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Discussion Notre cas montre un tropisme striatal des anticorps anti-CV2/CRMP5 et illustre ainsi le substratum organique de chorées d’origine paranéoplasique. L’évolution radiologique de ce cas est ici singulière. L’oedème vasogénique initial du noyau caudé et du putamen, qui régresse pour laisser place à une atrophie, peut cependant être rapproché de l’atteinte hippocampique des encéphalites limbiques. Conclusion Les syndromes paranéoplasiques à anticorps anti-CV2/CRMP5 peuvent donner un tableau clinique riche, avec une atteinte des noyaux gris qui peut évoluer vers une atrophie sévère. Mots clés Atrophie striatale ; Paranéoplasique ; Mouvement anormaux
l’implication d’autres gènes candidats (ANO3, CIZ1, GIGYF2) et plaident pour un spectre plus large de PRKRA, PARK2 et PRRT2. Conclusion Le séquenc¸age ciblé semble être un outil diagnostique efficace dans le domaine des MA, et contribue à une meilleure définition des spectres phénotypiques et compréhension de la contribution des différents gènes impliqués. Mots clés Séquenc¸age haut-débit ; Mouvements anormaux ; Neurogénétique
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.
Ataxie avec apraxie oculomotrice de type 1 (AOA1) : étude clinique, paraclinique et corrélation génotype-phénotype chez 80 patients
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.284
Neurogénétique H01
Développement d’une stratégie de capture ciblée et de séquenc¸age haut-débit dans le diagnostic des mouvements anormaux
Solveig Montaut 1,∗ , Nathalie Drouot 2 , Gabrielle Rudolf 1 , Tristan Stemmelen 2 , Jamel Chelly 2 , Mathieu Anheim 1 , Christine Tranchant 1 1 Service de neurologie, CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France 2 Médecine translationnelle et neurogénétique, I.G.B.M.C. Institut génétique biologie moléculaire Cellulaire, Illkirch-Graffenstaden ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Montaut) Introduction La plupart des gènes impliqués dans les mouvements anormaux (MA) ne sont pas explorés en routine. De plus, l’approche diagnostique peut être difficile du fait d’une hétérogénéité génétique et phénotypique. Objectifs L’objectif de notre étude est de développer une technique de séquenc¸age haut-débit ciblé de 127 gènes impliqués dans les MA. Patients et méthodes Au total, 127 gènes impliqués ou candidats dans les MA ont été ciblés en utilisant des sondes ADN biotinylées. Parmi les patients, 387 souffrant de formes précoces, atypiques ou familiales de MA et issus essentiellement de 25 centres franc¸ais ont été sélectionnés. Les échantillons ont été préparés et séquences en utilisant des techniques de séquenc¸age nouvelle génération. Les données ont été traitées à l’aide d’outils bioinformatiques avant d’être discutées collégialement par les généticiens et les cliniciens. Résultats Des mutations causales probables ont été identifiées chez 83/387 patients (21,5 %). Le rendement diagnostique était de 24 % (45 cas résolus) pour les patients présentant comme principal symptôme un syndrome parkinsonien, 15 % pour la dystonie (19 cas résolus), 30 % une chorée (7 cas résolus), 28 % des MA paroxystiques (5 cas résolus), 60 % une paraplégie spastique (3 cas résolus) et 20 % un syndrome cérébelleux (3 cas résolus). Discussion Plusieurs variants ont été retrouvés dans PLA2G6, VPS13A, ATP13A2, DNAJC13, GCH1, ADCY5, AP4B1, DJ-1, GLRA1, VPS35 et WDR45, suggérant qu’ils sont moins rares qu’actuellement admis. Nos résultats confortent l’implication de DNAJC13, HTRA2 dans les MA mais ne confirment pas
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.285 H02
