Phénomène de Raynaud au cours de la sclérodermie systémique (étude multicentrique)

Phénomène de Raynaud au cours de la sclérodermie systémique (étude multicentrique)

74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267 fuse était plus fréqu...

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74e Congrès franc¸ais de médecine interne – Deauville, 8 au 10 décembre 2016 / La Revue de médecine interne 37 (2016) A141–A267

fuse était plus fréquente chez les sujets jeunes (40,45 % vs 11,76 %). La pneumopathie interstitielle diffuse était significativement plus fréquente chez les sujets âgés de plus de 50 ans (88,23 % vs 54,07 %) (p = 0,024). Quatre patients du groupe 1 avaient présenté une crise rénale aiguë versus un seul patient dans le groupe 2. L’hypertension artérielle pulmonaire était plus fréquente chez les sujets âgés de fac¸on non significative (23,53 % vs 10,41 %). Les anticorps antinucléaires étaient plus fréquents en cas de sclérodermie systémique débutant avant l’âge de 50 ans (94,54 % vs 76,56 %). Le taux de mortalité était comparable dans les deux groupes. Conclusion Notre étude montre que l’âge de survenue influence le profil clinicobiologique de la sclérodermie systémique mais ne semble pas retentir sur le mode évolutif et le pronostic de la maladie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.339 CA205

Phénomène de Raynaud au cours de la sclérodermie systémique (étude multicentrique)

R. Klii ∗ , I. Chaaben , M. Kechida , M. Bennaser , S. Hamami , S. Arfa , I. Khochtali Médecine interne, faculté de médecine de Monastir, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Klii) Introduction Le phénomène de Raynaud (PR) est un acrosyndrome vasculaire fréquent dans la population générale. Il est souvent primitif, cependant, il peut révéler une connectivite, notamment la sclérodermie systémique (ScS). L’objectif de notre travail était d’étudier le profil épidémiologique, clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif de PR chez les patients ayant une ScS. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude multicentrique rétrospective, portant sur 152 patients ayant une ScS, colligés à partir de neuf centres hospitalo-universitaires de médecine interne en Tunisie. Cette étude était initiée par la Société tunisienne de médecine interne (STMI). Résultats Le PR était noté dans 86 % des cas. Il s’agissait des 116 femmes et 15 hommes (sex-ratio = 0,12), dont l’âge moyen au début de la maladie était de 44,5 ans (extrêmes : 15–86 ans). Le délai moyen entre l’apparition de PR et le début de la maladie était de 3,72 ans avec des extrêmes de 0 à 50 ans. Il constituait la deuxième manifestation clinique, après celle cutanée, de la SS. Il était révélateur de la maladie dans 69 % des cas. Il était retrouvé chez 86,2 % des patients. Il touchait les mains dans tous les cas, les pieds chez 27,5 % des patients et le visage dans 3 cas. La capillaroscopie, réalisée chez 118 patients, était pathologique dans 97 cas (82,2 %). Elle concluait à une microangiopathie organique dans 63 cas (65 %), des mégacapillaires dans 61 cas (63 %) et/ou une raréfaction des anses chez 43 patients (37,4 %). Les complications trophiques étaient observées chez 102 patients (70 %). Il s’agissait des ulcérations digitales dans 46 % des cas, compliquées d’une nécrose pulpaire dans 22 cas et de surinfection cutanée dans 6 cas. Trois patients avaient nécessité une amputation de phalange(s). Sur le plan thérapeutique, les inhibiteurs calciques étaient prescrits chez 119 patients (78,28 %) pour le syndrome de Raynaud. Chez deux patientes, on avait recours à l’Iloprost en association avec les inhibiteurs calciques. L’évolution était bonne dans 80 % des cas. Conclusion Le PR est une manifestation clinique quasi constante au cours de la sclérodermie systémique. Il a un impact sur la fonction de la main et peut entraîner des complications sévères, altérant ainsi la qualité de vie des patients. Sa prise en charge représente souvent un défi pour le praticien, qui doit instaurer un traitement en fonction des options thérapeutiques disponibles.

Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.

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Les auteurs déclarent ne pas avoir

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.10.340 CA206

Les troubles trophiques au cours de la sclérodermie systémique et leurs facteurs prédictifs d’apparition M. Bennaser 1 , F. Jaziri 2 , A. Benjazia 3,∗ , S. Wafa 2 , K. Ben Abdelghani 4 , T. Sami 2 1 Médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 2 Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie 3 Médecine interne A, hôpital Charles-Nicolles, avenue Tahar-Ben-Ammar, Manar 2, Tunisie 4 Rhumatologie, hôpital Mongi Slim La Marsa, Marsa, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Benjazia) Introduction Les ulcères digitaux (UD) sont une complication fréquente et précoce de la sclérodermie systémique puisque 15 à 25 % des patients ont des UD actifs et que 35 à 50 % des patients feront un UD au cours de l’évolution. Le but de notre travail était d’étudier les troubles trophiques au cours de la sclérodermie et leurs facteurs prédictifs d’apparition. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant 54 dossiers de patients atteints de sclérodermie systémique. Le diagnostic de ScS a été retenu selon les critères de l’ACR 1980. Résultats Les complications trophiques étaient observées chez 43 patients parmi les 54 : 38 femmes et 5 hommes (79,63 %). Il s’agissait essentiellement de troubles de pigmentations, de troubles de phanères et d’ulcérations digitales observés respectivement dans 62,96 %, 33,33 % et 27,77 %. Concernant les troubles de la pigmentation : 15 patients (27,78 %) avaient des zones achromiques cutanées, siégeant au niveau de la face dorsale des mains, du visage, de l’avant-bras et l’abdomen. Des lésions d’hyperpigmentation étaient observées chez 19 patients (35,18 %). Elles étaient localisées au niveau des mains, du visage, du dos et du décolleté. La dystrophie unguéale était observée dans 18 cas : Les ongles étaient courbés dans 16 cas. Une onycholyse était constatée chez deux patients. Les ulcérations digitales étaient apparues après un délai moyen du diagnostic de 3,5 ans. Elles étaient multiples dans 8 cas. Une récidive était observée dans 9 cas et étaient compliquées d’une surinfection cutanée dans deux cas. La nécrose pulpaire était constatée chez 13 patients, compliquée d’amputations des phalanges dans deux cas. Les ulcérations digitales étaient significativement plus fréquentes chez les patients ayant une forme diffuse de la sclérodermie systémique (p = 0,02). Ainsi, 61,11 % des patients à sclérodermie diffuse avaient présenté des UD versus 20,58 % des patients à forme systémique limitée. De même, les UD étaient plus fréquentes chez les hommes mais de fac¸on non significative. Ainsi, 55,55 % des hommes avaient présenté des ulcérations digitales versus 28,88 % des femmes. Par ailleurs, les ulcérations digitales étaient significativement plus fréquentes chez les patients ayant une œsophagite peptique (p = 0,009). Une association significative entre UD et hypertension artérielle pulmonaire témoignant d’une vasculopathie étendue et évolutive n’était pas retrouvée dans notre étude. Conclusion Plusieurs études récentes comparant les patients atteints ou non d’UD ont permis de mieux connaître l’histoire naturelle des UD de la sclérodermie et de définir les facteurs prédictifs d’apparition d’UD. Le genre masculin et la forme diffuse sont les principaux facteurs prédictifs d’apparition des troubles trophiques dans la littérature. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Rev Med Interne.