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Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S118–S128 e
20 Journées nationales d’infectiologie
Posters : médecine tropicale et médecine des voyages
TROP-01
Répartition spatiale et facteurs de risque de portage de paludisme à la frontière entre la Guyane et le Brésil E. Mosnier 1 , E. Roux 2 , C. Cropet 1 , Y. Lazrek 3 , M. Gaillet 1 , L. Mathieu 3 , O. Moriceau 3 , S. Pelleau 3 , F. Djossou 1 , L. Musset 3 1 Centre hospitalier Cayenne, Cayenne, Guyane 2 IRD, Rio de Janeiro, Brésil 3 Institut Pasteur, Cayenne, Guyane Introduction La Guyane franc¸aise est une zone de moyenne à faible risque de transmission du paludisme. Dans ces régions de faible endémie, la majorité des infections, notamment à Plasmodium vivax (Pv), sont asymptomatiques et constituent ainsi le réservoir parasitaire pouvant sporadiquement générer des épisodes épidémique. Dans une logique de contrôle et d’élimination du paludisme la caractérisation de ce réservoir et des facteurs de risque associés est primordiale. Matériels et méthodes Une étude transversale a été menée d’octobre à décembre 2017 à Saint Georges de l’Oyapock (STG) située à la frontière brésilienne en Guyane, en population générale. La prévalence de portage a été déterminée par TDR et PCR en temps réel sur sang total. La localisation GPS des habitations, les données socio-démographiques, biologiques et cliniques ont été recueillies et comparées au portage ou non de plasmodies. L’analyse spatiale avec détermination des clusters a été réalisée grâce à la méthode de Bernoulli au sein du logiciel SaTScan. Résultats Au total, 1566 participants ont étés inclus sur une population de 2727 habitants. La moyenne d’âge était de 22 ans [IQ : 22,1–24,0], le sexe ratio était de 0,88. La population était pluri-ethnique, principalement de nationalité franc¸aise (56,7 %) et brésilienne (42,7 %). Un tiers (35,3 %) avait un antécédent de paludisme dans les trois dernières années dont la majorité était due à Pv. Par TDR, seulement 0,8 % (13/1549) des patients étaient positifs. Par PCR, le portage a été identifié chez 100/1501 des personnes testées (6,6 %). Parmi cellesci, 90 % étaient positives à Pv et 10 % à P. falciparum (Pf). La prévalence de portage était très variable selon les quartiers allant de 0 % à 29,5 %. Deux clusters significatifs ont été retrouvés à Blondin 2 et Trois palétuviers, les deux quartiers les plus isolés de STG. Deux micro-clusters familiaux ou communautaires et un dernier plus vaste ont également été identifiés au centre et nord du village. La majorité des infections étaient asymptomatiques (75 %). L’analyse multivariée retrouvait comme principaux facteurs de risque de portage : un âge supérieur à 15 ans, habiter dans un quartier isolé, la présence d’antécédents de paludisme, la présence d’une anémie et d’une thrombopénie. L’utilisation de moustiquaire n’était pas retrouvée comme facteur protecteur du portage. Conclusion Le portage de paludisme dans cette zone frontalière est très hétérogène et associé, à des zones de forte transmission dans les zones d’habitats isolés. Il est associé également à des cytopénies tant pour Pv que pour Pf. Un traitement de tous les portages dont ceux asymptomatiques a été réalisé ; l’impact de
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cet attitude sera évaluée à un an afin de discuter l’intérêt de ce type d’intervention dans un objectif d’élimination du paludisme. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.283 TROP-02
Facteurs predictifs de décés au cours du paludisme grave au service des maladies infectieuses et tropicales du CHNU de Fann N. Fall , N. Lakhe , A. Massaly , L. Fortés-Déguénévo , C. Ndour , M. Seydi CHNU-Fann, Dakar, Sénégal Introduction Première endémie parasitaire mondiale, le paludisme constitue un véritable problème de santé publique en Afrique subsaharienne du fait d’une morbi-mortalité élevée, conséquence surtout des formes graves. Au Sénégal, des études récentes ont montré que ces formes demeurent préoccupantes avec une létalité hospitalière de 16 à 30 % d’où la réalisation de cette étude. Matériels et méthodes Étude rétrospective descriptive et analytique portant sur la période allant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2017. Ont été inclus, les patients hospitalisés pour paludisme grave d’après les critères de définition de l’OMS. Résultats Sur les 4 années de l’étude nous avons colligé 221 cas de paludisme grave sur un total de 3924 patients hospitalisés soit une prévalence hospitalière d’environ 5,6 %. Le sexe masculin était prédominant avec un sex-ratio (H/F) de 2,9. La létalité était plus importante chez les femmes (21,4 %) mais sans différence statistiquement significative (p = 0,47). La tranche d’âge la plus représentée était celle de [35–60 ans [et le décès y était plus important (51,9 %) mais sans différence statistiquement significative (p = 0,07). Les formes neurologiques (68,7 %), ictériques (58,3 %) et rénales (46,1 %) ont été les formes cliniques de gravité les plus fréquemment rencontrées. Le décès était statistiquement lié aux troubles de la conscience (p = 0,00), au collapsus cardiovasculaire (p = 0,00), à la détresse respiratoire (p = 0,00), à l’hypoglycémie (p = 0,03) et à l’insuffisance rénale (p = 0,00). L’artésunate injectable et la quinine étaient les molécules les plus utilisées avec 52,9 % et 43,4 % respectivement. La létalité était plus importante chez les patients ayant une durée de traitement par voie parentérale inférieure à 2 jours (p = 0,00) ou les patients chez qui le relais per os par les ACT était inférieur à 5 jours (p = 0,01). Nous avons retrouvé une létalité d’environ 18 % ; soixante-dix-huit de nos patients (35,3 %) avaient présenté des complications et parmi ces dernières, la dysfonction d’organe était la plus représentée (88,5 %). Les principaux facteurs prédictifs de décès au cours du paludisme grave étaient : la présence de saignement anormal (OR = 156,3) ; une durée d’hospitalisation inférieure à 7 jours (OR = 92,5) ; la présence d’un trouble de la conscience (OR = 74,2) ; l’absence de tare sous-jacente (OR = 20,5) ; la détresse respiratoire (OR = 18,2).