Lettres à la rédaction / Revue du rhumatisme 78 (2011) 582–591
diagnostiques de neuropathie des vascularites non systémiques [6]. Comme pour notre patient, seule une minorité de cas rapportés présentent des signes évocateurs de maladie systémique [6]. En conclusion, les NM peuvent ne pas être secondaires à une compression nerveuse par des métastases de la mâchoire ; la connaissance de cette symptomatologie clinique devrait permettre d’évoquer le diagnostic étiologique de vascularite.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Remerciements Agustí Alentorn a rec¸u des subventions de « Obra Social la Caixa ». Ce travail a été réalisé avec le soutien de Hospital Intensification program of CIBERNED (Centro de Investigacion Biomedica En Red para enfermedades NEuroDegenerativas).
Références [1] Evans RW, Kirby S, Purdy RA. Numb chin syndrome. Headache 2008;48:1520–4. [2] Collins MP, Mendell JR, Periquet MI, et al. Superficial peroneal nerve/peroneus brevis muscle biopsy in vasculitic neuropathy. Neurology 2000;55:636–43. [3] Lossos A, Siegal T. Numb chin syndrome in cancer patients. Neurology 1992;42:1181–4. [4] Généreau T, Lortholary O, Biousse V, et al. Numb chin syndrom as first sign of temporal arteritis. J Rheumatol 1999;26:1425–6. [5] Abilleira S, Bowler JV. The numb chin syndrome as an early manifestation of giant-cell (temporal) arteritis : a case report. Headache 2005;45:1411–3. [6] Collins MP, Periquet MI, Mendell JR, et al. Non-systemic vasculitic neuropathy insights from a clinical cohort. Neurology 2003;61:623–30.
Agustí Alentorn a,∗ Jordi Montero a Antonio Vidaller b Carlos Casasnovas a a Service de neurologie, hôpital universitaire de Bellvitge, IDIBELL, hôpital de Llobregat, Feixa llarga sn 08907, Espagne b Service de médecine interne, hôpital universitaire de Bellvitge, IDIBELL, hôpital de Llobregat, Feixa llarga sn 08907, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Alentorn)
8 mars 2011 Disponible sur Internet le 22 novembre 2011 doi:10.1016/j.rhum.2011.10.001
HLA-DR17 est associé à une enthésite dans le rhumatisme psoriasique夽
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Mots clés : Psoriasis Rhumatisme psoriasique Enthésite HLA-DR HLA-C HLA-B
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Tableau 1 Distribution des allèles HLA-B, HLA-C et HLA-DRB1 les plus significatifs chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique (PsA) et les témoins. Allèles HLA
Patients : n = 71 (%)
Témoins : n = 110 (%)
Valeurs de p*
HLA-Cw*0602 HLA-B13 HLA-B27 HLA-B38 HLA-B39 HLA-B57 HLA-B44 HLA-DRB1*04 HLA-DRB1*07 HLA-DR17
55 5,6 15 10 7 15 15 10 39 18
17 0 8 2 1 6 10 21 30 22
< 0,00001** NS NS NS NS NS NS NS NS NS
NS : non significatif. * Les valeurs de p ont été estimées en utilisant un test de Chi2 avec la correction de Yates. ** Odds ratio (OR) 5,8 ; intervalle de confiance (IC 95 %) : 2,9–11,4. OR a été calculé par la méthode de Cornfield.
