A10
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 8 ( 2 0 1 2 ) A1–A39
La recherche de mutation a été opérée chez une seule famille de la série, et la mutation c.1661G>A (p.Arg554His) a été mise en évidence chez deux garc¸ons hémizygotes et deux femmes. Aucune des femmes ne présente des symptômes cliniques, cependant vu qu’elles ont toutes un âge inférieur à 40 ans, elles sont candidates à développer la maladie dans les années à venir. Discussion.– L’étude moléculaire permet l’identification des femmes hétérozygotes à risque et les garc¸ons asymptomatiques. Elle permet ainsi de donner un conseil génétique et de prévenir les complications, étant donné que le traitement par greffe allogénique de moelle osseuse ne s’opère que chez les garc¸ons asymptomatiques. Conclusion.– Cette première étude de l’adrénoleucodystrophie liée à l’X réalisée par notre équipe, montre l’importance de cette maladie métabolique au Maroc, d’où l’intérêt d’investir en termes de son diagnostic et de sa prise en charge. Informations complémentaires.– Remerciement à Dr Ait Haddou Hachemia ; financement public. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.292
D10
La maladie de Niemann-Pick de type C de l’adulte : un diagnostic rarement évoqué Marie Chauveau a , Alice Delatour b , Xavier Ferrer c , Guilhem Sole c , Mickael Bonnan a a Service de neurologie, CHR de Pau, 64000 Pau, France b Service de psychiatrie, CHP de Pau, 64000 Pau, France c Service de neurologie, CHU de Bordeaux, groupe hospitalier Sud, 33604 Pessac, France Mots clés : Maladie de Niemann-Pick type C ; Ophtalmoplégie ; Syndrome cérébelleux Introduction.– La maladie de Niemann-Pick de type C est une lipidose autosomique récessive liée à une anomalie du transport lipidique intracellulaire. La forme adulte (10 % des cas) peut prendre des tableaux très variés. Observation.– Cas 1 : homme, 40 ans sans antécédent familial, suivi pour psychose, adressé pour trouble de la marche sous neuroleptiques. L’interrogatoire retrouve des troubles de la marche et une dysarthrie depuis cinq ans. L’examen retrouve une dysarthrie et ataxie cérébelleuses, une dysphagie, un parkinsonisme atypique, une paraparésie spastique, une ophtalmoplégie supranucléaire verticale, une cataplexie gélastique, une psychose paranoïde. Le bilan montre : des HDL bas, une thrombopénie, une splénomégalie, une atrophie cérébelleuse, une dénervation dopaminergique au DAT-scan. Le test à la filipine est positif. L’étude du gène NPC1 est en cours. Cas 2 : femme, 27 ans, sans antécédent familial, adressée pour troubles de l’équilibre et cognitifs depuis cinq ans. L’examen retrouve un syndrome cérébelleux, un syndrome pyramidal, une ophtalmoplégie supranucléaire verticale, une hypersomnie diurne, des mouvements anormaux aux membres supérieurs, une psychose paranoïde et hallucinations auditives. Le bilan montre une splénomégalie, une atrophie sustentorielle et cérébelleuse. Le test à la filipine est positif. Il existe une mutation hétérozygote associée à une délétion sur le gène NPC1. Un traitement par miglustat depuis un an a permis l’amélioration de l’ophtalmoplégie et des symptômes psychotiques. Discussion.– Le diagnostic est évoqué devant le syndrome cérébelleux (75 % des formes adultes), les troubles oculomoteurs (75 %), les troubles psychiatriques, la splénomégalie (54 %), un caractère récessif. La cataplexie est typique. Les mouvements anormaux sont présents dans 58 % des formes adultes. L’IRM peut montrer une atrophie à prédominance soustentorielle.
Le FO est normal. Il existe parfois une thrombopénie liée à la splénomégalie et une hypo-HDLémie. Conclusion.– L’association syndrome cérébelleuxophtalmoplégie verticale évoque un Niemann-Pick type C. Il est confirmé par le test à la filipine et l’étude de NPC1 impliqué dans 95 % des cas. Un traitement par miglustat peut être tenté. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.293
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La maladie de Wilson avec atteintes neurologiques dans le sud tunisien : étude clinique et génétique de 12 cas
Emna Turki a , Amir Boukhris a , Mohamed Imed Miladi a , France Woimant b , Imed Feki a , Philippe Chappuis c , Chokri Mhiri a a Service de neurologie, CHU Habib-Bourguiba, 3029 Sfax, Tunisie b Service de neurologie, hôpital Lariboisière, 75475 Paris, France c Service de biochimie et biologie moléculaire, hôpital Lariboisière, 75475 Paris, France Mots clés : Bilan cuprique ; Syndrome parkinsonien ; Anneau de Kayser-Fleischer Introduction.– La maladie de Wilson (MW) est une affection métabolique relativement rare, en rapport à une accumulation pathologique du cuivre dans certains organes. C’est une maladie héréditaire due à des mutations du gène ATP7B. Objectifs.– Déterminer le phénotype clinique et le profil génétique de la MW avec atteinte neurologique dans le sud tunisien. Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude concernant les patients atteints d’une MW certaine avec atteinte neurologique (selon les critères de Ferenci) et suivis dans le service de neurologie de Sfax (Tunisie) sur une période de 19 ans. Nous avons recueilli les données anamnestiques, cliniques et paracliniques des différents membres de chaque famille. Une étude génétique a été réalisée par DHPLC et séquenc¸age direct du gène ATP7B. Résultats.– Nous avons colligé 12 patients ayant un âge moyen de 29 ans. Ils avaient tous un syndrome extrapyramidal et/ou un syndrome cérébelleux, l’anneau de Kayser-Fleischer, un bilan cuprique perturbé et des anomalies de signal des noyaux gris centraux et du tronc cérébral à l’imagerie. La mutation p.Asp624His était la plus fréquente. Une nouvelle mutation (Thr258ThrfsX4) était trouvée et était corrélée à un phénotype sévère. Tous les patients étaient mis sous D-Pénicillamine avec une évolution favorable dans 83 % des cas. Discussion.– Les signes neurologiques au cours de la MW sont peu fréquents avant l’âge de dix ans et se résument essentiellement en un syndrome extrapyramidal. Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques et radiologiques. L’apport de la génétique est parfois considérable (confirmer le diagnostic dans les cas difficiles, dépister les sujets asymptomatiques). Le pronostic dépend de la précocité du diagnostic et du traitement. Conclusion.– La MW est affection curable dont le pronostic dépend de la précocité du traitement. Nous insistons sur l’intérêt du conseil génétique et de la détection des porteurs asymptomatiques. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.294
D12
L’adrénoleucodystrophie peut être symptomatique chez les femmes conductrices