19e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lille, 30 janvier—1er février 2015 Contexte Aucune étude prospective n’a évalué en France les patients (points) atteints d’un CBNPC épidermoïde stade IIIb/IV traités en 2e ligne par erlotinib (E) en pratique courante. Méthodes PEPiTA est une étude non-interventionnelle, prospective, multicentrique. Critère principal : survie sans progression (SSP) ; critères 2 aires : caractéristiques des points, survie globale (SG), tolérance et qualité de vie. Résultats De juin 2012 à mai 2013 : 152 points inclus et 137 points éligibles pour l’analyse d’efficacité. Caractéristiques des points à l’inclusion : âge moyen 67,9 (± 8,5) ans, hommes 89,8 %, indice de performance ECOG 0/1/2/3 : 18,6/43,4/33,3/4,7 % ; comorbidités totale/cardiovasculaire/endocrinienne/pulmonaire 83,2 %/64,2 %/24,1 %/20,4 %. Génotype EGFR (n = 35 ; 25,9 %) : EGFR muté 2 points (1,5 %), EGFR WT 33 points (24,4 %). Traitement de 1e ligne le plus fréquent : carboplatine/paclitaxel (36,5 %). A l’analyse intermédiaire prédéfinie la SSP médiane n’a pas été atteinte ; taux de SSP à 3 mois 51,1 % (IC 95 %, 42,4—59,1). Progression à 3 mois (42,3 % points) sur : sites métastatiques (38,9 %), tumeur primitive (25,9 %), les deux (35,2 %). Population de tolérance (n = 151), 135 EIs chez 58 points, dont 55 de grade ≥ 3 chez 35 points. EIs les plus fréquents liés à E : rash (tous grades, 8,6 % ; grade ≥ 3, 3,3 %) et diarrhée (tous grades, 9,9 % ; grade ≥ 3, 2,0 %). Les résultats de SSP finaux seront présentés lors du congrès. Conclusions PEPiTA est la première étude non-interventionnelle dans le CBNPC épidermoïde évaluant les caractéristiques des patients et les modalités d’utilisation d’E en pratique courante. Cette analyse intermédiaire est en accord avec les résultats des essais cliniques d’E. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.068 122
Cancer bronchique opéré : étude ESCAP-2011-CPHG M.G. Grivaux 1 , C.L. Locher 1 , F.G. Goupil 2 , B.A. Asselain 3 , D.C. Coëtmeur 4 , T.C. Collon 5 , C.D. Dayen 6 , D.D. Debieuvre 7 , O.M. Molinier 2 , F.M. Martin 8 , F.B. Blanchon 1 1 Centre hospitalier de Meaux, Meaux, France 2 Centre hospitalier de Le Mans, Le Mans, France 3 Institut Curie, Paris, France 4 Centre hospitalier de Saint-Brieuc, Saint-Brieuc, France 5 CHI de Montfermeil, Montfermeil, France 6 Centre hospitalier de Saint-Quentin, Saint-Quentin, France 7 Centre hospitalier de Mulhouse, Mulhouse, France 8 CHI de Compiègne-Noyon, Compiègne, France Introduction En 2011, le Collège des Pneumologues des Hôpitaux Généraux (CPHG) a initié une étude observationnelle, ESCAP-2011CPHG, afin de suivre pendant 2 ans le traitement des patients inclus dans la cohorte KBP-2010-CPHG. Objectifs Décrire les caractéristiques des patients opérés pour un cancer non à petites cellules (CBNPC). Méthodes Tous les patients adultes avec un cancer bronchique primitif (CBP) diagnostiqué en 2010 suivis dans 53 des 119 centres hospitaliers généraux participant à KBP-2010-CPHG étaient inclus dans ESCAP-2011-CPHG. Pour chaque patient, une fiche standardisée était complétée au diagnostic et au fur et à mesure des changements de stratégie thérapeutique. Résultats Sept cent quarante et un (21,7 %) des 3418 patients avec un CBNPC inclus dans ESCAP-2011-CPHG étaient opérés. Pour 64 % des patients opérés, la chirurgie était la seule stratégie thérapeutique mise en œuvre. Par rapport à l’ensemble des patients, les opérés étaient plus jeunes (médiane : 62 vs 65 ans), plus souvent fumeurs (92 % vs 88 %) ; ils avaient plus souvent un bon état général (performance status 0 : 52 % vs 26 %) et un épidermoïde (37 % vs 31 %). Vingt-sept patients opérés avaient plus de 80 ans. Le
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pourcentage de patients opérés était de 65 %, 27 %, 3 %, 5 % pour les stades 0-IIB, IIIA, IIIB, et IV, respectivement. Pour 93 % des patients opérés, la chirurgie était la 1re stratégie thérapeutique mise en œuvre. À cette stratégie, 44 % des patients recevaient une chimiothérapie (néoadjuvante : 26 % ; adjuvante : 65 % ; autre : 10 %). Conclusion ESCAP-2011-CPHG constitue une base de données exceptionnellement riche sur les patients opérés. Certains résultats méritent d’être analysés plus en détail afin d’identifier les associations stratégiques les plus utilisées. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.069 123