Le rhumatisme psoriasique (PsA) est une maladie chronique et inflammatoire des articulations affectant 10 à 40 % des patients atteints de psoriasis. HLA-Cw*0602 et MICA-A9 ont été associés à une prédisposition à développer un PsA [1]. HLA-DRB1 a également été associé à une prédisposition ainsi qu’à la sévérité et l’expression clinique de la maladie. HLA-DRB1*07 et HLA-DRB1*04 ont été associés à une prédisposition à développer un PsA [2,3]. HLA-B27 en présence de HLA-DR7, ainsi que HLA-DQ3 en absence de HLA-DR7, sont associés à la progression de la maladie [4]. Il a été montré que l’épitope partagé typique de la polyarthrite rhumatoïde était associé aux érosions radiologiques parmi les patients souffrant de PsA [3] et plus récemment que les patients atteints de PsA portant à la fois les allèles HLA-Cw6 et HLA-DRB1*07 avaient des arthrites moins sévères [5]. HLA-DR13 semble être un marqueur génétique pour l’uvéite liée au PsA [6]. L’enthésite est une caractéristique cardinale de la spondylarthrite [7]. L’enthésite a été suggérée comme étant à la base de la plupart, sinon toutes, les manifestations du PsA [8]. Le but de cette étude était de déterminer les associations entre les gènes codant pour HLA-C, HLA-B et HLA-DRB1 et l’enthésite dans le PsA. Pour cela, 71 patients atteints de PsA et 110 témoins appariés ont été inclus dans cette étude. Vingt-sept patients présentaient un profil oligoarticulaire, 19 avaient une polyarthrite et 25 avaient une maladie axiale prédominante. L’enthésite clinique a été trouvée chez 21 patients (29,6 %) et a été confirmée par analyse aux ultrasons des sites enthésiques accessibles à un tel examen. Les enthèses les plus souvent affectées étaient l’insertion distale du tendon d’Achille (62 %), l’insertion distale du ligament rotulien (24 %), le tendon extenseur commun de l’épicondyle latéral du coude (19 %) et l’insertion rotulienne du tendon du quadriceps (14 %). Le test du Chi2 a démontré une association positive entre l’enthésite et les formes axiales de la maladie (57 % contre 26 %, p = 0,01) ainsi qu’avec la spondylite radiologique avancée (65 % contre 20 %, p < 0,01) mais la polyarthrite était moins fréquente chez les patients souffrant d’enthésite (9,5 % contre 34 %, p = 0,04). Chez ces patients, les variantes polymorphiques des gènes HLA-B, HLA-C et HLA-DRB1 ont été étudiées par des procédures génétiques comme décrit précédemment [9] et leurs fréquences ont été comparées aux 110 témoins appariés (Tableaux 1 et 2). HLA-Cw*0602 était associé à une prédisposition à développer un PsA (55 % contre 17 %, p < 0,00001), mais pas à une prédisposition à l’enthésite. HLA-DRB1 et HLA-B n’étaient pas associés à une prédisposition au PsA. Néanmoins, une association significative entre
夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.03.006).
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Tableau 2 Distribution des allèles HLA-B, HLA-C et HLA-DRB1 significatifs associés à l’enthésite chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique (PsA). Marqueur
Enthésite : n = 21 (%) Sans enthésite : n = 50 (%) Valeurs de p*
HLA-Cw*0602 HLA-B44 HLA-DRB1*07 HLA-DR17
52,4 28,6 57 38
46 10 32 10
Département de rhumatologie, hôpital central des Asturies (HUCA), C/ Celestino Villamil s/n, 33006 Oviedo, Espagne b Département de biologie fonctionnelle, IUOPA, université d’Oviedo, Oviedo, Espagne c Immunologie, unité d’histocompatibilité, HUCA, Oviedo, Espagne d Unité d’épidémiologie clinique, complexe hospitalier de Donostia, San Sebastian-Pays-Basque, Espagne
NS 0,07 0,06 0,009**
NS : non significatif. * Les valeurs de p ont été estimées en utilisant un test de Chi2 avec la correction de Yates. ** OR 5,5 ; IC 95 % : 1,5–19,8. OR a été calculé par la méthode de Cornfield.
∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Queiro)
10 mars 2011 HLA-DR17 et l’enthésite a été trouvée (38 % contre 10 %, p = 0,009). HLA-DRB1*07 était également rencontré plus fréquemment parmi les patients avec enthésite (57 % contre 32 %, p = 0,06). De manière significative, HLA-DRB1*07 n’était pas en déséquilibre de liaison avec HLA-Cw*0602, mais il était en déséquilibre de liaison avec HLA-B44 (s = 0,11) qui était aussi surreprésenté parmi les patients avec enthésite (28,6 % contre 10 %, p = 0,08). Durant les dernières décennies, la région HLA-DR a été confortée comme étant un des loci polymorphiques majeurs responsable de certains aspects phénotypiques du PsA. Notre étude est la première à montrer une association entre HLA-DR et l’enthésite chez les patients atteints de PsA. Cumulée à des rapports précédents, elle suggère que la région HLA-DR peut jouer un rôle significatif dans la grande variabilité phénotypique du PsA (HLA-DRB1*07-faible sévérité, HLA-DR13-uvéite, HLA-DR17-enthésite), quoique son rôle dans la prédisposition à développer la maladie semble moins probable.