Mathilde Renaud 1,∗ , Ben Monga 2 , Christine Tranchant 3 , Michel Koenig 4 , Mathieu Anheim 3 , Rodriguez Diana 5 , Alexandra Durr 6 1 Neurologie, CHU de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, Strasbourg, France 2 Statistiques, université de Lubumbashi, Paris, France 3 Uf 6963, service de neurologie, CHRU des hôpitaux universitaires Strasbourg, Strasbourg, France 4 Laboratoire de génétique moléculaire, institut universitaire de recherche clinique, Montpellier, France 5 Neuropédiatrie, hôpital Armand-Trousseau (AP–HP), Paris, France 6 Neuro-génétique, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Renaud) Introduction L’ataxie avec apraxie oculomotrice de type 1 (AOA1) est une ataxie cérébelleuse autosomique récessive. Elle associe ataxie, apraxie oculomotrice (AOM), polyneuropathie, hypoalbuminémie et hypercholestérolémie. Objectifs Notre objectif était de mieux définir le spectre clinique et biologique d’AOA1 (notamment l’alpha-foetoprotéine (AFP), augmentée dans d’autres ataxies récessives) et d’en étudier les corrélations génotype-phénotype. Patients et méthodes Nous avons rétrospectivement étudié une grande série mondiale de patients AOA1 diagnostiqués au service de génétique du CHU de Strasbourg entre 2002 et 2014. Le diagnostic d’AOA1 du à des mutations dans le gène APTX codant pour l’aprataxine avait été confirmé chez 80 patients issus de 51 familles différentes : cinquante-sept nouveaux patients (dont 9 nouvelles mutations) et 23 déjà publiés. Résultats Parmi les patients, 2/3avaient une AOM, 93 % une polyneuropathie, 98 % une atrophie cérébelleuse. L’hypoalbuminémie était observée chez 62 % et l’AFP était élevée dans 41 % des cas (max 17 ng/ml). Le taux d’AFP était plus élevé chez les AOA1 que chez les non ataxiques (p < 0,01). La diminution de l’albumine et l’élévation de l’AFP étaient corrélées à la durée de la maladie. La mutation p.Trp279 * était retrouvée chez 66 %. L’âge moyen de début était plus élevé chez les patients avec au moins un faux sens (p < 0,01). Discussion L’atrophie cérébelleuse et la polyneuropathie sont quasi constants dans notre série. La mutation p.Trp279 * est de loin la mutation du gène APTX la plus fréquente dans le monde. Les mutations faux sens d’APTX sont associées à un phénotype moins sévère d’AOA1. L’AFP est légèrement augmentée chez une proportion importante de patients AOA1. Conclusion Nous décrivons la plus grande série de patients AOA1 jamais rapportée et montrons que l’AFP peut être aug-
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mentée dans cette pathologie mais à un taux plus faible que dans l’ataxie télangectasie ou AOA2. Mots clés Aprataxine ; Apraxie oculo-motrice ; Ataxie récessive
H04
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.
Abdelkrim Saadi 1,∗ , Chahinez Meftah 1 , Laurence Colleaux 2 , Habiba Louadfel 1 , Cherifa Sengad 1 , Lamine Moussa 1 , Meriem Abada-Bendib 1 1 Neurologie, EHS Benaknoun, Alger, Algérie 2 24, boulevard de Montparnasse, institut Imagine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Saadi)
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.286 H03
Paraparésie spastique héréditaire due à une mutation homozygote du gène AP4M1
Abdelkrim Saadi 1,∗ , Chahinez Meftah 1 , Laurence Colleaux 2 , Amel Daidi 1 , Hakim Gourari 1 , Saadia Lougani 1 , Meriem Abada-Bendib 1 1 Neurologie, EHS Benaknoun, Alger, Algérie 2 24, boulevard de Montparnasse, institut Imagine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Saadi) Introduction Les paraparésies spastiques héréditaires forment un groupe de maladies neuro-dégénératives cliniquement et génétiquement hétérogènes, caractérisées par une spasticité et une hyperréfléxie. À ce jour ; 56 loci et 41 gènes ont été identifiés. Observation Nous rapportons l’observation d’une famille algérienne apparentée composée de 2 filles âgées de 6 et 3 ans qui présentent un retard du développement psychomoteur, crises d’épilepsie bénignes, déficience intellectuelle sévère, paraparésie spastique, microcéphalie, strabisme, myopie sévère et quelques signes dysmorphiques de la face et des extrémités à type de front haut bombé, oreilles en rotation postérieure, une bouche ouverte, palais profond, un cou court, des doigts effilés, clinodactylie