P.10 Efficacité du dépistage systématique du syndrome HNPCC par test RER chez les patients atteints de cancer colorectal sans critères cliniques stricts : résultats d’une étude prospective multicentrique

P.10 Efficacité du dépistage systématique du syndrome HNPCC par test RER chez les patients atteints de cancer colorectal sans critères cliniques stricts : résultats d’une étude prospective multicentrique

A24 P.10 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 Efficacité du dépistage systématique du syndrome HNPCC par test RER chez les patients atteints de cancer...

114KB Sizes 0 Downloads 16 Views

A24

P.10

GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

Efficacité du dépistage systématique du syndrome HNPCC par test RER chez les patients atteints de cancer colorectal sans critères cliniques stricts : résultats d’une étude prospective multicentrique

D Bonnet (1), J Selves (1), C Toulas (1), T Morin (2), T Chaubard (3), JP Duffas (1), E Lagier (3), R Guimbaud (1) (1) Toulouse ; (2) Tarbes ; (3) Albi.

Introduction : Le syndrome HNPCC est responsable d’environ 5 % des CCR. Son identification permet un dépistage efficace du patient et de ses apparentés. Des stratégies de dépistage « 2 étapes » (test RER sur la tumeur puis recherche de mutation constitutionnelle de gène MMR chez les patients avec tumeurs RER+) ont été proposées pour élargir la recherche du syndrome à des patients sans critères cliniques et/ou généalogiques évocateurs stricts. La faisabilité en pratique courante et l’efficacité de ce type de stratégie de dépistage ont été peu évaluées dans nos populations. Patients et Méthodes : De 1999 à 2006, dans 2 CHU, 7 CHG, 3 cliniques privées, les patients pris en charge pour CCR ont été inclus prospectivement lorsqu’ils présentaient l’un des critères suivants : 1) âge ≤ 50 ans, 2) ATCD personnel ou familial de CCR au 1er degré ou cancer endométrial, sans syndrome génétique prédisposant au CCR préalablement connu. Un test RER était réalisé sur le tissu tumoral, comprenant recherche d’instabilité micro-satellitaire de haut niveau (IMS) et IHC au moins sur les protéines MLH1 et MSH2. Le test était positif (RER+) en présence 1) d’une IMS, 2) et/ou d’une extinction IHC d’une des protéines. Une consultation d’oncogénétique pour recherche de mutation constitutionnelle était proposée aux patients RER+. Résultats : 312 patients ont été inclus (âge moyen 54 ans), sur les motifs suivants : âge (47 %), ATCD personnel (11 %), ATCD familial (30 %), plusieurs critères (12 %). Les tests ont été réalisés et jugés interprétables : dans 88 % des cas pour l’IMS et pour l’IHC sur MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 dans respectivement 97, 98, 43 et 5 % des cas. Le phénotype RER a pu être affirmé dans 98,7 % des cas. La concordance des 2 techniques était de 98,9 %. Il était positif chez 46 (15 %) patients. Une consultation d’oncogénétique a été menée chez 38 (83 %) des patients RER+, permettant l’identification d’un syndrome HNPCC chez 18 (38,3 %) d’entre eux : 10 mutations de MLH1, 7 de MSH2, 1 de MSH6 ; des critères d’Amsterdam II ont pu être retrouvés lors de la consultation d’oncogénétique pour 8 d’entre eux. Par ailleurs le diagnostic de HNPCC était retenu chez 5 patients supplémentaires malgré l’absence de mutation détectée, en raison du profil IHC (extinction MSH2) et/ou des caractéristiques cliniques et familiales. Le caractère sporadique était affirmé chez 4 patients (extinction MLH1 et présence de la mutation somatique V600E de BRAF) et suspecté chez les 11 cas restants. Conclusion : Une stratégie de dépistage en 2 étapes par l’étude du phénotype RER des CCR de patients sélectionnés sur des critères cliniques simples et peu restrictifs (étape 1) puis par enquête oncogénétique des cas RER + (étape 2) est faisable en pratique courante hors centres experts, et permet l’identification de cas HNPCC non suspectés initialement (39 % des patients sélectionnés par l’étape 1). Remerciements, financements, autres : Cette étude a été soutenue par un financement PHRC (00-08N).

P.11

Etude moléculaire des altérations génétiques dans le cancer colorectal héréditaire

O Yahia (1), W Toumi (1), D Gargouri (1), O Khayat (1), M Zili (1), R Tricarico (2), M Genuardi (2), J Kharrat (1), A Ghorbel (1), R Khelifa (1) (1) Tunis, Tunisie ; (2) Florence, Italie.

Introduction : Le syndrome HNPCC (« Hereditary non polyposis colorectal cancer »), constitue un modèle se prêtant bien à l’étude des altérations génétiques moléculaires accompagnant le développement du cancer colorectal (CCR). La mise en évidence d’altérations génétiques pourrait avoir des retombées sur le diagnostic, le pronostic et le suivi de la maladie. Dans ce travail nous avons examiné l’instabilité microsatellitaire de l’ADN chez des patients présentant un CCR dans le cadre d’un syndrome HNPCC et cherché les mutations dans le gène MSH2, gène étant impliqué dans la réparation des erreurs d’appariement de l’ADN. Matériels et Méthodes : Etude prospective colligeant 6 prélèvements de sang et biopsies de tumeurs chez des patients âgés de moins de 50 ans ayant un CCR. L’ADN normal a été extrait à partir des leucocytes périphériques et l’ADN tumoral à partir des tissus paraffinés d’archive. La recherche d’instabilité microsatéllitaire (MSI) a été réalisée par PCR multiplexe des marqueurs microsatellites Bat 25, BAT40, NR21, NR22, NR24, suivie par l’analyse des amplicons par électrophorèse capillaire automatique. La détection de polymorphismes a été faite par Single Strand Conformation Polymorphism (SSCP) sur les amplicons. L’expression du gène MSH2 a été étudiée par immunohistochimie et la recherche de mutations dans les 16 exons de ce gène a été faite par séquençage des amplicons. Résultats : Les résultas de l’analyse moléculaire nous ont permis de distinguer 3 phénotypes tumoraux : le phénotype à microsatellites hautement instables ou MSI-High (MSI-H), le phénotype à instabilité faible ou MSI-Low (MSI-L) et le phénotype à microsatellites stables (MSS). L’immuno-histochimie nous a indiqué que le gène MSH2 n’était exprimé que dans les tumeurs à microsatellites stables. Le séquençage du gène MSH2 a révélé la présence, chez un patient à MSIH, d’une mutation (2427insG) germinale à l’état hétérozygote au niveau de l’exon 14, dont l’effet consiste en l’apparition d’un codon stop prématuré résultant en un produit tronqué. Deux poly-morphismes distincts ont aussi été notés au niveau des introns 10 (IVS10+12 G > A) et 11 (IVS11-61 A > G). Conclusion : Ces résultats, confrontés aux données de la littérature, confirment l’intérêt de l’étude du gène MSH2 par séquençage et immunohistochimie, et l’analyse de l’instabilité des microsatellites, pour distinguer différents types moléculaires de tumeurs HNPCC.