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Lettres à la rédaction
12 Vamvakas EC, Strauss RG. Meta-analysis of controlled clinical trials studying the efficacy of rHuEPO in reducing blood transfusions in the anemia of prematurity. Transfusion 2001 ; 41 : 406-15. S0929693X01006650/COR Arch Pédiatr 2001 ; 8 : 1400-2
Perception et facteurs du choix des adolescents vis-à-vis de l’allaitement maternel 1
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B. Branger *, C. Brieau
Figure 1. Perception de l’allaitement maternel par les lycéens et lycéennes.
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Service d’épidémiologie, centre hospitalier universitaire, 35033 Rennes, France ; 2sage-femme, centre hospitalier universitaire, Cholet, France
Tableau I. Facteurs favorisant le futur choix de l’allaitement maternel.
(Reçu le 14 septembre 2001 ; accepté le 17 septembre 2001)
Variables
allaitement maternel / prévalence / épidémiologie / adolescent breast-feeding / epidemiologic factors / adolescent
La promotion de l’allaitement maternel (AM) telle qu’elle est relatée dans deux articles récents des Archives de Pédiatrie [1, 2] est basée sur une information auprès du public et en particulier auprès des adolescents et adolescentes. Il existe peu d’études sur la perception de l’AM qu’a cette classe d’âge. Une étude a été menée en Vendée en 2000 auprès de 368 adolescents sur un échantillon représentatif de la population des lycées. Ce département avait été choisi en raison du faible taux d’AM en sortie de maternité autour de 30 %. L’âge moyen était de 16,5 ans (14 à 22 ans) avec 65 % de filles. La moitié était en classe générale, 30 % en technique et 16 % en professionnel. Cinquante-sept pour cent étaient dans un lycée public. La moitié des lycéens avait entendu parler de l’AM en famille et un tiers en milieu scolaire. Les opinions sur l’AM sont notées dans la figure 1. Trente-trois pour cent trouvaient que l’alimentation normale d’un nouveau-né était le lait maternel. Quarante pour cent disaient avoir été allaités par leur mère et 15 % n’en savaient rien. Parmi les adolescentes, pour leur éventuel futur bébé, 37 % préféraient plutôt le sein, 28 % choisissaient plutôt le biberon et 35 % ne savaient pas. Quant aux garçons, 75 ,6 % seraient favorables à l’AM si leur compagne envisageait d’allaiter contre 4,7 % de non favorables et 16,6 % qui ne savaient pas. Les facteurs qui favoriseraient le futur choix de l’AM pour les lycéennes sont présentés dans le tableau I avec comme seul facteur significatif le fait d’avoir été allaité par sa mère. La catégorie sociale n’était pas associée au choix même si les filles d’agriculteurs avaient un taux de 45 % de choix d’AM et les filles d’employés 53,8 %. *Correspondance. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Branger).
Domicile : urbain rural Lycée : général technique professionnel Classe : seconde première terminale BEP Statut du lycée : public privé Profession du père : cadre, profession intermédiaire autres Profession de la mère : cadre, profession intermédiaire autres Mère allaitante : oui non ne sait pas
Désir allaitement (%)
p
29,4 38,3
NS
38,6 40,2 27,3
NS
32,8 40,7 41,2 29 38,5 35,6
NS
NS
38,9 36,3 NS 46,8 34,7 56,7 19,6 38,7
< 10–7
Cette enquête sur un échantillon représentatif de lycéens de Vendée a permis de dire que environ un tiers des adolescentes savaient déjà qu’elles allaient allaiter leur enfant. Cette décision peut donc être très précoce dans la vie d’une femme. Il est vrai également qu’un tiers également ne savent pas quel sera leur choix, mais on peut penser que cette catégorie va baisser avec l’âge. Dans ces conditions, axer la promotion de l’initiation de l’AM sur la période de la grossesse ne permet de toucher au maximum qu’un tiers de femmes, et ne paraît donc pas être opérationnel d’autant que les conseils ou les
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Lettres à la rédaction
cours de préparation arrivent tard dans la grossesse. D’ailleurs, tous les études des facteurs d’AM montrent que les facteurs du choix de l’AM sont prénatals et psychosociaux (milieu social, AM par la propre mère et antécédents d’AM). Pour la durée de l’AM, l’enjeu est différent : l’information du grand public reste importante, mais les professionnels aidés par les associations d’aide et la PMI ont leur rôle à jouer [1, 3]. De manière plus générale, l’Éducation nationale devrait pouvoir participer à la promotion de l’AM dans le cadre de ses missions d’éducation sanitaire. Cependant, notre culture de sous-allaitement traverse toute la société et le thème de l’AM reste encore un sujet peu évoqué. Le rôle des médecins scolaires devrait être repensé dans ce sens.