du V doigt et pieds plats valgus. L’IRM cérébrale a permis d’objectiver une hydrocéphalie triventriculaire sans signes de résorption trans-épendymaire, hypoplasie du corps calleux et atrophie cérébelleuse. Le séquenc¸age de l’exome entier (WES) a permis l’identification d’un variant homozygote du site donneur d’épissage de l’intron14 c.1137 + 1G > T du gène AP4M1 provoquant une perte de l’exon 14, la production d’un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré dans l’exon 15. Discussion La paraparésie spastique, le déficit intellectuel, la microcéphalie et la ventriculomégalie sont les caractéristiques communes aux 35 patients AP4 rapportés à ce jour. L’épilepsie est retrouvée dans 50 % des cas, la petite taille est absente chez nos deux patientes. Alors que les anomalies des extrémités, le strabisme et la myopie n’ont pas été décrits chez les autres patients AP4M1. Conclusion Le séquenc¸age haut débit représente la meilleure stratégie diagnostique des PSH. Néanmoins, la recherche de l’association : début précoce, microcéphalie, ventriculomégalie permet d’orienter le diagnostic vers une forme liée au gène AP4 M. Mots clés AP4M1 ; Paraparesie spastique héréditaire ; Ventriculomégalie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.287
Pelizaeus-Merzbacher-like (PML), À propos de 3 cas avec une nouvelle mutation du gène GJC2
Introduction La maladie de Pelizaeus-Merzbacher-like est caractérisée par un nystagmus précoce, un retard de développement, une spasticité, une ataxie et une hypomyélinisation à l’IRM en rapport avec des mutations homozygotes du gène GJC2. Observation Nous rapportons l’observation de 2 garc¸ons et une fille, âgés de 9,4 et 3 ans, nés de parents apparentés. Les parents ont remarqué un nystagmus oculaire dès la deuxième semaine de vie. Le développement psychomoteur s’est fait avec retard. Actuellement les deux filles utilisent un déambulateur. L’examen retrouve : un nystagmus horizontal, un strabisme, une tétraparésie prédominant aux membres inférieurs, une rétraction achilléenne, un syndrome cérébelleux avec dysarthrie, dysmétrie, tremblement du chef et hypotonie aux 4 membres. L’évaluation psychométrique retrouve une déficience légère. L’IRM cérébrale montre une hypomyélinisation diffuse. Le séquenc¸age de l’exome a permis d’identifier une nouvelle mutation homozygote faux sens prédite pathogène par les différents logiciels (c.142T > C p.Ser48Pro) du gène GJC2. Discussion Nos patients présentent une paraparésie spastique associée à un nystagmus, un syndrome cérébelleux, un léger déficit intellectuel sans épilepsie ni neuropathie axonale et à l’IRM une hypomyélinisation diffuse avec atrophie du corps calleux en rapport avec une nouvelle mutation faux sens. À ce jour, 28 mutations différentes du gène GJC2 ont été rapportées chez 58 patients appartenant à 36 familles PMLD1. Conclusion C’est une nouvelle mutation faux sens homozygote (c.142T > C p.Ser48Pro) du gène GJC2 à l’origine d’une forme modérée de Pelizaeus Merzbacher like. Mots clés Pelizaeus-Merzbacher-like ; Autosomique récessive ; GJC2 Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.288 H05
Étude comparative multimodale des ataxies avec apraxie oculomotrice (AT, AOA1 et AOA2)
Louise-Laure Mariani 1,∗ , Sophie Rivaud-Péchoux 2 , Perrine Charles 3 , Marie-Céline Fleury 4 , Alexandra Durr 5 , Bertrand Gaymard 6 , Mathieu Anheim 7 1 Neurologie, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France 2 Inserm u1127, cnrs umr 7225, um 75, icm, f-75013, Sorbonne universités, université Pierre et Marie Curie Paris 06, Paris, France 3 Génétique, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France 4 Neurologie, CHU de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, Strasbourg, France 5 Neuro-génétique, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France 6 Ef neurophysiologiques, groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière, Paris, France