La maladie de Behçet : à propos de 343 cas

La maladie de Behçet : à propos de 343 cas

A80 76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108 pas destinés à poser un diagnostic ind...

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76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108

pas destinés à poser un diagnostic individuel, leur manque de spécificité peut faciliter des erreurs diagnostiques conduisant à une prise en charge inadaptée. Nous suggérons que toute classification futur pour le LS nécessite que les patients ayant une biologie antiphospholipides aient au moins un critère « spécifique » du LS avant d’autoriser leur classification en LS. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Petri M, Orbai A-M, Alarcón GS, Gordon C, Merrill JT, Fortin PR, et al. Derivation and validation of the Systemic Lupus International Collaborating Clinics classification criteria for systemic lupus erythematosus. Arthritis Rheum. 2012 Aug;64(8):2677–2686. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.370 CO089

Une approche appliquant la théorie des graphes à l’analyse modulaire du transcritpome sanguin identifie une signature interferon graduelle commune au lupus systémique et au syndrome de Sjogren Chiche 1,∗ ,

Korsunsky 2 ,

Halfon 1 ,

Stavris 3 ,

L. I. P. C. N. Jourde-Chiche 4 , F. Retornaz 5 , D. Chaussabel 6 , N. Maria 2 1 Service de médecine interne, hôpital européen Marseille, Marseille, France 2 Center for autoimmunity and musculoskeletal diseases, The Feinstein Institute for Medical Research, New York, États-Unis 3 Medecine interne, hôpital européen Marseille, Marseille, France 4 Service de néphrologie, CHU de la Conception, Marseille, France 5 Pole geriatrie polyvalente, 176, avenue de montolivet, Marseille, France 6 Systems immunology, Sidra Medical and Research Center, Doha, Qatar ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Chiche) Introduction Les patients atteints de maladies systémiques autoimmunes, telles le lupus érythémateux systémique (LES) et le syndrome de Sjögren (pSS), présentent une hétérogénéité clinique et biologique importante. Une stratification moléculaire de ces patients est une piste d’avancé en termes de biomarqueurs pronostiques et de cibles thérapeutiques. L’utilisation d’une analyse de répertoire modulaire (MRA) du transcritpome sanguin a permis de montrer que la signature interféron (IFN) observée chez les patients LES ne se limite pas à l’IFN-alpha, mais implique l’activation graduelle de 3 modules distincts sous-tendue par divers IFNs, y compris de type II [1]. Une signature IFN de type I a été décrite chez les patients pSS, mais aucune analyse de type MRA n’a été réalisée [2]. L’objectif de ce travail était d’appliquer une nouvelle approche basée sur la théorie des Graphes (GTA) à la MRA de manière comparative dans ces 2 pathologies auto-immunes. Matériels et méthodes Les données du transcriptome sanguin de patients LES répondant aux critères ACR (n = 157 échantillons ; cohorte LUPUCE) et pSS répondant aux critères AECG (n = 133 ; cohorte UKPSSR) ont été analysés selon une approche de type MRA/GTA [1,2]. La MRA comprend 260 modules (ou sets de gènes) [1,3]. La GTA, basée sur les réseaux Bayésiens causaux, a été utilisée pour générer un modèle ordonné de progression de l’activation modulaire. Résultats L’analyse couplée MRA/GTA a d’abord confirmé chez les patients LES le modèle d’activation graduelle des 3 modules IFN déjà rapportée : initialement du module M1.2 (81,5 %), puis M3.4 (67,5 %) et enfin M5.12 (22,3 % des patients). Ensuite, cette même signature IFN graduelle a également été observée chez les patients pSS qui présentaient une activation de 1 (64 %), 2 (37 %) ou des 3 (8 %) modules IFN. Enfin, l’approche MRA/GTA a identi-

fié un double mode de progression moléculaire chez les patients LES après l’activation des 2 premiers modules IFN (M1.2 et M3.4), soit par l’extension de la signature IFN, incluant M5.12 ainsi qu’un quatrième module IFN nouvellement identifié, soit par l’activation d’un module neutrophile (M5.15), associé alors à la présence d’une atteinte rénale. Seul 6 % des patients pSS présentaient une signature neutrophile non liée à la progression de la signature IFN. Conclusion L’application d’une analyse basée sur la théorie des Graphes à l’analyse modulaire du transcriptome sanguin révèle, pour la première fois, une similitude dans l’activation graduelle des modules IFN entre LES et pSS, tout en identifiant des voies de progression moléculaire différentes entre ces 2 pathologies, incluant notamment le module neutrophile ou de nouveaux modules liés à l’IFN. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Chaussabel D, et al. Nat Rev Immunol 2014;14:271. [2] James K, et al. Plos One 2015;10:e0143970. [3] Chiche L, et al. Arthritis Rheumatol 2014;66:1583. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.371 CO090

