Traitement de l’hémolyse post-transfusionnelle retardée par un anti-C5 (Eculizumab) chez les patients drépanocytaires

Traitement de l’hémolyse post-transfusionnelle retardée par un anti-C5 (Eculizumab) chez les patients drépanocytaires

Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 26 (2019) S1–S33 Résultats Les patients (n = 119) ont présentés une pathologie myéloïde à 68 %. Mille n...

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Symposia / Transfusion Clinique et Biologique 26 (2019) S1–S33

Résultats Les patients (n = 119) ont présentés une pathologie myéloïde à 68 %. Mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf transfusions plaquettaires ont été réalisées, soit en médiane 11 par patients, dont 18,3 % entre 2 semaines et le décès et 44,5 % à visée prophylactique. A l’approche du décès le nombre de transfusions plaquettaires (p < 0,0001) a été majoré, parallèlement au nombre (p < 0,0001) des évènements hémorragiques (Fig. 1). À l’inverse, le seuil transfusionnel a été diminué (p = 0,001), ainsi que l’intervalle transfusionnel et le rendement transfusionnel plaquettaire (p = 0,018). L’effet quadratique transfusionnel n’a pas expliqué à lui seul cette baisse (p = 0,8). Les effets indésirables receveurs ont été rares (0,8 %), non graves. Discussion La transfusion plaquettaire en phase palliative est fréquente, quantitativement importante, sûre, réalisée essentiellement avec un objectif prophylactique. Elle diffère en termes d’efficacité biologique d’une population non palliative, posant la question des facteurs liés aux patients et aux concentrés plaquettaires en sus de problèmes éthiques.

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de ces AVC repose sur la réalisation d’échanges transfusionnels (ET) au long cours. Cependant aucune évaluation n’a été faite à ce jour sur le bénéfice de la perfusion tissulaire cérébrale au cours de l’ET. Matériels et méthodes L’évaluation de l’oxygénation tissulaire a été effectuée par voie transcutanée au moyen d’un système de spectroscopie dans le proche infrarouge (NIRS). Plusieurs paramètres ont été analysés au niveau musculaire et des 2 hémisphères cérébraux : (1) saturation tissulaire en oxygène (TSI %) ; (2) oxyhémoglobine (HbO2) ; (3) désoxyhémoglobine (HHb) ; et (4) hémoglobine totale (HbT). Résultats Vingt et un patients drépanocytaires adultes ont été inclus, dont 14 étaient porteurs d’une vasculopathie cérébrale. La perfusion cérébrale après ET était significativement améliorée, comme en témoignent l’augmentation de l’HbO2 (p = 0.004) et de l’HbT (p = 0.003), sans modification de l’HHb par ailleurs. De fac¸on intéressante, l’amélioration de la perfusion ne concernait que les hémisphères cérébraux présentant une vasculopathie. La TSI % ne différait pas au cours de l’ET. Conclusions Cette étude est la première à démontrer le bénéfice des ET sur la perfusion cérébrale chez les patients drépanocytaires atteints de vasculopathie cérébrale. Ces résultats confirment (1) la faisabilité d’évaluation de la perfusion cérébrale en temps réelle par la NIRS ; et (2) la nécessité de maintenir un programme transfusionnel par érythraphérèse chez les patients atteint d’une vasculopathie cérébrale. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.tracli.2019.06.257 S05-3

Traitement de l’hémolyse post-transfusionnelle retardée par un anti-C5 (Eculizumab) chez les patients drépanocytaires Fig. 1 Evolution du nombre de transfusions plaquettaires et du nombre d’évènements hémorragiques à l’approche du décès. Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir

https://doi.org/10.1016/j.tracli.2019.06.256

S05 – Avancées en hématologie – Transfusion. Modérateurs : France Pirenne (Créteil), Mariane de Montalembert (Paris) S05-2

Évaluation de la perfusion cérébrale par la NIRS au cours des érythraphérèses Romain Fort 1,∗ , Fouzia Zouiti 2 , Rym Chouk Turki 3 , Dehbia Menouche 3 , Sadaf Pakdaman 3 , Anoosha Habibi 3 , Frédéric Galacteros 3 , France Pirenne 3 , Thomas Rupp 4 , Pablo Bartolucci 3 1 Hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France 2 Hôpital Antoine-Béclère, Paris, France 3 Hôpital Henri-Mondor, Paris, France 4 Université Savoie Mont-Blanc, EA 7424, Chambery, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Fort) Introduction L’atteinte vasculaire cérébrale sténosante dans la drépanocytose représente une des complications les plus graves, responsable d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). La prévention

