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72e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A100–A211
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Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Khedher)
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Introduction La maladie de Behc¸et est une vascularite inflammatoire des gros vaisseaux ayant plusieurs manifestations systémiques. L’oculo-Behc¸et vient au deuxième rang par sa fréquence et conditionne le pronostic fonctionnel. Le but de l’étude est d’insister sur l’efficacité thérapeutique des anti-TNF␣ dans les formes réfractaires d’oculo-Behc¸et. Observation Nous rapportons deux cas d’oculo-Behc¸et réfractaire qui ont bien évolué sous anti-TNF␣. Le premier cas est un patient de 32 ans, sans antécédents pathologiques notables, suivi dans notre service pour maladie de Behc¸et dont le diagnostic a été retenu devant l’aphtose bipolaire, les lésions de pseudo-folliculite et la panuvéite. Le patient a été donc traité par 3 boli de solumédrol avec relais par corticothérapie orale à la dose de 1 mg par kg et azathioprine avec amélioration partielle de l’atteinte de l’œil gauche. L’évolution était marquée par la survenue de 3 poussées. La décision était de démarrer un anti-TNF␣. Le patient a rec¸u 7 cures passées sans incidents avec une bonne évolution clinique et disparition des poussées. Le deuxième cas est un patient âgé de 35 ans, sans antécédents pathologiques notables, suivi dans notre service pour maladie de Behc¸et avec oculo-Behc¸et à type de panuvéite bilatérale. Le patient a été traité initialement par corticothérapie orale à la dose de 1 mg par kg associée à 6 cures de cyclophosphamide. L’évolution était marquée par une amélioration transitoire entrecoupée par des poussées à type de polyarthralgies et vascularite rétinienne active bilatérales malgré l’introduction de l’azathioprine. La conduite était donc d’introduire un anti-TNF␣ avec une bonne évolution sur le plan oculaire et disparition des poussées. Conclusion Le traitement de l’oculo-Behc¸et par les anti-TNF␣ fait actuellement l’objet de plusieurs études en cas de résistance aux immunosuppresseurs usuels qui ont prouvé leur efficacité. Il représente une alternative thérapeutique prometteuse concernant l’uvéite réfractaire au cours de la maladie de Behc¸et permettant d’améliorer le pronostic visuel et de diminuer le nombre des poussées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.142 CA131
Place des biothérapies dans la prise en charge de l’oculo-Behc¸et : expérience tunisienne F. Ajili 1 , M. Lajmi 1,∗ , S. Bellakhal 2 , N. Boussetta 1 , S. Sayhi 1 , L. Métoui 1 , G. Imen 1 , B. Louzir 1 , N. Ben Abdelhafidh 1 , S. Othmeni 1 1 Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie 2 Médecine interne, hôpital des FSI la Marsa, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Lajmi) Introduction La maladie de Behc¸et (MB) est une maladie inflammatoire multisystémique caractérisée par des aphtoses bipolaires récurrentes, des lésions cutanées et l’uvéite. Les traitements disponibles à l’heure actuelle permettent de contrôler la maladie. En revanche, il existe un risque de rechute de la maladie ou de résistance au traitement conventionnel, ce qui explique le recours aux thérapies biologiques, l’interféron et l’anti-TNF␣, qui ont montré leur efficacité surtout dans les atteintes oculaires sévère. Patients et méthodes Une étude rétrospective incluant 150 patients atteints de MB colligés dans notre service de médecine interne entre 1995 et 2014 a été entrepris. Les patients avec atteinte oculaire confirmées ont été analysés sur le plan clinique et thérapeutique.
