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24e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Paris, 24—26 janvier 2020
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AstraZeneca, Paris, France CHI, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Perol) Introduction De récentes études ont montré un manque de connaissances et des idées rec ¸ues sur le cancer du poumon auprès du grand public et des médecins. Nous avons voulu approfondir ce sujet en France. Méthodes Une enquête en ligne a été menée auprès de la population franc ¸aise (n = 6001), et des médecins (généralistes, n = 273 ; pneumologues, n = 97 ; oncologues, n = 67). Le grand public a été interrogé sur la prévalence du cancer du poumon, sa sévérité, son diagnostic, sa prise en charge, sa dimension sociale tandis que les questions posées aux médecins concernaient leur perception des connaissances des Franc ¸ais. Résultats Les médecins surévaluent les connaissances du grand public concernant les facteurs de risques du cancer du poumon (81 % estiment que les Franc ¸ais sont bien informés à ce sujet [n = 354], alors que seulement 56 % des Franc ¸ais [n = 3361] déclarent l’être). À l’inverse, les médecins sous-évaluent les connaissances du grand public concernant les symptômes du cancer du poumon : selon eux, une majorité de Franc ¸ais identifie surtout les crachats de sang (82 % ; n = 358) et l’apparition d’une toux (54 % ; n = 236) alors que 27 % des Franc ¸ais (n = 1620) citent également les bronchites à répétition ou l’asthénie (n = 1620 ; 27 %) et 21 % (n = 1260) des douleurs importantes dans la poitrine. Les médecins (91 % ; n = 398) surévaluent aussi la stigmatisation des patients souffrant d’un cancer du poumon au sein de la société : alors que 85 % des Franc ¸ais (n = 5101) estiment que ces patients sont comme les autres patients atteints d’un cancer, seuls 55 % des médecins (n = 240) estiment qu’une majorité de Franc ¸ais serait d’accord avec cette affirmation. Interrogés sur la qualité de la prise en charge de ce cancer en France, grand public comme médecins l’évaluent satisfaisante (respectivement 71 % ; n = 4261 et 88 % ; n = 385). L’étude montre aussi des perceptions différentes concernant les différents types de thérapies : si 46 % des médecins (n = 201) citent le cancer du poumon parmi les trois dans lesquels il y a eu le plus de progrès médicaux, seuls 21 % (n = 1260) des Franc ¸ais le citent. Interrogés sur les principales innovations thérapeutiques dans le cancer du poumon, les médecins citent avant tout l’immunothérapie (68 % ; n = 297), les Franc ¸ais citant avant tout les chimiothérapies (52 % ; n = 3120). Conclusion Notre étude met en lumière de substantielles différences entre les connaissances du grand public concernant le cancer du poumon et la perception de cette connaissance par les professionnels de santé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Excepté : M. Perol : honoraires pour conseil auprès de AstraZeneca. C. Mascaux, S. Sauvajon : expertise pour AstraZeneca. C. Cortot, L. Guéry, K. Belkhiria, I. de la Porte, M. Urbieta : salariés AstraZeneca. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.006 5
Valeur pronostique des substitutions d’acide aminé de KRAS dans les adénocarcinomes pulmonaires en récidive traités par immunothérapie dans une cohorte franc ¸aise rétrospective J. Ruuth-Praz 1,∗ , J. Seitlinger 2 , F. Guerrera 3 , A. Tiotiu 1 , P. Scheid 4 , P. Cervantes 5 , C. Yguel 6 , J.M. Vignaud 6 , F. Chabot 1 , M. Beau-Faller 7 , J. Spicer 8 , S. Renaud 9 1 Service de pneumologie, Vandœuvre-Lès-Nancy, France 2 Service de chirurgie thoracique, Strasbourg, France 3 Service de chirurgie thoracique, Turin, Italie 4 Service de pneumologie, Nancy, France 5 Service de pneumologie, Metz, France
Service d’anatomopathologie, Vandœuvre-Lès-Nancy, France Service de biochimie et biologie moléculaire, Strasbourg, France 8 Service de chirurgie thoracique, Montréal, Canada 9 Service de chirurgie thoracique, Vandœuvre-Lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Ruuth-Praz) Introduction L’immunothérapie est le standard de traitement en 2e intention des carcinomes bronchiques non à petites cellules. L’objectif de ce travail est d’évaluer si les différentes substitutions d’acide aminé de Kirsten rat sarcoma viral oncogene homolog (KRAS) sont des facteurs pronostiques de réponse à l’immunothérapie chez les patients porteurs d’un adénocarcinome pulmonaire en