11e congrès de Pneumologie de Langue Française
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Prise en charge du cancer bronchique dans un pays émergent : expérience du CHU Bab El Oued Alger
Synovialosarcome thoracique : quatre cas de présentation radio-clinique différente
R. Amrane, S. Mahi-taright, M.T. Makhloufi, A. Fissah, R. Baba Ahmed, B. Mansouri, A. Mefti, A. Afiane, K. Bouzid, H. Chaouche, et coll
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La tuberculose représentait en Algérie jusqu’au début de la décennie 90 la principale activité des services de pneumologie, puis cette tendance s’est inversée au profit des affections chroniques notamment le cancer bronchique. L’objectif de cette étude est de décrire l’organisation de la prise en charge du cancer bronchique dans un service de pneumologie d’un pays émergent. L’étude a lieu au Service de Pneumologie du CHU de Bab El Oued, à Alger. Organisation de la prise en charge : Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) se tient chaque semaine au CHU de Bab El Oued depuis septembre 1998. Le service de pneumologie est chargé du bilan diagnostique. L’administration de la chimiothérapie réalisée d’abord en Oncologie médicale au CPMC a été introduite au niveau du service de pneumologie Résultats : Huit-cent-trois malades ont été pris en charge durant les 6 années, dont 704 hommes et 99 femmes. L’âge moyen est de 59 ans. Le diagnostic est posé dans plus de 60 % des cas par biopsie bronchique. 49 % sont des cancers épidermoïdes, 24 % des adénocarcinomes, et 7 % des carcinomes à petites cellules. Chez les femmes on note une prédominance de l’adénocarcinome. La majorité des patients est malheureusement diagnostiquée à un stade avancé : Stades IIIb et IV 70 %, pour seulement 21 % de cas potentiellement opérables. Notre objectif à moyen terme est de diminuer ces délais, par une meilleure organisation du circuit mais surtout d’agir sur les médecins chargés d’orienter les malades.
Les synovialosarcomes représentent 10 % des sarcomes des tissus mous, et siègent le plus souvent sur les extrémités. Dans 10 % des cas, leur développement est extra-articulaire, mais leur siège primitif thoracique demeure extrêmement rare. Nous rapportons quatre cas de patients atteints de synovialosarcome primitif thoracique en dix ans. Il s’agit de quatre hommes, âgés de 21, 23, 25 et 51 ans lors du diagnostic. Deux patients étaient symptomatiques : toux, syndrome pleural. Quatre présentations radio-cliniques ont été observées : une atteinte pleurale isolée ; une masse pulmonaire unique ; de multiples masses pleurales associées à une masse pulmonaire et une atteinte médiastinale ; et un complexe hilaire gangliotumoral associé à une lésion excavée du sommet. Deux patients ont bénéficié d’une 18FDG-TEP. Aucun des patients ne présentait d’atteinte extrathoracique. Les deux patients présentant une atteinte thoracique sans atteinte pleurale ont bénéficié d’un traitement chirurgical, associé à une chimiothérapie. Ils sont en rémission complète avec un recul de trois et dix ans. Les deux patients présentant une atteinte pleurale ont été traités par chimiothérapie. L’un a évolué rapidement défavorablement, avec apparition de métastases ; le second est actuellement en cours de traitement. Le synovialosarcome primitif thoracique demeure une pathologie redoutable du sujet jeune. Son traitement repose sur l’exérèse chirurgicale. La chimiothérapie et la radiothérapie ont un rôle secondaire dans la guérison.
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Localisations thoraciques des lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens : à propos de 20 cas
Analyse du vécu de l’entourage de patients atteints de cancer bronchique
L. Laouar1, A. Abdellaoui1, A. Fissah1, D. Ihadaden1, M. Remaoun2, R. Baba Ahmed3, S. Mahi-Taright1, R. Amrane1
S. Bouzidi1, S. Mahi-Taright2, R. Amrane2
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Les localisations thoraciques des lymphomes peuvent être un mode révélateur de la maladie. L’Objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques des localisations thoraciques des lymphomes et de décrire les modalités du diagnostic. Étude rétrospective concernant 20 cas recrutés sur une période de 3 ans (2004-2006), pris en charge par le service de pneumologie du CHU Bab el Oued, soit 1,1 % de l’ensemble des hospitalisations. Population : Sept hommes et 13 femmes dont l’âge moyen se situe à 27 ans. Résultats : Les symptômes révélateurs de l’affection sont la toux et la douleur thoracique dans 50 % des cas. 12 patients sur 20 présentaient une adénopathie périphérique. Le délai de consultation est de 98 jours en moyenne. L’aspect radiologique le plus fréquent est l’élargissement du médiastin. L’endoscopie bronchique a mis en évidence dans 7 cas sur 20 un aspect de compression extrinsèque, un bourgeon endobronchique dans 2 cas et une sténose dans 1 cas. Le diagnostic de certitude est posé dans 11 cas par la biopsie d’un ganglion périphérique, dans 6 cas par la biopsie transpariétale, et dans 1 cas par la biopsie bronchique, la biopsie pleurale et par la thoracotomie. L’analyse histologique est en faveur d’un lymphome hodgkinien dans 11 cas sur 20 et dans 9 cas d’un lymphome non hodgkinien, dont 7 de haut grade de malignité. Le bilan d’extension permet de retrouver des adénopathies profondes chez 7 patients.
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A. Mairovitz, A. Niang, H. Le Floch, F. Rivière, A. Bonnichon, Y. Salles, P. Saint-Blanquard, C. Marotel, F. Vaylet
Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144
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Le diagnostic de cancer précipite la famille dans une crise émotionnelle aiguë. Celle-ci est déclenchée par la menace de perdre un proche. L’objectif de cette étude est de décrire le vécu de l’entourage de patients atteints de cancer bronchique. Population cible : Dix-sept accompagnateurs (12 hommes et 5 femmes) de patients pris en charge pour cancer bronchique dans le Service de Pneumologie du CHU Bab El Oued, Alger. L’âge moyen se situe à 39 ans. Il s’agit dans 10 cas d’enfants de malades, 6 cas de conjoints et une fois du frère. Le questionnaire d’administration indirecte élaboré par l’équipe du service regroupe les items suivants : informations sur la maladie du proche, l’impact sur l’entourage. Résultats : 1) Quelles sont les informations de l’accompagnateur sur la maladie de leur proche ? 13 parents sur 17 savent qu’il s’agit d’un cancer, 10 qu’il s’agit d’une maladie grave et dans 7 cas, le tabac est identifié comme facteur causal. 2) Signification de la maladie pour l’accompagnateur ? La maladie est reconnue comme grave, incurable, mortelle. Dans 6 cas, l’annonce du diagnostic a provoqué un état de choc, et 8 fois un sentiment de peur. 3) Répercussions sur l’accompagnateur. Les relations familiales et sociales ont été perturbées chez 5 des personnes interrogées ; une sensation de fatigue (9/17), un sommeil perturbé (9/17), perte de l’appétit (11/17) sont les principales répercussions. Conclusions : Au cours de la prise en charge des patients atteints de cancer bronchique, l’accompagnement psychologique de l’entourage doit être pris en compte.