Diabète – Lyon 2016
Rôle du nAChR a7 au cours du développement du pancréas endocrine K. Maouche*(1), B. Gausserès(1), U. Maskos(2), J. Movassat(1) 1 2
Université Paris Diderot, France, Institut Pasteur, Paris, France.
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Introduction Le tabagisme augmente le risque d’intolérance au glucose, entraîne une perte de la sensibilité à l’insuline et provoque un dysfonctionnement des cellules b. La consommation tabagique pendant la grossesse est un facteur de risque important d’anomalies fœtales, d’obésité et de diabète de type 2 (DT2) chez la descendance, mettant en avant un rôle de la nicotine dans la programmation fœtale du pancréas endocrine. La nicotine exerce ses effets à travers le récepteur nicotinique de l’acétylcholine (nAChRs). Le pancréas endocrine exprime majoritairement le nAChR a7 mais son rôle dans la physiopathologie du DT2 est encore inconnu. Nous avons étudié le rôle du nAChR a7 sur le développement du pancréas et les paramètres de l’homéostasie glucidique. Matériels et Méthodes Nous avons utilisé des souris invalidées pour le nAChR a7 (KO a7). Nous avons étudié le développement du pancréas endocrine, par l’analyse de la masse des cellules a et b pancréatiques et l’expression des facteurs de transcription impliqués dans la différenciation des cellules endocrines, chez les fœtus KO a7 au stade fœtal E18,5. Nous avons étudié ces mêmes paramètres, ainsi que la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline chez les souris KO a7 adultes. Résultats Nos données démontrent que les souris KO a7 adultes affichent une hyperglycémie modérée chronique, une intolérance au glucose et une résistance à l’insuline. L’analyse du pancréas révèle que ces souris ont une diminution d’environ 50 % de la masse de cellule a et b, ainsi qu’une diminution du contenu en insuline. De la même manière, nous avons observé un remodelage des masses a et b du pancréas des fœtus des souris KO a7, au stade E18,5, associé à une altération de l’expression des facteurs de transcription PDX1, SOX9, NGN3 et IGF2. Conclusions Nos données suggèrent que la nicotine, par sa liaison aux nAChRs a7, conduisant à leur désensibilisation, affecte le développement du pancréas endocrine pendant la vie fœtale, et provoque des perturbations de l’homéostasie glucidique à l’âge adulte. Ce mécanisme pourrait en partie expliquer la prévalence du diabète de type 2 observée chez la descendance adulte de mères fumeuses. Mots-Clés Cellule ß, Cellule alpha, Diabète de type 2. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
CO-56 Impact de l’obésité maternelle sur les paramètres métaboliques néonataux indépendamment du diabète gestationnel S. Jacqueminet*(1), C. Ciangura(1), J. Lacorte(2), C. De Carne(3), M. Tanguy(4), M. Dommergues(5), J. Nizard(5), D. Mitanchez(6) 1
Service de Diabétologie, Hôpital Pitié-Sapétrière, Paris, France, Service de Biochimie Endocrinienne, Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France, Maternité, Hôpital Trousseau, Paris, France, 4 URC, Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France, 5 Maternité, Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France, 6 Service de Néonatalogie, Hôpital Trousseau, Paris, France. 2 3
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Introduction Le nouveau-né (NN) de mère obèse est considéré à risque de macrosomie mais souvent le lien est difficile à établir en raison de l’association fréquente du diabète gestationnel (DG). L’étude MOBENN (PHRC) étudie les effets de l’obésité sur les différents paramètres métaboliques néonataux indépendamment du DG. Patients et Méthodes Étude prospective de 2010 à 2013 bi-centrique comparant deux groupes de femmes enceintes (18 à 40 ans) : obèses (GO) IMC ≥ 30 kg/m2 ; normopondéral (GNP) 18,5 ≤ IMC < 25 kg/m2. Exclusion : femmes avec diabète pregestationnel. Dépistage DG : glycémie à jeun au 1er trimestre dans le GO, pour toutes HGPO 24/28 SA et 32 SA et glycémie à jeun 37-38 SA. Patientes DG (GO et GNP) traitées selon même protocole. Résultats 496 femmes incluses, 253 dans le GO et 243 dans le GNP. DG : 46 % dans le GO (49 % sous insuline) et 21 % dans le GNP (19 % sous insuline). Terme et poids de naissance (PN) comparables dans les deux groupes (GO versus GNP : 39,4 versus 39,7 SA, p = 0,13 et 3 367 versus 3 346 mg, p = 0,6) mais chez les filles la mesure des plis cutanés, leptine et poids du placenta significativement augmentés dans le GO (respectivement p < 0,0001 ; p = 0,004 ; p = 0,008). Analyse multivariée : obésité non associée au PN, mais associée aux plis cutanés (p = 0,004), au poids du placenta (p = 0,025) et à des valeurs élevées de leptine uniquement chez les filles. En revanche, le DG (traité) n’était pas associé au PN, aux plis cutanés, au poids du placenta et au niveau de leptine.