Résultats Parmi les 150 dossiers médicaux étudiés, 85 patients ont été inclus dans l’étude. Trente-trois patients (38,5 %) avaient une atteinte oculaire. L’âge moyen de diagnostic de l’atteinte oculaire était 35,3. Le sex-ratio hommes/femmes était de 5,6. L’atteinte oculaire était bilatérale chez 26 patients (78,8 %). L’uvéite était la lésion oculaire la plus fréquente (n = 31 patients, 93,9 %). La panuvéite était la localisation anatomique la plus fréquente (n = 21, 63,6 %). Tous les patients avec atteinte oculaire ont été traités avec des corticostéroïdes. Le traitement par immunosuppresseur a été utilisé chez 28 patients (84,8 %). Le cyclophosphamide a été le plus utilisé comme traitement de première ligne (71,4 %). Le cyclophosphamide relayé par l’azathioprine était le protocole le plus adopté (28,5 %). En cas de résistance ou de rechute et en fonction des autres manifestations de la MB, l’immunosuppresseur utilisé en première intention a été remplacé par un autre. Sept des 33 patients avaient rec¸u un traitement par rémicade après échec des autres lignes thérapeutiques. L’évolution était favorable pour 6 malades, sauf pour un patient qui a présenté une récidive oculaire à type de panuvéite. On avait essayé le switch par le mabthéra mais sans efficacité (poussée d’aphtose sévère) d’où la nécessité du recours à l’interféron. Conclusion Le pronostic oculaire dans la MB peut être amélioré par un traitement précoce et un suivi régulier. Il est important d’ajuster le protocole thérapeutique à la forme anatomique, à la gravité de l’uvéite et les manifestations extra-oculaires associées. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.143 CA132
L’érythème noueux dans la maladie de Behc¸et : à travers une étude rétrospective comparative de 171 cas M. Kechida 1,∗ , N. Lorenzo 2 , R. Klii 1 , S. Hammami 1 , I. Khochtali 1 Médecine interne et endocrinologie, CHU Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie 2 Service de médecine interne, Hospital Dr. Negrin, 32, 2a, Las Palmas de Gran Canaria, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kechida mel
[email protected] (M. Kechida)
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Introduction La maladie de Behc¸et est responsable d’une atteinte ophtalmique caractéristique associée à des manifestations cutanées et d’autres manifestations systémiques. L’érythème noueux ne constitue pas l’atteinte cutanée la plus fréquente au cours de cette maladie encore moins celle révélatrice. Nous nous proposons à travers ce travail de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et évolutifs de l’érythème noueux au cours de la maladie de Behc¸et et sa corrélation avec les autres manifestations de la maladie. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et comparative faite sur 171 patients suivis pour syndrome de Behc¸et retenu selon les critères de l’International Study Group of Behc¸et Disease (ISGBD) colligés entre 2002 et 2014. Les patients sont répartis en groupe avec érythème noueux (GAEN = 22) et groupe sans érythème noueux (GSEN = 149) selon la présence ou pas d’un érythème noueux au moment du diagnostic ou de l’évolution de la maladie. Résultats L’âge moyen du diagnostic de la maladie était de 31 ans avec un sex-ratio H/F = 1,67. L’aphtose buccale était retrouvée dans 98,3 % des cas, l’aphtose génitale dans 80,2 %, la pseudo-folliculite nécrosante (PFN) dans 79,7 % et l’érythème noueux dans 12,8 %. Il n’était inaugural de la maladie dans aucun cas. Le pathergy test fait chez 79,7 % patients était positif dans 64,4 % des cas. Les arthralgies sont retrouvées dans 44 % des cas, l’atteinte ophtalmique dans 27,3 %, neurologique dans 10,5 % des cas et l’atteinte vasculaire dans 28,1 %. L’HLA B51 fait chez 35,1 % des malades était positif dans 25 % des cas. L’étude comparative entre le GAEN et le GSEN a montré une association significative avec la PFN (p = 0,046) et une association
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positive avec l’angio-Behc¸et sans atteindre le seuil de significativité (p = 0,052). Conclusion Selon nos résultats, l’apparition d’un érythème noueux au cours de l’évolution du syndrome de Behc¸et paraît prédictive d’atteinte vasculaire. Des études prospectives seront souhaitables pour consolider cette corrélation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.144 CA133
Clinique et imagerie : discordance inhabituelle au cours d’un neuro-Behc¸et
W. Ben Ghezala ∗ , I. Boukhris , S. Azzabi , A. Hariz , I. Kechaou , E. Cherif , C. Kooli , Z. Kaouech , L. Ben Hassine , N. Khalfallah Service de médecine interne B, CHU Charles Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (W. Ben Ghezala) Introduction L’imagerie cérébrale est d’un grand apport diagnostique au cours du neuro-Behc¸et que ce soit dans sa forme parenchymateuse ou non parenchymateuse. Elle permet également le suivi des malades traités. Dans cette observation, nous rapportons le cas d’un malade atteint d’un neuro-Behc¸et chez qui une clinique parlante a contrasté avec une IRM normale. Observation Il s’agit d’un patient âgé de 40 ans aux antécédents d’aphtose bipolaire récidivante, qui a présenté une symptomatologie neurologique déficitaire d’installation rapide faite de dysarthrie, de baisse de l’acuité visuelle et d’un déficit moteur. L’examen