Aline Floch 1,2,∗ , Alexandre Morel 8 , Fabian Zanchetta-Balint 9 , Catherine Cordonnier-Jourdin 10 , Slimane Allali 11 , Maximilien Grall 3 , Ghislaine Ithier 12 , Benjamin Carpentier 4 , Sadaf Pakdaman 1,2 , Jean-Claude Merle 13 , Radjiv Goulabchand 5 , Tackwa Khalifeh 6 , Ana Berceanu 7 , Christelle Chantalat-Auger 14 , Véronique Frémeaux-Bacchi 15 , Marc Michel 16 , Armand Mekontso-Dessap 17 , France Pirenne 1,2 , Anoosha Habibi 2,9 , Pablo Bartolucci 2,9 1 Etablissement Franc¸ais du Sang Ile de France, Créteil, France 2 Inserm-U955, équipe 2: transfusion et maladies du globule rouge, laboratoire d’Excellence GR-Ex, Institut Mondor de Recherche Biomédicale, Université Paris-Est Créteil, Créteil, France 3 Service de réanimation médicale, CHU de Rouen, Rouen, France 4 Service de réanimation, CHRU de Lille, Lille, France 5 Hôpital Saint-Éloi, service de de médecine interne, Université de Montpellier, Montpellier, France 6 Service de néphrologie pédiatrique et drépanocytose, CHU de Poitiers, Poitiers, France 7 Service d’Hématologie, CHU Jean Minjoz, Besanc¸on, France 8 Service d’hématologie, hôpital necker–Enfants-Malades, AP–HP, université Paris Descartes-Sorbonne Paris Cité, Institut Imagine, Paris, France 9 Centre de référence de la drépanocytose, groupe hospitalier Henri-Mondor-Albert Chenevier, AP–HP, Créteil, France 10 Service d’hématologie, groupe hospitalier Henri-Mondor-Albert Chenevier, AP–HP, Créteil, France 11 Service de pédiatrie, hôpital Necker – enfants-malades, université Paris Descartes, laboratoire d’excellence GR-Ex, AP–HP, Paris, France 12 Service d’hématologie clinique, centre de référence de la drépanocytose, hôpital Robert Debré, AP–HP, Paris, France 13 Service d’anesthésie-réanimation, groupe hospitalier Henri-Mondor-Albert Chenevier, AP–HP, Créteil, France 14 Service d’Hématologie, hôpital du Kremlin-Bicêtre, AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre, France

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15 Inserm, unité mixte de recherche en santé 872, Cordeliers et Service d’Immunologie Biologique, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Paris, France 16 Service de médecine interne, groupe hospitalier Henri-Mondor-Albert Chenevier, AP–HP, Créteil, France 17 Service de réanimation médicale, groupe hospitalier Henri-Mondor-Albert Chenevier, AP–HP, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : aline.fl[email protected] (A. Floch)

Cette étude rétrospective (2013–2018) porte sur les patients drépanocytaires ayant rec¸u un anticorps anti-C5 (Eculizumab) inhibant les voies d’activation du complément sur avis du Centre National de Référence des Pathologies du Globule Rouge (H. Mondor), au cours – d’une hémolyse post-transfusionnelle retardée (HPTR) associant : – crise vaso-occlusive 5 à 20 jours après une transfusion de CGR – baisse rapide de l’HbA OU urines « Porto » ou « Coca Cola » (hémoglobinurie) ou nouvel anticorps à la RAI et/ou positivation du test de Coombs direct. Seize patients répondaient à ces critères. Ils présentaient des signes de gravité d’emblée : hémoglobine 5,7 g/dL [3,0–9,7], bilirubine totale 92 ␮mol/L [15–730] (N < 21,0) et LDH 2807 UI/L [510–12500]. Une à 3 injections d’anti-C5 étaient associées à des traitements : érythropoïétine (N = 15), Ig IV (N = 8), échanges plasmatiques (N = 4), nouvelle transfusion de CGR (N = 10). Huit patients présentaient une défaillance d’organe d’emblée. Chez trois patients une défaillance hépatique majeure nécessitait une greffe de foie en urgence. L’anti-C5 a permis de réaliser la greffe chez deux patients, mais ceux-ci sont décédés de complications infectieuses indépendantes de l’anti-C5. Aucun organe compatible n’a pu être trouvé pour le 3e patient. L’évolution a été favorable pour les 13 autres patients. En cas d’HTPR sévère, un traitement par anti-C5 est justifié, malgré son coût élevé, devant son efficacité en termes de survie et l’absence d’alternative thérapeutique robuste. Il s’associe à une stratégie de limitation de nouvelles transfusions de CGR et au recours à des traitements adjuvants (EPO, immunoglobulines IV, échanges plasmatiques..). Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.tracli.2019.06.258