1 Labarère J, Dalla-Lana C, Schelstraete C, Rivier A, Callec M, Polverelli JF, et al. Initiation et durée de l’allaitement maternel dans les établissements d’Aix et de Chambéry (France). Arch Pédiatr 2001 ; 8 : 807-15. 2 Groupe de travail pour la promotion de l’allaitement maternel dans le Nord. Dossier pour la promotion de l’allaitement maternel. Arch Pédiatr 2001 ; 8 : 865-74. 3 Branger B, Cebron B, Picherot G, de Cornulier M. Facteurs influençant la durée de l’allaitement maternel chez 150 femmes. Arch Pédiatr 1998 ; 5 : 489-96.
S0929693X01006662/COR Arch Pédiatr 2001 ; 8 : 1402-3
Nouvelle brève ■ Protection et régénération rénales par le facteur de croissance hépatique HGF Le facteur de croissance hépatique (HGF) a été identifié puis cloné en tant que facteur de prolifération des hépatocytes différenciés. Il a en fait une action ubiquitaire et a pour cible un très grand nombre de types cellulaires déjà différenciés. Ainsi il favorise la régénération des cellules myocardiques et des neurones, la fonction hématopoïétique et l’angiogénèse après des agressions spécifiques de chacun de ces systèmes. Il a aussi un effet cardioprotecteur s’il est administré avant un infarctus du myocarde. D’autres effets sur les poumons, le pancréas et le tube digestif ont également été mis en évidence. Protéine dimérique faite d’une grosse sousunité a de 69 kD et d’une petite b de 34 kD, son récepteur transmembranaire s’apparente aux récepteurs c-Met et possède une activité tyrosine-kinase qui génère un signal cellulaire en phosphorylant une grande quantité de protéines intracellulaires impliquées dans le cycle cellulaire et les phénomènes d’adhésion cellule-cellule et cellule-membrane basale : domaines SH2, protéines G, phosphatidyl inositol kinase. Ces protéines intracellulaires à leur tour activent ou inhibent une fonction cellulaire précise : division cellulaire, morphogénèse (régulation de la forme de la cellule, fonction importante dans tous les épithéliums comme l’illustre à un degré
ultime la fonction de la forme des podocytes), apoptose (régulation de l’existence d’une population cellulaire), motilité cellulaire (par l’intermédiaire de l’équilibre polymérisation-dépolymérisation du cytosquelette d’actine). La multiplicité et l’importance de ces différentes fonctions rendent compte de la mortalité précoce par défaut d’organogénèse des embryons de souris transgéniques invalidées pour l’HGF. La capacité d’intégration d’HGF pour ordonner chronologiquement plusieurs fonctions (prolifération, morphogenèse, différenciation et adhésion) s’exprime tout particulièrement au niveau rénal. Ainsi HGF induit la prolifération des cellules glomérulaires, des cellules tubulaires proximales, et des cellules principales du tube collecteur en cultures, mais il est également capable d’induire la formation de tubes branchés (tubulogénèse) à partir d’un tapis de cellules rénales peu différenciées et reposant sur une surface en matière plastique (le flacon de culture). In vivo HGF est effectivement impliqué dans la néphrogénèse : il est exprimé dans le métanéphros les cellules mésenchymateuses à l’origine des glomérules et de la partie proximale de l’appareil tubulaire et son récepteur c-Met est exprimé dans le bourgeon urétéral à l’origine des canaux collecteurs. Les anticorps neutralisant HGF bloquent complètement le processus de néphrogénèse. Enfin HGF a un effet anti-apoptotique sur les cellules épithéliales rénales qui garantit une fonction de maintien des populations cellu-
laires. Presque toutes les cellules constituant le tissu rénal fabriquent HGF. Il a été impliqué expérimentalement dans l’hypertrophie compensatrice du rein controlatéral après une néphrectomie unilatérale, dans les phénomènes de régénération après des agressions toxiques (chlorure de mercure, glycerol, acide folique, déficit en vitamine E) et dans la prévention des phénomènes de fibrose dans un modèle animal d’obstruction urétéral. Son taux plasmatique s’élève significativement dans l’insuffisance rénale aiguë. Plus récemment, il a montré un efficacité dans la prévention de la néphropathie chronique d’allogreffe et dans la prévention de la fibrose du tissu rénal dans un modèle de glomérulonéphrite inflammatoire de la souris en rapport avec une diminution majeure du TGF-b, molécule-clé dans l’induction des phénomènes de fibrose rénale. Matsumoto K, Nakamura T. Hepatocyte growth factor : renotropic role and potential therapeutics for renal diseases. Kidney Int 2001 ; 59 : 2023-38 Mizuno S, Matsumoto K, Kurosawa T, MizunoHorikawa Y, Nakamura T. Reciprocal balance of hepatocyte growth factor and transforming growth factor-beta 1 in renal fibrosis in mice. Kidney Int 2000 ; 57 : 937-48 Azuma H, Takahara S, Matsumoto K, Ichimaru N, Wang JD, Moriyama T, et al. Hepatocyte growth factor prevents the development of chronic allograft nephropathy in rats. J Am Soc Nephrol 2001 ; 12 : 1280-92
G. Deschênes Hôpital Armand Trousseau, Paris S0929693X01007151/NWS