Réactions d’hypersensibilité chimio-induites chez les patients en cours de traitement pour un carcinome bronchique

Réactions d’hypersensibilité chimio-induites chez les patients en cours de traitement pour un carcinome bronchique

282 Médicaments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 277–286 pharmaceutiques. Du fait de son haut poids moléculaire, elle n’est pas absorbée p...

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Médicaments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 277–286

pharmaceutiques. Du fait de son haut poids moléculaire, elle n’est pas absorbée par voie digestive. Sa responsabilité dans des réactions allergiques immédiates après prise de médicaments injectables a été décrite et doit être connue. Nous décrivons un nouveau cas d’hypersensibilité allergique immédiate grave à cet excipient. Matériel et méthode.– Une patiente de 69 ans, aux antécédents d’arthrose traitée quotidiennement par paracétamol (DAFALGAN) consultait en décembre 2011 pour antécédent de réaction de grade 4 (arrêt cardiorespiratoire) dans les secondes suivant l’injection intra-articulaire de DIPROSTENE, forme galénique de béthaméthasone contenant de la CMC, dans le cadre de la prise en charge de gonalgies. Résultat.– Les explorations allergologiques retrouvaient un prick test positif pour le DIPROSTENE et la CMC (CELLUVISC), confirmant la responsabilité de ce dernier dans l’accident anaphylactique de la patiente. Discussion.– L’imputabilité de la CMC doit être évoquée dans les réactions allergiques immédiates après injection médicamenteuse, notamment corticoïdes retards. Nous notons que la patiente tolérait bien le DAFALGAN, forme galénique contenant de la CMC, ce qui interroge sur le potentiel anaphylactique de la CMC lorsqu’elle est prise par voie orale. La bonne tolérance orale du CMC a été rapportée dans la littérature. La non-absorption digestive du CMC pourrait protéger contre le risque de réaction après prise orale chez les patients allergiques. La liste d’éviction des préparations pharmaceutiques contenant de la CMC pourrait ainsi être réduite. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.087

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pneumologie sont plus fréquemment associés à des réactions d’hypersensibilité que les autres types de médicaments : les sels de platine et les taxanes. Matériel et méthode.– Nous rapportons les cas de deux patients traités par chimiothérapie pour carcinome à petites cellules diffus du poumon droit pour le premier et pour non-carcinome à petites cellules stade IV pour le deuxième, ayant présenté des réactions d’hypersensibilité respectivement à l’étoposide et au Gemzar. Résultat.– Le premier patient (57 ans) a présenté 10 à 15 minutes après le début de la première perfusion d’étoposide lors du premier cycle, un œdème de Quincke, associé à une dyspnée de repos. L’évolution était favorable après l’arrêt de la perfusion et l’administration d’une corticothérapie par voie générale. Le deuxième patient (70 ans) a présenté une semaine après l’administration du j1 et du j2 du premier cycle de chimiothérapie selon le protocole hebdomadaire de Gemzar-Cispaltine, une éruption cutanée prurigineuse diffuse au niveau des deux membres inférieurs et de l’abdomen. Il n’y avait pas d’autre prise médicamenteuse concomitante et cette éruption a régressé après traitement corticoïde et antihistaminique. Afin de prouver l’imputabilité du Gemzar dans la survenue de cette réaction, une réintroduction progressive du cisplatine a été effectuée et passée sans incidents. La conduite ultérieure a été de retirer le Gemzar et le changer par un autre anticancéreux associé à la cisplatine. Discussion.– Ces deux réactions d’hypersensibilité ont été de gravité modérée avec des tableaux cliniques différents. Conclusion.– Les mécanismes d’hypersensibilité pour les produits de chimiothérapie, n’étant pas complètement élucidés de nouvelles recherches dans ce domaine, sont à réaliser. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.089