neurologique a objectivé une hémiparésie, un syndrome cérébelleux statique et cinétique associés à une atteinte de la 2e , 3e , 7e , 9e et 12e paire crânienne. On a noté par ailleurs une pseudo-folliculite. Le test pathergique était négatif. Le fond d’œil n’a pas montré d’uvéite et les PEV ont objectivé des tracés altérés cadrant avec une neuropathie optique. L’IRM et l’angio-IRM étaient strictement normales, ainsi que le liquide céphalo-rachidien. Les sérologies infectieuses étaient négatives. Le patient a été traité par corticoïdes et immunosuppresseurs (ciclophosphamide) avec amélioration rapide puis stabilisation de son état neurologique. Discussion L’association d’une aphtose bipolaire, d’une pseudofolliculite et de manifestations neurologiques ayant bien évolué sous corticothérapie chez un homme jeune a fait retenir le diagnostic de neuro-Behc¸et. Les cas de neuro-Behc¸et infraradiologiques rapportés dans la littérature se réduisaient souvent à des formes céphalalgiques ou à un syndrome pyramidal isolé. Conclusion La normalité de l’imagerie dans notre observation, bien qu’exceptionnelle confirme l’importance de la clinique et montre les limites de l’imagerie dans le diagnostic de la maladie de Behc¸et. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.145 CA134
Atteinte temporo-mandibulaire au cours de la polyarthrite rhumatoïde M. Brahem 1,∗ , M. Jguirim 2 , R. Klii 3 , A. Mhenni 4 , D. Chaabouni 4 , I. Bejia 4 , S. Zrour 4 , M. Touzi 4 , K.M. Ben 4 , N. Bergaoui 4 1 Rue 23 Janvier, Téboulba, Tunisie 2 Rhumatologie, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie 3 Médecine interne, faculté de médecine de Monastir, Monastir, Tunisie 4 Service de rhumatologie, hôpital Fattouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Brahem)
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Introduction La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique destructrice qui atteint presque toutes les articulations du corps. En fait, l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) peut être affectée mais les patients atteints ne rapportent que rarement une gêne à ce niveau. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude prospective portant sur 36 patients atteints de PR, qui ont bénéficié d’un examen stomatologique, d’une radiographie panoramique dentaire et d’un bilan biologique. On va étudier l’atteinte de l’ATM chez ces patients atteints de PR. Résultats L’âge moyen de nos patients était de 53 ans (31–76) dont 34 femmes et 2 hommes. Au total, 22,2 % étaient diabétiques et 2 étaient tabagiques. Concernant la PR, 47,2 % avaient une sérologie rhumatoïde positive, 72,2 % avaient une atteinte radiologique et 47,2 % avaient des déformations articulaires. Le DAS 28 moyen était de 5,7 et 13 patients avaient un DAS 28 > 5,1. La fréquence de l’atteinte clinique des ATM dans notre série était de 36 % avec une douleur des ATM dans 25 % des cas, un craquement dans 11,1 %, et un claquement des ATM dans 13,9 % des cas. La limitation de l’ouverture de la bouche était objectivée dans 5,6 % des cas avec une trajectoire d’ouverture non rectiligne dans 8,3 % des cas. Les lésions radiologiques à type de géodes sont notées dans 10 % des cas, un pincement articulaire dans 40 %, une ankylose dans 20 % des cas. Parmi les malades asymptomatiques, 9 % des PR ont des lésions radiologiques évidentes. Les facteurs de risque de l’atteinte des ATM liés à la PR sont : – nombre d’articulations douloureuses élevées ; – ancienneté de la PR ; – stade radiologique évolué ; – facteur rhumatoïde élevé. Par ailleurs, la présence de para fonctions altère les ATM. Conclusion Plus que le tiers de nos PR avaient une atteinte des ATM, ceci impose un intérêt particulier pour cette articulation afin d’éviter des troubles alimentaires et esthétiques. La prise en charge thérapeutique est souvent simple. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Wolff B, Berger T. Oral status in patients with early rheumatoid Arthritis. Rheumatology 2014;53:526–31. Potikuri D, et al. Ann Rheum Dis 2012;71(9):1541–4. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.146 CA135
Les myopathies inflammatoires auto-immunes : à propos de 40 cas
S. Toujani , T. Ben Salem ∗ , I. Ben Ghorbel , C. Abdelkafi , A. Hamzaoui , M. Khanfir , F. Said , M. Lamloum , M.H. Houman Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Ben Salem) Introduction Les myopathies inflammatoires auto-immunes représentent un chapitre important de la pathologie musculaire acquise de l’adulte. Le but de notre travail est de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et paracliniques des myopathies inflammatoires idiopathiques, ainsi que les modalités thérapeutiques et évolutives. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 39 patients hospitalisés au service de médecine interne de l’hôpital La Rabta entre 2000 et 2014 et présentant une myopathie inflammatoire idiopathique. Nous avons exclu les myosites associées aux autres connectivites. Résultats Il s’agissait de 40 patients dont 25 femmes et 15 hommes (sex-ratio H/F = 0,6). L’âge moyen au moment du diagnostic positif était de 48 ans (extrêmes : 16–74 ans). Le délai moyen entre le diagnostic positif et le début de la symptomatologie clinique était de 7 mois. Les myalgies étaient observées dans 95 %