Conclusions L’obésité maternelle indépendamment du DG est associée à une augmentation de la masse grasse du NN et du poids du placenta mais pas au PN. Cet effet semble plus important chez les filles que chez les garçons. Par contre le DG traité n’est associé ni à une augmentation du PN ni à une augmentation de la masse grasse du NN. Mots-Clés Plis cutanés, Leptine, Diabète gestationnel. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
SFD
CO-55
CO-57
Insulinothérapie par pompe versus multi-injections chez les DT1 au cours de la grossesse : évaluation de la morbidité maternofœtale A. Vambergue*(1), M. Ruscart(1), M. Prud’homme(1), J. Labreuche(2), F. Baudoux(1), E. Merlen(1), P. Fontaine(1), P. Deruelle(3) 1 2 3
Hôpital Huriez CHRU, Lille, France, Pôle de santé publique, CHRU, Lille, France, Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHRU, Lille, France.
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Introduction La grossesse chez la patiente DT1 reste une grossesse à risque. Obtenir une normoglycémie de la période périconceptionnelle à la fin de grossesse est actuellement le seul facteur pronostique identifié afin de réduire la morbidité materno-fœtale même s’il existe vraisemblablement d’autres facteurs impliqués. L’objectif est de comparer le pronostic materno-fœtal et le contrôle métabolique chez des patientes DT1, traitées par pompe ambulatoire comparativement aux patientes traitées par multi-injections. Patients et Méthodes Il s’agit d’une étude monocentrique à partir d’une base de données de patientes ayant accouché à Lille entre 2005 et 2013. Les patientes ont été prises en charge par la même équipe diabéto-obstétricale selon les recommandations actuelles Nous avons comparé les complications maternofœtales, les issues de grossesse et l’évolution du contrôle métabolique chez 152 patientes traitées par pompe ambulatoire versus 103 patientes traitées par multi-injections. Parmi les patientes sous pompe, 121 patientes étaient sous pompe avant la grossesse et 31 patientes ont été mises sous pompe pendant la grossesse. Résultats Les groupes étaient comparables en ce qui concerne l’âge, l’IMC, les antécédents d’HTA. Les patientes sous pompe avaient un diabète plus ancien (p < 0,0001), plus fréquemment une rétinopathie (p < 0,0001) et une microalbuminurie (p = 0,05) ainsi qu’une HbA1c préconceptionnelle significativement plus basse (p = 0,02) que les patientes sous multi-injections. L’équilibre métabolique s’est amélioré de façon identique dans les 2 groupes. Il n’y a pas de différence entre les 2 groupes en ce qui concerne l’aggravation de la rétinopathie ou de la néphropathie. Il n’existe pas de différence en ce qui concerne le taux de prééclampsie, de prématurité, l’âge gestationnel à l’accouchement ni le taux de césarienne. Le taux de macrosomie est plus élevé dans le groupe pompe (p < 0,01) par contre le taux de malformations congénitales est significativement réduit dans le groupe pompe (p < 0,02). Conclusions Cette étude confirme que même s’il n’a pas été démontré à ce jour une supériorité du traitement par pompe ambulatoire comparativement aux multi-injections, il est proposé à une population avec plus de complications et a permis une réduction significative du taux de malformations congénitales. Mots-Clés Diabète de type 1, Grossesse, Complication obstétricale. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.
CO-58 Profil d’expression de microARN circulants et association avec la néphropathie diabétique chez les sujets diabétiques de type 2 E. Feigerlova*(1) 1
CHU de Poitiers, Poitiers, France.
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Introduction Au cours des dernières années, les microARNs ont été identifiés comme d’importants régulateurs post-transcriptionnels et des données suggèrent leur rôle fondamental dans la physiopathologie de nombreuses conditions pathologiques. Des miARNs pourraient servir de biomarqueurs de la néphropathie diabétique (ND). Matériels et Méthodes Nous avons analysé les profils d’expression de miARNs libres circulants à l’aide de séquençage nouvelle génération (miR-Seq), chez 24 patients avec DT2 (diabète de type 2) et ND et chez 24 patients avec DT2 sans ND. Tous les sujets étaient d’ethnicité caucasienne et ont été appariés selon l’âge, le sexe et la durée de diabète. Résultats Dans le groupe ND vs groupe contrôle, le débit de filtration glomérulaire estimé était significativement plus bas (52 ± 9 vs 82 ± 19 ml/min/ 1,73 m 2 ; p < 0,001) et l’EUA était significativement plus élevée [médian 405 (IQR 484) vs 6 (IQR 13) mg/L, p < 0,001]. La PAS était significativement Diabetes Metab 2016, 42, A1-A23
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