Allergie imme´diate a` la chlorhexidine M. Lorillou a, P. Pralong a, A. Nosbaum a, B. Ben Said a, J.-F. Nicolas a, F. Berard b a Service d’immunologie clinique et d’allergologie, centre hospitalier LyonSud, Pierre-Be´nite, France b Service d’immunologie clinique et allergologie, Pierre-Be´nite, France Introduction.– La chlorexidine est un antiseptique de la série des biguanides, bactériostatique et bactéricide. L’allergie immédiate à la chlorexidine est rare, et probablement sous-estimée. Nous rapportons un nouveau cas d’allergie immédiate confirmée à cet antiseptique. Matériel et méthode.– Une patiente de 36 ans, atteinte d’une maladie de Berger compliquée d’insuffisance rénale terminale, consultait pour des poussées d’urticaire généralisée et de douleurs abdominales survenant au cours de chaque dialyse, résolutives en moins de 24 heures. Le désinfectant utilisé pour la désinfection du matériel était la chlorexidine. Résultat.– Le bilan allergologique retrouvait un prick test positif à la chlorexidine et des IgE spécifiques à la chlorexidine positifs à 0,22 kU/L, avec des IgE totales normales. Discussion.– Les explorations confirment l’existence d’une allergie immédiate à la chlorhexidine chez cette patiente, expliquant la symptomatologie observée. Si l’allergie retardée à la chlorexidine est bien décrite, l’allergie immédiate à la chlorhexidine est plus rare, moins connue et parfois sévère. Dans la littérature, on retrouve quelques cas de réaction d’hypersensibilité immédiate de grade III. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.088

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Re´actions d’hypersensibilite´ chimio-induites chez les patients en cours de traitement pour un carcinome bronchique S. Aissa, S. Mezghani, A. Berriri, A. Abdelghani, A. Garrouche, A. Hayouni, M. Benzarti Service de pneumo-allergologie, CHU Farhat-Hached, Sousse Introduction.– De nombreux agents anticancéreux sont à l’origine à des fréquences variables de réactions généralisées sévères lors de leur utilisation chez l’homme. Deux classes d’anticancéreux couramment administrés en

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Re´actions anaphylactiques a` la chlorhexidine J. Dubost, N. Diot, C. Mullet, R. Ferrenq Dubost Unite´ d’allergoanesthe´sie, groupe hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Be´nite, France

Introduction.– La chrorhexidine (famille des biguanides) est un antiseptique local, utilisée pour la désinfection cutanée en milieu chirurgical. Ce produit est rarement en cause dans des accidents anaphylactiques peropératoires. Matériel et méthode.– Nous avons fait un bilan allergologique à la chlorhexidine chez 2 patients soupçonnés de réaction allergique à ce produit. Un enfant de 10 ans a présenté une réaction allergique de grade III en 2006 sous sédation (alfentanil, paracétamol), avec antiseptie non connue. Le bilan de 2006 étant peu informatif pour alfentanil, paracétamol, bétadine et latex, il est refait en 2011 en rajoutant la chlorhexidine. Une femme a présenté en 2011 après anesthésie cutanée (lidocaine) et antiseptie non connue une réaction de grade I. Résultat.– Le bilan de l’enfant est négatif pour tous les produits sauf pour la chlorhexidine (intradermoréaction [IDR] à 10–3 et IgE à 5,48 kU/L). Le bilan du deuxième patient est négatif pour la lidocaïne (test cutané et réintroduction), le latex, et la bétadine. Il est positif pour la chlorhexidine (IDR et biologie). Discussion.– Nous présentons 2 réactions allergiques probables à la chlorhexidine. Lors d’accidents périopératoires, il est difficile de connaître l’antiseptique utilisé car rarement mentionné. Les réactions dues à la chlorhexidine sont plutôt des hypersensibilités retardées (eczéma). Comme pour le latex, les réactions IgE dépendantes apparaissent à distance (15 à 45 minutes après l’induction anesthésique) [2]. Cinquante cas mondiaux en 10 ans d’anaphylaxie à la chlorhexidine sont rapportés [2]. En 2009, Jee [1] trouve 4 cas en 12 mois. Il teste 86 patients sur 36 mois, 19 sont positifs (immunocap). Conclusion.– L’allergie à la chorhexidine est mal connue, mal documentée et sous-estimée. En allergoanesthésie, il est fréquent que le bilan allergologique soit négatif, nous laissant dans l’incertitude en cas de nouvelle chirurgie. Dans ces cas, comme pour le latex, il serait sans doute utile de tester ces 2 antiseptiques.