une acidose intracérébrale. Il en résulte une hyperhydratation cellulaire avec une hypertension intracrânienne qui favorise les convulsions. Conclusion La survenue de troubles neurologiques aux cours des séances d’HD sans anomalie clinique retrouvée doit faire penser à
une acidose intracérébrale induite par l’HD. Ses anomalies peuvent régresser en utilisant une technique par bio-filtration. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.188 PMD.63
Causes rares de résistance à l’érythropoïétine en hémodialyse périodique G. Boulahia 1,∗ , M. Amouzoun 2 , P.A. Michel 3 , H. Fessi 4 , P. Ronco 5 1 Néphrologie et dialyse, hôpital Tenon, Paris, France 2 Néphrologie-dialyse, hôpital Tenon, Paris, France 3 Néphrologie, hôpital Tenon, Paris, France 4 Néphrologie et dialyses, hôpital Tenon, Paris, France 5 Service de néphrologie, hôpital Tenon, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Boulahia) Introduction L’anémie en hémodialyse périodique est un paramètre important à contrôler du fait de la répercussion sur la qualité de vie du patient et dans la réduction des complications cardiovasculaires. L’utilisation de l’érythropoïétine (EPO) est large avec des besoins en constante augmentation pour atteindre les objectifs des recommandations consensuelles. Les causes de résistance à l’EPO sont multiples, parfois d’étiologies sévères nécessitant des thérapeutiques lourdes. Observation – Observation 1 : il s’agit d’un patient de 22 ans, en hémodialyse chronique depuis 2010, dont la néphropathie initiale était une GEM survenue sur un terrain d’auto-immunité. Le tableau est celui de l’aggravation d’une anémie normochrome normocytaire habituellement à 10 g/dL avec diminution progressive à 5,7 g/dL de nadir. Cette anémie est fortement arégénérative avec une réticulocytopénie à 0,2 % et nécessite des transfusions itératives. Les causes de saignement, d’hémolyse et de carences ont été rapidement écartées. Le myélogramme découvre une érythobastopénie. La PCR parvovirus B19 et la recherche d’anticorps anti-EPO étaient négatives et l’immunophénotypage sanguin ne retrouve pas de lymphoprolifération. Le patient a été traité initialement par corticothérapie puis sous mycophénolate mofétyl avec évolution favorable. – Observation 2 : il s’agit d’une patiente lupique de 38 ans de retour en hémodialyse chronique après 10 ans de transplantation rénale. La patiente a développé une anémie profonde nécessitant des transfusions itératives qui se sont compliquées d’hémochromatose. Le bilan étiologique retrouve une Leucémie à LGL. La patiente a été traitée par ciclosporine puis par cyclophosphamide sans réponse actuelle au traitement. Conclusion Les causes d’érythroblastopénie centrale surviennent sur des terrains particuliers (auto-immunité, antécédent de transplantation. . .) et génèrent de fortes morbidités qui alourdissent la prise en charge des patients en hémodialyse chronique. L’identification précoce de ses causes est nécessaire afin d’éviter les transfusions itératives avec le risque de survenue d’hémochromatose et d’hyper-immunisation en cas de projet de transplantation rénale. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.189 PMD.64
Grossesse chez la patiente en dialyse chronique : étude d’une cohorte francilienne M.B. Le Stang 1,∗ , X. Belenfant 2 1 CHI André-Grégoire, Montreuil, France 2 Néphrologie, CHI André-Grégoire, Montreuil, France