L’adrénomédulline (AM) : une nouvelle cible thérapeutique dans le mésothéliome pleural malin (MPM) ? L. Greillier , A. Tounsi , C. Berenguer-Daizé , C. Delfino , Z. Benyahia , N. Dussault , L. Ouafik , F. Barlési Inserm, AP—HM, Aix-Marseille université, Marseille, France Rationnel L’AM est une protéine impliquée dans la croissance tumorale et l’angiogénèse de plusieurs cancers. Ces phénomènes sont activés par la fixation de l’AM à des récepteurs membranaires (hétérodimères CLR/RAMP2 et CLR/RAMP3), exprimés par les cellules tumorales et endothéliales. Nos précédents travaux montrent que l’AM et ses récepteurs sont significativement plus exprimés dans les biopsies pleurales de MPM que dans le tissu pleural normal (Greillier et al, CPLF 2012). L’objectif de cette étude était d’évaluer sur le plan fonctionnel la voie de l’AM dans le MPM. Méthodes Deux lignées cellulaires de MPM (H2452 et MSTO-211H) ont été utilisées pour des expérimentations in vitro et in vivo (xénogreffes sur modèle murin). Résultats In vitro, les capacités de prolifération, de migration et d’invasion des cellules néoplasiques sont significativement augmentées par l’AM, et significativement réduites par les anticorps inhibiteurs, ciblant l’AM ou ses récepteurs. In vivo, ces mêmes anticorps diminuent de manière significative la croissance tumorale des xénogreffes. L’analyse histologique de ces dernières montre une raréfaction des cellules néoplasiques et un remaniement de la vascularisation tumorale, avec une déplétion en cellules endothéliales et en péricytes. Conclusions L’expression conjointe de l’AM et de ses récepteurs suggérait l’existence d’une boucle autocrine/paracrine impliquée dans le développement du MPM. Cette hypothèse est confortée par les résultats obtenus in vitro et in vivo. L’inhibition de la voie de l’AM apparaît comme une cible thérapeutique prometteuse, de part son effet anti-tumoral direct et son effet anti-angiogénique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.070 124
Impact de l’endoscopie avec biopsies systématiques dans le bilan de réévaluation après une première ligne de chimiothérapie dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) C. Trouve 1 , R. Suguenot 1 , H. Bentayeb 1 , E. Lecuyer 1 , I. Rault 1 , P. Dumont 1 , F. Le Meunier 1 , E. Hoguet 2 , C. Poulet 3 , C. Andrejak 3 , V. Jounieaux 3 , Y. Douadi 1 , C. Dayen 1 1 Centre hospitalier de Saint-Quentin, Saint-Quentin, France 2 Centre hospitalier d’Abbeville, Abbeville, France 3 CHU d’Amiens, Amiens, France
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19e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Lille, 30 janvier—1er février 2015
Introduction L’intérêt d’une endoscopie bronchique dans la réévaluation des carcinomes bronchiques non à petites cellules (CBNPC) n’est pas clairement établi. À l’heure des mutations et du concept d’hétérogénéité tumorale, il nous a semblé utile de réaliser une étude sur ce sujet. Objectifs Comparer l’aspect endoscopique, les biopsies et la recherche des mutations avant et après une première ligne de chimiothérapie et leur impact sur la survie sans progression. Méthodes Il s’agit d’une étude prospective multicentrique sur des patients porteurs d’un CBNPC stade IV chez lesquels nous avons effectué une endoscopie, des biopsies et une recherche des mutations avant et après une première ligne de chimiothérapie. Nous avons inclus 50 patients sur deux CHG et un CHU. Résultats Nous avons inclus 50 patients (39 hommes et 11 femmes) porteurs d’un CBNPC (28 adénocarcinomes, 12 epidermoïdes et 10 d’une autre histologie). Cent pour cent avaient une histoire tabagique. Une mutation a été retrouvée dans 33 % des cas mais seulement 21 % lors de la deuxième. Soixante-deux pour cent des patients réévalués avaient des prélèvements biopsiques exploitables en terme d’histologie. Soixante-sept pour cent ont présenté une réponse objective sous chimiothérapie. Il n’a été retrouvé que 53 % de corrélation entre les données histologiques à la réévaluation et celles de l’imagerie. Conclusion Les données de cette étude vont permettre de discuter de l’intérêt des réévaluations par voie endoscopique avec prélèvements histologiques et de biologie moléculaire des patients porteurs d’un CBNPC et de leur impact sur le pronostique de la maladie. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.071 125
