Manifestations extraglandulaires du syndrome de Gougerot-Sjögren. À propos de 95 patients

Manifestations extraglandulaires du syndrome de Gougerot-Sjögren. À propos de 95 patients

A100 73e Congrès franc¸ais de médecine interne, Lille, 29, 30, 1er juillet 2016 / La Revue de médecine interne 37S (2016) A89–A200 pour une myosite ...

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A100

73e Congrès franc¸ais de médecine interne, Lille, 29, 30, 1er juillet 2016 / La Revue de médecine interne 37S (2016) A89–A200

pour une myosite sévère. L’évolution a été marquée par une amélioration clinique chez 65 % des patients et une stabilité chez 35 % d’entre eux. Notre recul moyen est de3 ans. Discussion Une atteinte pulmonaire cliniquement significative affecte près de 10 % des patients atteints d’un syndrome de Sjögren. Elle peut être révélatrice ou découverte au décours de l’évolution de la maladie. Dans notre série, la pneumopathie interstitielle diffuse était l’atteinte pulmonaire la plus fréquente et ce conformément aux données de la littérature. Elle est habituellement corticosensible et le recours aux immunosuppresseurs est rare, tel était le cas de nos patients. Conclusion Le syndrome de Sjögren demeure une pathologie bénigne où le pronostic vital est rarement mis en jeu. Celui-ci est conditionné par les atteintes extraglandulaires en particulier pulmonaire qui nécessite un diagnostic et une prise en charge précoces. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.033 CA021

Manifestations extraglandulaires du syndrome de Gougerot-Sjögren. À propos de 95 patients

M. Benasr , F. Jaziri ∗ , L. Rouached , T. Sami , K. Ben Abdelghani , T. Ben Abdallah Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Jaziri) Introduction Le syndrome de Gougerot-Sjögren est l’une des connectivites les plus fréquentes. Il peut survenir à tout âge, mais touche préférentiellement les femmes entre la quarantaine et la cinquantaine. Il se présente classiquement comme un syndrome sec essentiellement oculaire et buccal. Des atteintes systémiques sont également possibles. Notre travail a pour but d’étudier les manifestations extra-glandulaires de syndrome de Gougerot-Sjögren. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur tous les dossiers des patients avec un syndrome de GougerotSjögren durant une période de janvier 1990 au mois de février 2016. Tous les patients satisfaisaient à 4 ou plus des critères élaborés par le groupe de consensus américano-européen révisés en 2002. Résultats Il s’agissait de 84 femmes et 11 hommes d’âge moyen 53,17 ans. Le syndrome de Gougerot-Sjögren était primaire dans 39 cas et secondaire dans 56 cas. Le syndrome sec glandulaire était constant. Une xérophtalmie était observée dans 86,31 % (82 patients). L’examen ophtalmologique avait montré une kératite ponctuée superficielle chez 39 patients. La BGSA objectivait une sialadénite stade III ou IV de Chisholm dans 80 % des cas. Les manifestations extra-glandulaires étaient observées dans 76,84 %. Elles étaient dominées par l’atteinte articulaire observée dans 55,80 % des cas. Il s’agissait de simples polyarthralgies inflammatoires touchant surtout les articulations distales de la main dans 48 cas. Une polyarthrite bilatérale et symétrique était observée chez 23 patients. L’atteinte pulmonaire était observée dans 31,57 % (30 cas). Elle était symptomatique dans tous les cas (toux = 21) (dyspnée = 14). L’exploration fonctionnelle respiratoire avait objectivé un syndrome restrictif chez 23 patients. La TDM thoracique confirmait l’atteinte interstitielle dans 30 cas. L’atteinte pulmonaire avait évoluée vers la fibrose pulmonaire dans 8 cas. L’atteinte rénale était observée chez 37 patients (38,94 %). Il s’agissait d’une néphropathie tubulo-interstitielle. Elle était inaugurale dans 10 cas. Une hypokaliémie sévère entraînant une tétra-parésie était observée chez 4 patients. Une néphrocalcinose était objectivée chez trois patients. Une atteinte des nerfs périphériques était observée chez 5 patients, se traduisant le plus souvent par des sensations de fourmillements ou de brûlures au niveau des membres. IL s’agissait d’une neuropathie sensitive dans 3 cas et sensitivomotrice dans deux cas. Une vascularité cérébrale était observée chez 4 patients. Tous les