récidive. Méthodes Étude rétrospective, multicentrique, de patients porteurs d’adénocarcinomes pulmonaires de stade III ou IV, en récidive, dont le statut mutationnel était connu, et traités par immunothérapie entre 2015 et 2018. Les critères de jugement étaient la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP), la réponse tumorale selon les critères RECIST, et la tolérance du traitement. Résultats Parmi les 674 patients, 248 (36,8 %) avaient une mutation KRAS, essentiellement du codon 12 (n = 240, 96,8 %), et 426 (63,2 %) étaient KRAS wild type (WT). Les 2 groupes étaient comparables en termes d’âge (âge médian de 64,04 ans) et de sexe (65,9 % d’hommes). Le groupe KRAS présentait moins de cancers de stade IV (n = 212, 85,5 %) et de métastases cérébrales (n = 52, 21 %) que le groupe WT (stade IV : n = 402, 94,4 %, p < 0,001 ; métastases cérébrales : n = 156, 36,6 %, p < 0,001), mais avait un Performans Status plus élevé (p = 0,001). Les SG et la SSP globales de la cohorte étaient de 15 et 12 mois respectivement. Les SG et SSP médianes étaient meilleures dans le groupe KRAS (SG : 21 mois ; SSP : 15 mois) comparé au groupe WT (SG : 13 mois, p = 0,009 ; SSP : 3 mois, p = 0,01). Les patients avec les mutations KRAS G12 V (n = 60, 24,2 %) et G12 C (n = 112, 45,2 %) avaient de meilleures SG et SSP (G12 V : SG : 28 mois, SSP : 17 mois ; G12 C : SG : 23 mois, SSP : 11 mois) que les patients WT (SG : 13 mois, p < 0,0001 ; SSP : 3 mois, p < 0,0001), et que les patients mutés KRAS G13X (SG : 1 mois, p < 0,0001 ; SSP : 0 mois, p < 0,0001). La réponse à l’immunothérapie était meilleure dans le groupe KRAS comparé au groupe WT (27,9 % vs 20,9 %, p = 0,05), notamment pour les mutants KRAS G12 V (OR : 5,75 [IC95 % : 2,29—8,30], p = 0,02) et G12 C (OR : 4,33 [IC95 % : 2,23—8,80], p = 0,01). La tolérance de l’immunothérapie était similaire chez les patients KRAS et WT. Conclusion Les transversions G12 V et G12D de KRAS seraient un facteur prédictif de bonne réponse à l’immunothérapie chez les patients suivis pour un adénocarcinome pulmonaire en récidive. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.007 6
Cohorte OSIMERTINIB-IDF : mécanismes histo-moléculaires de résistance à l’osimertinib dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) muté EGFR de stade avancé C. Mehlman 1 , J. Cadranel 2 , G. Rousseau-Bussac 3 , R. Lacave 2 , A. Pujals 4 , N. Girard 5 , I. Bieche 5 , V. Gounant 6 , N. Theou-Anton 6 , S. Friard 7 , J. Tredaniel 8 , H. Blons 9 , C. Dujon 10 , B. Ducheman 11 , P.O. Schischmanoff 11 , T. Chinet 1 , E. Giroux Leprieur 1,∗ 1 AP—HP, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France 2 AP—HP, hôpital Tenon, Paris, France 3 CHI de Créteil, Créteil, France 4 AP—HP, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 5 Institut Curie, Paris, France
Communications orales 6
AP—HP, hôpital Bichat, Paris, France Hôpital Foch, Suresnes, France 8 Hôpital Saint-Joseph, Paris, France 9 AP—HP, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France 10 Hôpital Mignot, Versailles, France 11 AP—HP, hôpital Avicenne, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Giroux Leprieur) 7
Introduction L’osimertinib est un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) qui a montré sa supériorité par rapport aux autres ITK dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) muté EGFR de stade avancé. La compréhension des mécanismes de résistance à l’osimertinib est nécessaire afin d’optimiser la prise en charge de ces patients lors de la progression. Méthodes Nous avons recueilli les données histo-moléculaires de tous les patients traités par osimertinib de 9 hôpitaux universitaires en Île-de-France entre 2015 et 2018, à partir des prélèvements plasmatiques et tumoraux réalisés lors de la progression. Tous les échantillons avaient été analysés par Next Generation Sequencing. Le taux de réponse objective (TRO), la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP) et la durée sous traitement jusqu’à arrêt (TTD) ont aussi été recueillis. Résultats Deux cent vingt-six patients ont été inclus (2e ligne et plus : 219 [97 %]). Il s’agissait dans la plupart des cas d’un adénocarcinome (n = 218, 95 %) avec une délétion de l’exon 19 du gène EGFR (n = 134, 59 %). Cent vingt et un patients (53 %) avaient une atteinte secondaire du système nerveux central (SNC) à l’introduction de l’osimertinib. La durée médiane de suivi était de 11,6 mois (IQR : 4,6—18,2). Le TRO était de 52 % et le TRO pour le SNC était de 56 %. La SSP et la SG médiane étaient de 9,5 mois (IQR : 4,0—17,2) et de 24 mois (IQR [12,4—Non Atteinte (NA)]). Le TTD était de 12,7 mois (IQR : 5,1—24). À la date de recueil, 150 patients (66 %) avaient progressé dont 73 prélèvements contributifs (56 biopsies) ont été analysés. Les altérations histo-moléculaires les plus fréquentes étaient la mutation C797S (n = 9 [13 %]) et l’amplification de MET (n = 8 [11 %]). Une transformation histologique était retrouvée chez 5 patients (9 % des biopsies). La perte de la T790 M était retrouvée dans 68 % des cas. La SSP et la SG après progression étaient de 6,0 mois (IQR : 2,0—10,4) et 15,1 mois (IQR : 6,7—NA) respectivement, et plus longues en cas de poursuite de l’osimertinib après progression par rapport à l’introduction d’un nouveau traitement systémique : 10,4 mois (IQR : 8,7—20,6) et 22,6 mois (IQR : 9,9—NR) versus 3,2 mois (IQR : 1,3—5,4) et 10,2 mois (IQR : 3,8—18,1) (p < 0,0001 et p = 0,002 respectivement). Conclusion Ce travail « en vie réelle » confirme l’efficacité de l’osimertinib dans le CBNPC muté EGFR de stade avancé. Les altérations les plus fréquentes retrouvées à la progression étaient l’amplification de MET et la mutation C797S. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Excepté : J. Cadranel, E. Giroux Leprieur : avis d’experts, honoraires, financement recherche (institution) : AstraZeneca. G. Rousseau-Bussac, V. Gounant : avis d’experts : AstraZeneca. N. Girard : avis d’expert, honoraires, financement recherche (institution) : AstraZeneca. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.008
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CO02 — Pathologies interstitielles — Maladies rares 7
Association entre la perte de poids et le déclin de la CVF chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique B. Crestani 1,∗ , V. Cottin 2 , R. Thibault 3 , M. Lederlin 4 , L. Vernhet 5 , W. Stansen 6 , M. Quaresma 7 , S. Jouneau 8 1 Hôpital Bichat, pneumologie, Paris, France 2 Centre de référence des maladies pulmonaires rares, hôpital Louis-Pradel, hospices civils de Lyon, université Claude-Bernard Lyon 1, Lyon, France 3 Institut NuMeCan, INRA, INSERM, université Rennes, unité nutrition, CHU de Rennes, Rennes, France 4 Département de radiologie, hôpital Pontchaillou, université Rennes 1, Rennes, France 5 Université Rennes, CHU de Rennes, Inserm, EHESP, Institut de recherche en santé, environnement et travail (IRSET), Rennes, France 6 Boehringer Ingelheim GmbH & Co. KG, Ingelheim Am Rhein, Allemagne 7 Boehringer Ingelheim International GmbH, Ingelheim Am Rhein, Allemagne 8 Hôpital Pontchaillou, CHU de Rennes, IRSET UMR 1085, université de Rennes 1, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Crestani) Introduction La perte de poids a été associée à une réduction de la survie chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la perte de poids et la progression de la maladie mesurée par le déclin de la CVF chez les patients atteints de FPI dans les essais INPULSIS. Méthodes Dans ces analyses post-hoc, nous avons évalué le taux de déclin de la CVF (mL/an) sur 52 semaines en séparant les patients en sous-groupes en fonction de leur perte de poids par rapport à l’inclusion sur les 52 semaines de suivi (gain de poids/pas de perte de poids ; perte de poids de 0 à ≤ 5 % ; Perte de poids > 5 ≤ 10 % ; perte de poids > 10 %) en utilisant un coefficient de régression aléatoire. Résultats Parmi les 421 patients du groupe placebo, les proportions de patients avec aucune perte de poids, de 0 ≤ 5 %, de > 5 ≤ 10 % et de > 10 % sur 52 semaines étaient respectivement de 45,6 %, 34,7 %, 13,1 % et 6,7 %. À l’inclusion, les sous-groupes avec une perte de poids plus importante au cours des 52 semaines avaient un âge moyen plus élevé, une proportion plus faible d’hommes, une moyenne de DLco % théorique plus basse et une moyenne de CVF % théorique plus basse. Dans le groupe placebo, le taux moyen de déclin de la CVF sur une période de 52 semaines a augmenté avec l’augmentation de la perte de poids (Fig. 1). En revanche, le déclin de la CVF observé chez les patients du groupe traité par nintédanib (n = 635) était indépendant de la perte de poids. Conclusion Dans les études INPULSIS, les patients ayant subi la perte de poids la plus importante ont présenté une progression plus rapide de la maladie lorsqu’ils ont rec ¸u un placebo et un effet plus prononcé du traitement par nintédanib.