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71e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Besanc¸on, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75
companies were donated to the Department of Clinical Research of the Assistance Publique–Hôpitaux de Paris. Référence [1] Stirnemann J, et al. Orphanet J Rare Dis 2012;7:77. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.253 CO023
Prévalence des auto-anticorps au cours de la maladie de Gaucher. Une étude multicentrique C. Serratrice 1,∗ , N. Belmatoug 2 , A. Masseau 3 , C. Rose 4 , P. Kaminsky 5 , O. Lidove 6 , F. Camou 7 , F. Maillot 8 , V. Leguy 9 , N. Magy-Bertrand 10 , I. Marie 11 , D. Verrot 1 1 Médecine Interne, Fondation Hôpital Saint-Joseph, Marseille 2 Médecine Interne, Hôpital Beaujon, Clichy 3 Médecine Interne, CHU de Nantes, Nantes 4 Médecine Interne, Université Catholique de Lille, Lille 5 Département de médecine interne et immunologie clinique, rue du Morvan, Vandœuvre-lès-Nancy 6 Médecine Interne-Rhumatologie, Hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris 7 Réanimation, Hôpital Pellegrin, Bordeaux 8 Médecine Interne, CHRU Bretonneau, Tours 9 Médecine Interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon 10 Médecine Interne, CHRU Jean-Minjoz, Besanc¸on 11 Médecine Interne, 1, rue de Germont, Rouen ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Serratrice) Introduction Il est fréquent d’observer au cours de la maladie de Gaucher une hypergammaglobulinémie, qui peut être soit polyclonale, soit monoclonale (gammapathie monoclonale de signification indéterminée ou myélome). Cette hypergammaglobulinémie polyclonale peut être liée à la présence d’auto-anticorps. Une première étude [1] en 1995 avait montré qu’il s’agissait d’anticorps naturels. Cependant des cas de purpura thrombopénique idiopathique ou d’anémie hémolytique auto-immune ont également été rapportés. Objectif Afin de connaître la prévalence d’auto-anticorps et de maladie auto-immune au cours de la maladie de Gaucher nous avons conduit une étude nationale multicentrique. Nous avons recherché s’il existait un lien entre la splénectomie, le génotype, l’existence ou non d’un traitement et la présence de ces autoanticorps. Nous avons également cherché à savoir s’il existait une corrélation avec certaines manifestations cliniques de la maladie de Gaucher. Patients et méthodes Quarante patients atteints de maladie de Gaucher (22F et 18H) et 20 sujets sains (13F et 7H) sont inclus dans l’étude. Résultats Vingt-quatre patients sont splénectomisés, 37 patients sont traités, 17 patients sont homozygotes pour la mutation N370S. La présence d’auto-anticorps est retrouvée chez 52 % des patients, contre 26 % des témoins. La présence d’AC antiphospholipides est plus importante chez les patients porteurs d’une maladie de Gaucher et ce résultat est statistiquement significatif (p < 0,05). Cependant il n’y a pas de corrélation avec l’existence d’une thrombose, d’une ostéonécrose ou d’un infarctus osseux. Par ailleurs, on retrouve également plus d’ACAN chez les patients porteurs d’une maladie de gaucher (25 % vs 16 %), mais moins d’AC anti-gangliosides. Aucun des patients présentant des auto-anticorps n’a de manifestation clinique évocatrice d’une maladie auto-immune. La présence d’auto-anticorps n’est pas corrélée au traitement, au génotype ou encore à l’existence d’une splénectomie, excepté les AC anticardiolipides plus fréquemment retrouvés chez les patients splénectomisés.
Conclusion Cette étude confirme qu’il existe au cours de la maladie de Gaucher plus d’auto-anticorps que dans la population générale, sans qu’il y ait cependant plus de maladies auto-immunes. Les mécanismes conduisant à cette stimulation immunitaire seront discutés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Shoenfeld Y, Beresovski D, Zharhary D, Tomer Y, Swissa M, Sela E, et al. J Clin Immunol 1995;15(6):363–72. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.254 CO024
Impact de la pénurie d’imiglucérase sur la prise en charge et l’évolution des patients franc¸ais atteints de maladie de Gaucher de type 1 J. Stirnemann 1,∗ , C. Rose 2 , C. Serratrice 3 , F. Dalbies 4 , O. Lidove 5 , A. Masseau 6 , Y.M. Pers 7 , C. Baron 8 , N. Belmatoug 9 1 Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, Suisse 2 Médecine interne, Université Catholique de Lille, Lille 3 Médecine interne, Fondation Hôpital Saint-Joseph, Marseille 4 Service d’hématologie, CHRU de Brest, Site Morvan, Brest 5 Médecine Interne-Rhumatologie, Hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris 6 Médecine interne, CHU de Nantes, Nantes 7 Service d’immunologie clinique et maladies osseuses, CHU de Montpellier, Montpellier 8 Département médical, Genzyme SAS, Saint-Germain-en-Laye 9 Médecine interne, Hôpital Beaujon, Clichy ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Stirnemann) Introduction La maladie de Gaucher (MG) est une maladie génétique lysosomale rare, due à un déficit de l’activité enzymatique de la glucocérébrosidase, aboutissant à une accumulation viscérale (foie, rate) ou osseuse de son substrat, le glucosylceramide. Cette maladie peut se compliquer d’événements osseux (ostéonécrose, infarctus osseux, fracture pathologique) et de répercussions hématologiques (thrombopénie, anémie, hémorragies), avec une augmentation de divers biomarqueurs (chitotriosidase, ferritine, enzyme de conversion de l’angiotensine ECA). Trois types de MG sont décrits, mais le type 1 (forme non neurologique) reste le plus fréquent. Jusqu’en 2010, la MG bénéficiait de deux traitements spécifiques : l’enzyme de substitution (imiglucérase), traitement de référence, et l’inhibiteur de substrat (miglustat), proposé en seconde intention car moins efficace et moins bien toléré. En 2009, une pénurie mondiale d’imiglucérase est survenue, imposant des diminutions, voire des interruptions de traitement chez certains patients. Durant cette période, d’autres traitements enzymatiques ont été mis à disposition (vélaglucérase et taliglucérase). Des recommandations sur la prise en charge thérapeutique des patients ont été proposées par le Comité d’évaluation du traitement de la MG (CETG) et l’AFSSAPS durant toute la période de pénurie, visant à optimiser les prescriptions pour protéger les patients les plus à risque. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la pénurie en imiglucérase sur l’évolution biologique et clinique de la MG des patients franc¸ais. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude observationnelle rétrospective, multicentrique, analysant les caractéristiques cliniques, biologiques et thérapeutiques entre le 1er juin 2009 et le 31 octobre 2010 (période de pénurie), des patients atteints de MG, traités depuis au moins 6 mois par imiglucérase et ayant interrompu ou diminué leur traitement à cause de la pénurie. Les patients étaient répartis dans les groupes « interruption » ou « diminution » de dose selon la première modalité de modification du traitement ayant duré au moins 3 mois, jusqu’à la modification