patients avaient un traitement symptomatique. Les corticoïdes sont instaurés dans 63,5 % des cas. L’évolution était favorable dans 30 % des cas et stable dans 57 % des cas. Conclusion Le syndrome de Gougerot-Sjögren est une exocrinopathie auto-immune caractérisée sur le plan clinique par une xérophtalmie et une xérostomie. C’est une affection multisystémique plus fréquente chez l’adulte jeune de sexe féminin. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.04.034 CA022

Atteintes respiratoires au cours de la polyarthrite rhumatoïde

A. Kefi ∗ , F. Daoud , Z. Aydi , I. Rachdi , L. Baili , B. Ben Dhaou , F. Boussema Service de médecine interne, hôpital Habib-Thameur, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kefi[email protected] (A. Kefi) Introduction La polyarthrite rhumatoïde est la première connectivite pourvoyeuse de manifestations respiratoires. L’atteinte respiratoire y est présente dans 50 % des cas, alors qu’elle n’est symptomatique que dans 10 % des cas. Le but de notre travail était de décrire les particularités épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives de l’atteinte respiratoire au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Patients et méthodes Étude rétrospective, descriptive, s’étalant sur 8 ans et menée dans un service de médecine interne. Nous avions étudié les patients présentant une atteinte respiratoire rhumatoïde. Le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde était retenu sur les critères de l’American College of Rheumatology (ACR)/EULAR 2009. L’atteinte pulmonaire était documentée par une imagerie pulmonaire et/ou une exploration fonctionnelle pulmonaire. Résultats Il s’agissait de huit patients, 3 hommes et 5 femmes avec un sex-ratio de 0,6. L’âge moyen était de 52,87 ans [36–75]. Deux patients étaient tabagiques. L’atteinte respiratoire était révélatrice de la polyarthrite rhumatoïde dans 2 cas. Le délai moyen d’apparition de l’atteinte respiratoire par rapport au diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde était de 3,25 ans [0–10]. Les signes respiratoires étaient faits de dyspnée dans 7 cas, de toux dans 6 cas et de bronchorrhées dans 5 cas. L’atteinte respiratoire était asymptomatique dans un cas. Les manifestations extrapulmonaires de la polyarthrite rhumatoïde étaient une atteinte articulaire, cutanée (dont une vascularite leucocytoclasique), neurologique périphérique et rénale dans 8, 4, 1 et 1 cas respectivement. Un syndrome inflammatoire biologique était noté dans 5 cas. Les anticorps anti CCP et les anticorps anti-nucléaires étaient positifs dans 5 et 3 cas, respectivement. La radiographie thoracique montrait un syndrome interstitiel bilatéral dans 7 cas et un syndrome pleural dans un cas. Le scanner thoracique, fait dans tous les cas, avait montré un aspect de pneumopathie interstitielle diffuse dans 5 cas, de fibrose dans 3 cas, de lésions micronodulaires dans 2 cas et d’un épaississement pleural dans 1 cas. Un lavage bronchoalvéolaire, fait chez un seul patient, montrait une alvéolite lymphocytaire avec un rapport CD4/CD8 à 4,3. Les épreuves fonctionnelles respiratoires, réalisées chez 4 patients, avaient objectivé un syndrome restrictif chez 2 patients. Un syndrome de Sjögren était associé à la polyarthrite rhumatoïde dans 4 cas. Un patient était atteint d’une néoplasie bronchopulmonaire métastasée 4 ans après l’atteinte respiratoire de la polyarthrite rhumatoïde. Un traitement corticoïde par voie générale était indiqué dans tous les cas. Le méthotrexate était instauré dans 6 cas (75 %), arrêté dans 2 cas (25 %) devant une atteinte respiratoire sévère. Une chimiothérapie palliative était indiquée chez le patient atteint d’une néoplasie pulmonaire. Conclusion Le profil des atteintes spécifiques, regroupées sous le nom de « poumon rhumatoïde », a été bouleversé ces dernières années par les progrès de l’imagerie et de l’immunopathologie. Les