La maladie de Behc¸et : à propos de 343 cas

Z. Khammar ∗ , S. Atik , B. Kachour , W. Rhandour , N. Oubelkacem , N. Alami , M. Ouazzani , R. Berrady Médecine interne, CHU Hassan II, Fès, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Z. Khammar) Introduction La maladie de Behc¸et est une vascularite multisystémique qui se caractérise cliniquement par une aphtose buccale ou bucco-génitale avec d’autres atteintes multiviscérale : cutanées, oculaires, articulaires, nerveuses et vasculaires. Cette maladie très fréquente dans le bassin méditerranéen touche essentiellement l’homme jeune de 30 ans. Le but de notre travail est d’analyser les caractéristiques cliniques de la maladie de Behc¸et dans notre service de médecine interne. Patients et méthodes C’est une étude monocentrique rétrospective au sein du service de médecine interne à partir des dossiers de patients suivis pour maladie de Behc¸et (MB), sur une période de 10 ans (janvier 2007 à janvier 2017). Les critères d’inclusion étaient ceux du groupe international d’étude sur la MB. L’analyse statistique et descriptive de cette série est faite par le test « t de Student » et le test « Chi2 » en utilisant les logiciels « Epi-Info ». Résultats Cette série comporte 343 patients avec 182 hommes (54 %) et 161 femmes (46 %). Le sex–ratio était de 1,13. L’âge moyen au moment de la première hospitalisation est de 34,03 ans, avec des extrêmes de 3 ans et de 72 ans. D’autre part, l’interrogatoire a permis de déterminer à quel âge était apparu le premier signe de la maladie. Il est en moyenne de 28 ans et demi. Chez deux patients, la première manifestation est apparue tard, à 61 ans. Chez un autre, la MB s’est déclarée à l’âge de 3 ans. La fréquence des manifestations cliniques était comme suite : aphtose buccale 100 %, aphtose génitale 92 %, pseudofolliculite 85 %, nodules dermohypodermiques 2 %, positivité du test pathergique 32 %, atteinte articulaire 65 %, atteinte oculaire30 %, thromboses veineuses 14 %, atteintes artérielles 4 %, atteinte neurologique 1,1 %. Le typage de la spécificité HLA B 51 était positif chez 15 patients parmi les 30 testés. L’atteinte oculaire, les thromboses veineuses et l’atteinte artérielle étaient significativement plus fréquentes chez les hommes et l’érythème noueux et les manifestations articulaires étaient significativement plus fréquents chez les femmes. Le recul maximal était de 10 ans et la médiane de 7,7 ans. Parmi les patients, 140 ont étaient perdus de vue après une période moyenne de 18 mois ;15 patients sont décédés. Discussion Notre série confirme la prédominance masculine de la maladie de Behc¸et retrouvée dans les autres pays méditerranéens et

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les pays du Moyen-Orient, mais avec une grande présence féminine rejoignant ainsi les séries japonaises et turques. Les fréquences de l’atteinte articulaire et des thromboses veineuses étaient parmi les plus élevées, comme celles des pays méditerranéens. En revanche, les atteintes oculaires, digestive, et neurologique étaient moins fréquentes dans notre série. Conclusion Nous insistons sur le plan thérapeutique, sur la grande place de la colchicine à vie et sur le protocole de notre service à base d’immunosuppresseurs pour les atteintes oculaires sévères. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.372 CO091

Détermination de sous-classes phénotypiques de la maladie de Behc¸et par la méthode d’analyse « cluster » : une étude multicentrique de 496 cas J.B. Fraison 1,∗ , A. Mahr 2 , S. Rivière 3 , F. Mura 4 , C. Jorgensen 5 , F. Lhote 6 , R. Dhôte 7 , A. Bourgarit-Durand 8 , O. Fain 9 , L. Mouthon 10 , A. Brézin 11 , B. Terrier 12 1 Médecine interne, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-St-Jacques, Paris, France 2 Médecine interne hôpital Saint-Louis, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France 3 Service de médecine interne A, maladies multiorganiques, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 4 Département d’ophtalmologie, hôpital Gui-de-Chauliac, CHRU, Montpellier, France 5 Inserm, u 844, 34091 Montpellier, France 6 Médecine interne, centre hospitalier général de Saint-Denis, Saint-Denis, France 7 Médecine interne, hôpital Avicenne, université Paris 13, Bobigny, France 8 Médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France 9 Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris, France 10 Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, service de médecine interne, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 11 Ophtalmologie, hôpital Cochin, Paris, France 12 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.B. Fraison) Introduction La maladie de Behc¸et (MB) est une maladie inflammatoire dont le tableau clinique et la sévérité sont très variables variant d’une aphtose bipolaire, à une vascularite rétinienne ou un anévrisme. De nombreuses manifestations sont possibles, avec certaines associations préférentiellement décrites, comme l’atteinte articulaire, les papulo-pustules, la présence de l’antigène HLA B51 et le sexe masculin. Nous avons mené une étude utilisant la méthode d’analyse en « cluster hiérarchique » pour étudier l’existence de sous-groupes phénotypiques homogènes de MB. Patients et méthodes Les patients étudiés atteints de MB, remplissant les critères internationaux de 2013, provenaient de 7 services de médecine interne. Ils avaient fait l’objet d’un recueil rétrospectif de données standardisée de leurs caractéristiques démographiques, cliniques et évolutives. Une analyse en cluster hiérarchique basée sur la méthode de Ward a été réalisée en implémentant les 5 variables suivantes présentes au diagnostic ou au cours du suivi : uvéite, thrombose veineuse profonde, atteintes artérielle, rhumatologique et neurologique. Une comparaison des caractéristiques cliniques des groupes a été réalisée. Résultats Au total, 496 patients (âge moyen : 41 ans, sexe ratio [H/F] : 1), ont été inclus. Les principales caractéristiques cliniques sont : aphtose orale (98 %), génitale (71 %), atteinte cutanée (72 %),