Qu’est-ce qu’une thérapeutique innovante (TI) en cancérologie en 2014 : sondage auprès de l’intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT) P. Créquit 1 , Q. Tran 2 , F. Morin 2 , G. Zalcman 3 , V. Westeel 4 , J. Cadranel 1 1 CHU Tenon, IFCT, Paris, France 2 Intergroupe francophone de cancérologie thoracique, Paris, France 3 CHU de Caen, IFCT, Caen, France 4 CHU de Besanc ¸on, IFCT, Besanc¸on, France Introduction Un sondage récent de l’IFOP a interrogé plus de 1000 personnes à propos du concept de TI, en particulier dans le cancer. Nous avons souhaité mener cette enquête auprès de médecins impliqués dans le traitement du cancer du poumon, dans le contexte actuel de la médecine personnalisée. Méthodes Un sondage anonyme a été réalisé par Internet auprès des « Membres Effectifs » (ME) (n = 352) de l’IFCT du 2 au 15/09/2014. Résultats 93 ME ont répondu au sondage (26,4 %). Il s’agissait de pneumologues/onco-pneumologues (73 %) ou d’oncologues médicaux (13 %), exerc ¸ant en CHU (42 %) et CHG (34 %). Le concept de TI était associé à la notion de nouveau traitement en l’absence de standard (37 %), d’amélioration de la survie globale (37 %) ou sans progression (20 %). Les thérapeutiques considérées comme innovantes étaient le programme AcSe (84 %), les thérapeutiques
ciblées en situation d’addiction oncogénique (77 %) et les ATU pour les malades inéligibles aux essais (58 %). Selon les ME, l’accès des malades aux TI est limité du fait de leur refus de quitter leur centre de proximité (41 %), d’un manque d’information des ME (55 %) et d’une insuffisance de moyens logistiques (54 %). L’accès est aussi limité par des critères d’inclusion dans les essais sélectifs (48 %) et une quantité de prélèvements tissulaires exigée trop importante (41 %). Conclusion Il est nécessaire de mieux définir le concept de TI pour les malades et les médecins. Une information des malades et des ME est un prérequis au meilleur accès aux TI. Une meilleure organisation du parcours de soins devrait également améliorer cet accès. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.072 126
Analyse moléculaire des adénocarcinomes pulmonaires périphériques diagnostiqués par échographie endobronchique par minisonde (EBUS radiale) F. Guisier 1 , S. Lachkar 1 , B. Obstoy 1 , A. Lamy 2 , O. Abramovici-Roels 3 , M. Salaun 1 , L. Thiberville 1 1 Clinique pneumologique, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France 2 Service d’anatomopathologie, LGST, CHU, Rouen, France 3 Service d’anatomopathologie, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France Contexte L’EBUS radiale par minisonde a montré son intérêt pour le diagnostic histologique des nodules pulmonaires périphériques (NPP). Cependant les prélèvements obtenus sont de petite taille, et il n’y a pas de données disponibles concernant l’analyse moléculaire des adénocarcinomes (ADK) diagnostiqués sur ces petits prélèvements. Objectif Déterminer la rentabilité des prélèvements réalisés par EBUS radiale pour l’analyse moléculaire des ADK. Méthode Tous les patients ayant bénéficié d’une EBUS radiale pour l’exploration d’un NPP de janvier 2010 à juillet 2014 au CHU de Rouen ont été sélectionnés pour cette étude. L’analyse moléculaire (EGFR, Kras, Alk, Her2, PI3 K, Braf) était réalisée selon les techniques de routine par le laboratoire de génétique somatique des tumeurs du CHU de Rouen (plateforme INCA) à partir des étalements cytologiques ou des coupes en paraffine des ADK. Résultats Cinq cent seize EBUS radiales ont été réalisées dans la période de l’étude. La sensibilité de l’examen pour les diagnostics de cancers était de 78 %. Le diagnostic d’ADK a été obtenu chez 193 patients (37 %). 118/193 ADK (61 %) ont pu faire l’objet d’une analyse moléculaire, identifiant 46 anomalies (Mutations Kras, Egfr, Her2 et Braf : 29, 10, 1 et 1 respectivement, translocation ALK : 5). Le taux de faisabilité de l’analyse moléculaire des ADK passait de 45 % en 2010—2011 à 70 % en 2012—2013 et 89 % depuis début 2014. Conclusion L’analyse moléculaire des ADK est faisable sur une majorité des prélèvements réalisés par EBUS. L’optimisation de la gestion des prélèvements se traduit par une augmentation de la rentabilité de l’analyse moléculaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.10.073