S22 – Transfusion en médecine et chirurgie d’urgence. Modérateurs : Christophe Martinaud (Clamart), Sylvain Ausset (Lyon) S22-1

Fibrinogène et cryoprécipités Pierre Bouzat CHU de Grenoble Alpes, Grenoble, France Adresse e-mail : [email protected] Le fibrinogène est le premier facteur de coagulation à atteindre un niveau critique en situation de saignement massif. Sa concentration plasmatique est susceptible de diminuer en raison de phénomènes de déperdition, dilution, consommation, fibrinolyse mais aussi à cause de l’hypothermie et de l’acidose. L’hypofibrinogénémie a été associée à (1) des pertes sanguines plus importantes, (2) des besoins transfusionnels accrus, (3) un niveau de gravité supérieur

des patients traumatisés (scores ISS et mortalité), (4) une mortalité accrue chez les patients traumatisés graves et (5) une incidence accrue de la coagulopathie traumatique. Selon les dernières recommandations franc¸aises ou européennes, le seuil de fibrinogène doit être maintenu > 1,5 g/L. La supplémentation en fibrinogène peut théoriquement se faire par les PFC ou les concentrés de fibrinogène (CF), les cryoprécipités n’étant pas disponibles en France. Cependant, il apparaît selon une publication récente que les PFC sont une mauvaise source de fibrinogène en raison de leur faible concentration (0,4–0,5 g/L). Il faudrait ainsi administrer des quantités très importantes de PFC pour atteindre des objectifs de 1,5 voir 2,0 g/L. À l’opposé, les CF permettent grâce à leur concentration de 20 g/L d’obtenir facilement les objectifs demandés. Il reste cependant à définir la dose optimale à administrer en fonction du poids estimé du patient, de la situation clinique (coagulopathie ou choc hémorragique) et des objectifs à atteindre (1,5 ou 2 g/L ou seuil de FIBTEM) ; la prescription ne devant pas se faire en nombre de flacon (attitude traditionnelle) mais en mg/kg (25 à 50 mg/kg). Déclaration de liens d’intérêts L’auteur déclare avoir un lien d’intérêt. Nature du lien LFB, Les Ullis, France : rémunération pour présentation, soutien à la recherche. https://doi.org/10.1016/j.tracli.2019.06.259 S22-2

Transfusion préhospitalière : expérience du SMUR de Pau

Marianne Sailliol ∗ , Nathan Voirin Centre hospitalier de Pau, Pau, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Sailliol) Introduction La transfusion est un enjeu majeur de la prise en charge du choc hémorragique où chaque minute compte. Le vaste périmètre d’intervention de notre SMUR (64B) entraînant d’importants délais de prise en charge, nous avons mis en place une procédure de transfusion préhospitalière depuis le 1/01/2018 (Valise Transfusionnelle : VT : 2 CGR + 2 plasmas lyophilisés). La VT est déclenchée par le médecin régulateur sur tout choc hémorragique potentiel et la transfusion est réalisée sur tout choc hémorragique avéré. Une délivrance anticipée de VT est réalisée en Salle d’Accueil des Urgences Vitales (SAUV) en cas de nondéclenchement de la VT préhospitalière. L’objectif de ce travail est de faire un point sur cette nouvelle procédure. Matériel et méthode Du 1/01/2018 au 1/04/2019, les données ont été recueillies via le dossier médical et le logiciel d’hémovigilance. Résultats En SMUR, sur 51 déclenchements, 25 patients ont été transfusés. En SAUV, sur 25 délivrances anticipées, 13 patients ont été transfusées. Sur ces 38 patients transfusés, le saignement était traumatique (20), médical (16) ou gynécologique (2) ; 6 n’étaient pas en choc. Cinquante pour cent des patients transfusés en choc hémorragique ont survécu. Sur les 87 CGR non transfusés, 84 sont retournés intacts à l’EFS. Discussion Dans la moitié des cas de déclenchement de la VT, la transfusion n’était pas indiquée car il n’y avait pas de choc hémorragique mais le retour avec succès vers l’EFS a évité une perte de produits tout en assurant une transfusion précoce. Conclusion La transfusion préhospitalière est possible s’il existe une bonne entente entre l’EFS, le SMUR et les urgences. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.tracli.2019.06.260