Analyses bibliographiques

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Imagerie de la Femme (2011) 21, 140 Analyses bibliographiques Cette rubrique a pour principal objet de mettre à la disposition du lectorat francopho...

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Imagerie de la Femme (2011) 21, 140

Analyses bibliographiques

Cette rubrique a pour principal objet de mettre à la disposition du lectorat francophone de courts commentaires d’articles originaux importants qui paraissent dans les revues anglophones référentes de votre discipline. Nous remercions pour son analyse : Bruno Boyer.

Dépistages Que deviennent les patientes du dépistage classées BIRADS 3 䊏 Baum JK, Hanna LG, Acharyya S, Mahoney MC, Conant EF, Bassett LW et al. Use of BI-RADS 3-Probably Benign Category in the American College of Radiology Imaging Network Digital Mammographic Imaging Screening Trial. Radiology 2011;260(1):61—7. Il s’agit d’une étude concernant les patientes incluses dans la grande enquête DMIST réalisée entre 2001 et 2003 sur la comparaison mammographie analogique/numérique. Le but de l’étude était de déterminer le pourcentage de patientes classées en catégorie 3, d’apprécier le suivi de ces patientes et le pourcentage de cancers détectés lors de la surveillance : • 2,34 % des patientes ont été classées en catégorie 3 (1114 sur 47 599) ; • 71 % des patientes sont revenues pour effectuer leur surveillance mammographique mais parmi les patientes n’ayant pas effectué le suivi, 70 % ont fait une mammographie un an plus tard ; • 0,81 % des patientes classées en catégorie 3 ont eu un cancer révélé lors de la surveillance : il s’agissait de six carcinomes invasifs et trois intracanalaires. La présentation mammographique était dans trois cas une masse, dans quatre cas un foyer de microcalcifications et dans un cas une asymétrie (un cas non précisé). Aucun cancer ne mesurait plus de 2 cm lors du diagnostic ; • 112 ont été classées d’emblée en catégorie 3 sans bilan complémentaire : aucun cancer n’est survenu pendant la surveillance de ces patientes ;

1776-9817/$ — see front matter doi:10.1016/j.femme.2011.07.009

• 32 sur 1114 ont eu une biopsie d’emblée dont deux cancers. Commentaires de la rédaction Le taux de patientes classées en catégorie 3 est de 0,81 % soit nettement en dessous du taux recommandé inférieur à 2 % mais la durée du suivi n’est pas précisée dans l’étude : on sait simplement qu’elle a été inférieure à deux ans : Dix pour cent des patientes classées en catégorie 3 l’ont été sans bilan complémentaire. Aucun cancer n’a été détecté chez ces patientes. On rappellera qu’on ne doit classer un dossier en catégorie 3 qu’après un bilan complémentaire. On peut penser que si ces patientes avaient eu un bilan complémentaire avant classement, une partie d’entre elles auraient été classées d’emblée en catégorie 2. La compliance des patientes est évaluée à 71 % soit 29 % des patientes qui ne se présentent pas pour la surveillance, sachant que parmi les patientes qui ne se présentent pas à six mois, la majorité effectue une mammographie un an plus tard. Le taux des patientes suivant les recommandations de surveillance avait déjà été évalué dans une autre étude qui montrait des chiffres meilleurs à six mois (80 %) mais qui baissaient à deux ans (60 %) [1]. Rappelons que la durée de surveillance des lésions de catégorie 3 est établie à deux ans, le risque de survenue d’un cancer au-delà de deux ans devenant très faible. Sickles [2] a étudié le devenir de 7484 anomalies classées en catégorie 3 et surveillées durant trois ans. Trente-six cancers ont été diagnostiqués durant la surveillance dont 77 % ont été diagnostiqués pendant la première année, 94 % avant deux ans et seulement deux cancers la troisième année. Enfin, le contrôle doit se limiter au bilan complémentaire à l’origine du classement en catégorie 3 et toujours être comparé au bilan initial pour mieux juger de l’éventuelle évolution. Références [1] Helvie MA, Pennes DR, Rebner M, Adler DD. Mammographic follow-up of low-suspicion. Radiology 1991;178(1):155—15. [2] Sickles EA. Probably benign breast lesions: when should follow-up be recommended and what is the optimal follow-up protocol? Radiology 1999;213(1):11—4. Bruno Boyer