Déclaration d’intérêts Ce travail a été supporté par un financement PS09/00420 du Fondo de Investigaciones Sanitarias espagnol.
Disponible sur Internet le 6 novembre 2011 doi:10.1016/j.rhum.2011.03.017
Hernie discale lombaire intra-radiculaire夽
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Mots clés : Hernie discale lombaire intra-radiculaire Hernie discale lombaire interdurale Compression radiculaire Imagerie par résonance magnétique
1. Introduction La hernie discale lombaire intra-radiculaire (HD-IR) est une complication rare de la pathologie discale. Elle a été décrite pour la première fois en 1984 par Barbera et al., et à ce jour, seulement 22 cas ont été rapportés dans la littérature [1,2]. Ce diagnostic est rarement porté en préopératoire et, la plupart du temps, il s’agit d’un diagnostic peropératoire [2,3]. Nous rapportons ici l’observation d’une HD-IR découverte lors de l’intervention chirurgicale.
Références 2. Observation [1] Martínez Borra J, González S, López-Larrea C. Genetic factors predisposing to spondyloarthropathies. Arthritis Rheum 2000;43:485–92. [2] Schmitt-Egenolf M, Boehncke WH, Stander M, et al. Oligonucleotide typing reveals association of type I psoriasis with HLADRB1*0701/2, -DQA1*0201, DQB1*0303 extended haplotype. J Invest Dermatol 1993;100:749–52. [3] Gladman DD, Farewell VT, Rahman P, et al. HLA-DRB1*04 alleles in psoriatic arthritis: comparison with rheumatoid arthritis and healthy controls. Hum Immunol 2001;62:1239–44. [4] Gladman DD, Farewell VT. HLA studies in psoriatic arthritis: current situation and future needs. J Rheumatol 2003;30:4–6. [5] Ho PY, Barton A, Worthington J, et al. HLA-Cw6 and HLA-DRB1*07 together are associated with less severe joint disease in psoriatic arthritis. Ann Rheum Dis 2007;66:807–11. [6] Queiro-Silva R, Torre-Alonso JC, Tinturé-Eguren T, et al. The effect of HLA-DR antigens on the susceptibility to, and clinical expression of psoriatic arthritis. Scand J Rheumatol 2004;33:318–22. [7] D’Agostino MA, Palazzi C, Olivieri I. Entheseal involvement. Clin Exp Rheumatol 2009;27:S50–5. [8] Tan AL, McGonagle D. Psoriatic arthritis: correlation between imaging and pathology. Joint Bone Spine 2010;77:206–11. [9] González S, Martínez-Borra J, López-Vázquez A, et al. MICA rather than MICB, TNFA, or HLA-DRB1 is associated with susceptibility to psoriatic arthritis. J Rheumatol 2002;29:973–8.
Rubén Queiro a,∗ Segundo González a,b Mercedes Alperi a Sara Alonso a Carlos López-Larrea a,c Jesús Martínez-Borra a,c Critina Saraquesta a,d Javier Ballina a
Une femme âgée de 27 ans, sans antécédents médicaux ni traumatiques, souffrait depuis un an de lombosciatique type S1 droite. Les douleurs s’étaient aggravées au cours des quatre dernier mois, sans sensation d’engourdissement de la jambe, ni trouble sphinctérien. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) montrait une hernie discale L5-S1 postéro-latérale droite comprimant le sac dural et la racine S1 droite (Fig. 1). Lors de l’intervention chirurgicale réalisée par voie interlamaire droite à l’étage L5-S1 avec foraminotomie, la racine S1 était gonflée, dure et immobile avec une adhérence entre le ligament longitudinal commun postérieur et le segment préganglionnaire de la racine nerveuse. À la dissection, on remarquait que le fragment extraligamentaire était attaché à la racine nerveuse et détaché du ligament longitudinal postérieur. Un examen attentif mettait en évidence une extension de ce fragment à l’intérieur de la racine nerveuse par l’intermédiaire d’un pertuis situé à la face ventrale du segment préganglionnaire de la racine. Après élargissement de ce pertuis de pénétration, la partie intra-radiculaire de la hernie discale fut réséquée sans issue de liquide céphalorachidien, confirmant ainsi sa nature interdurale. Après une semaine, la patiente est sortie de l’hôpital sans douleur.
夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.05.017).