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pseudo folliculites (71 %), érythème noueux (21 %), atteinte articulaire (62 %), atteinte axiale (19 %), uvéite (54 %), uvéite antérieure isolée (24 % des yeux atteints), atteinte neurologique centrale (24 %), atteinte psychiatrique (23 %), thrombose veineuse profonde (20 %), atteinte artérielle (12 %), atteinte digestive (11 %) et HLA B5 ou B51 (54 %). Cinq clusters de patients ont été identifiés (clusters 1 à 5) qui se caractérisaient de la fac¸on suivante : cluster 1 (n = 123, 25 %), atteinte ophtalmologique (74 %) sans atteinte rhumatologique, neurologique ou vasculaire ; cluster 2 (n = 169, 34 %), atteinte rhumatologique (100 %) sans atteinte neurologique ou vasculaire ; cluster 3 (n = 69, 14 %), atteinte neurologique centrale (100 %) sans atteinte vasculaire ; cluster 4 (n = 76, 15 %), atteinte vasculaire veineuse (100 %) sans atteinte artérielle ; enfin, cluster 5 (n = 59, 11 %), caractérisé par une atteinte artérielle (artérite ou anévrisme). Les caractéristiques démographiques et cliniques étaient différentes selon les clusters : sexe masculin (64 %, 43 %, 48 %, 43 % et 61 %, respectivement ; p < 0,01), origine européenne (37 %, 43 %, 58 %, 49 %, et 31 % ; p < 0,05), atteinte cutanée (68 %, 74 %, 65 %, 80 % et 71 % ; p = 0,26), atteinte rhumatologique (0 %, 100 %, 71 %, 79 % et 61 % ; p < 0,0001), atteinte rhumatologique axial (0 %, 39 %, 10 %, 19 % et 26 % ; p < 0,0001), uvéite (73 %, 42 %, 59 %, 46 % et 51 % ; p < 0,0001), uvéite antérieure isolée (15 %, 41 %, 10 %, 31 % et 30 % des yeux atteints, p < 0,0001), baisse d’acuité visuelle permanente ≤ 2/10, (14 %, 3 %, 10 %, 4 % et 15 % ; p < 0,01), atteinte neurologique centrale (0 %, 0 %, 100 %, 24 % et 41 % ; p < 0,0001), atteinte psychiatrique (6 %, 21 %, 35 %, 32 % et 39 %, p < 0,0001), thrombose veineuse profonde (0 %, 0 %, 0 %, 100 %, 41 % ; p < 0,0001) et atteinte digestive (6 %, 16 %, 7 %, 15 % et 10 % ; p = 0,06). Conclusion Cette analyse en « cluster » suggère que la MB se décompose en 5 phénotypes cliniques : ophtalmologique, rhumatologique, neurologique non vasculaire, veineux et artériel. Bien qu’un patient puisse changer de groupe au cours du suivi, cette catégorisation pourra permettre d’apporter des éléments utiles pour la prise en charge et le suivi de ces patients. Cette « catégorisation » devra être confirmée avec un plus grand nombre de patients et dans d’autres populations. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.373 CO092

Aspects évolutifs et éléments pronostiques de la maladie de Behc¸et dans une cohorte de 480 patients S. Ali-Guechi 1,∗ , D. Roula 2 , S. Boughandjioua 1 , F. Oukil 1 , N. Kouider 1 , A. Chelghoum 1 , N. Boukhris 1 1 Médecine interne, faculté de médecine, CHU Ibn-Rochd, Annaba, Algérie 2 Médecine interne, faculté de médecine, CHU Ibn-Badis, Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ag [email protected] (S. Ali-Guechi) Introduction Dans le but de déterminer les aspects évolutifs, pronostiques et la mortalité dans la maladie de Behc¸et, nous avons étudié le devenir d’une cohorte de 480 patients (337 hommes et 143 femmes), colligés en 27 ans dans 4 services de médecine interne. Tous ces patients répondaient aux critères de classification du Groupe international de recherche sur la maladie de Behc¸et (MB). Le pronostic a été évalué sur : la présence de manifestations viscérales sévères au début de la maladie et à la date des dernières nouvelles, le sexe, l’âge de début précoce avant 20 ans, le délai diagnostique, la nature du premier symptôme, l’existence des cas familiaux, la positivité de l’antigène HLA B5-51, l’intensité du syndrome inflammatoire biologique et enfin la durée d’évolution. ® L’analyse des données a été réalisée au moyen du logicielEpi info 2 Version 6.04. Nous avons utilisé le test du Chi pour la comparaison des pourcentages, le test de Student « t » et l’analyse de la variance