Avulsion chondrale de l’éminence tibiale antérieure du genou : un diagnostic négligé. À propos d’une série de quatre cas

Avulsion chondrale de l’éminence tibiale antérieure du genou : un diagnostic négligé. À propos d’une série de quatre cas

S446 tunnel était considéré comme ballonisé pour une aire supérieure à deux fois l’aire normale (tunnel de 7 mm de diamètre). L’analyse statistique ét...

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S446 tunnel était considéré comme ballonisé pour une aire supérieure à deux fois l’aire normale (tunnel de 7 mm de diamètre). L’analyse statistique était réalisée grâce à un test de Student. Résultats.— Nous avons dénombré 32 genoux avec un tunnel non ballonisé (58 %) et 23 genoux avec un tunnel ballonisé (42 %). Il existait 52 % de rotules hautes (indice de Caton-Deschamps ≥ 1,2) dans le groupe ballonisé, contre 28 % dans le groupe non ballonisé, (p = 0,02). Il existait également une différence statistiquement significative (p = 0,05) en cas de « mauvais » positionnement des tunnels (44 % dans le groupe ballonisé contre 34 % dans le groupe non ballonisé). Nous n’avons retrouvé aucune corrélation entre la dysplasie de trochlée et la ballonisation. Il n’existait pas de différence de score IKDC au dernier recul entre les deux groupes. Nous ne déplorons aucune luxation récidivante. Discussion.— À notre connaissance, il n’y a pas d’étude publiée à ce jour sur la ballonisation du tunnel fémoral pour la reconstruction du MPFL. Sur cette étude préliminaire, il semble que le mauvais positionnement du tunnel fémoral favorise une ballonisation. De plus, une hauteur rotulienne initiale excessive semble également être un facteur de risque de ballonisation du tunnel. Ce phénomène peut s’expliquer par l’anisométrie franche portant soit sur le versant rotulien en cas de rotule haute, soit sur le versant fémoral en cas de malposition du tunnel, bien que celui-ci semble sans conséquence clinique à ce jour. Néanmoins, cela nous interroge sur la correction systématique des rotules hautes et sur l’amélioration de notre positionnement fémoral. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.10.022 22

Avulsion chondrale de l’éminence tibiale antérieure du genou : un diagnostic négligé. À propos d’une série de quatre cas F. Chotel , M. Chaker , P. Greiner , R. Kohler , J. Berard Lyon, France Introduction.— Malgré le nombre croissant de lésions intraligamentaires du LCA chez l’enfant, l’avulsion de l’éminence tibiale reste le principal mode de rupture du LCA. Chez le très jeune enfant, du fait de la chondro-épiphyse, des avulsions cartilagineuses des éminences tibiales sont possibles ; elles sont souvent non diagnostiquées, compte tenu de la quasi-normalité de la radiographie standard faite en urgence. Nous rapportons une série de quatre cas d’avulsions cartilagineuses du LCA négligées dans la petite enfance. Le but de ce travail est de mieux reconnaître ces entités rares pour une prise en charge adéquate au stade aiguë. Matériel et méthodes.— Il s’agit de trois garc ¸ons et une fille, âgés de 6,3 ans (de cinq à 8,5) au moment de l’accident du genou (deux genoux droit). L’accident initial était domestique (trois cas) ou au cours de judo (un cas). La radiographie réalisée en urgence avait toujours été interprétée comme normale ; revue rétrospectivement, il existait pour deux cas une minime « chips » osseuse au plancher du LCA. En raison d’une importante hémarthrose, chacun des patients a bénéficié d’une IRM : le diagnostic de rupture intra-ligamentaire avait été retenu trois fois et celui de désinsertion méniscale une fois. Revu rétrospectivement, chacune de ces IRM montrait une avulsion chondrale de l’éminence tibiale antérieure. Résultats.— Tous ces enfants nous ont été adressés secondairement en raison de gêne fonctionnelle, avec défaut de marche et flexum relatif (trois cas) ou instabilité (deux cas). Le diagnostic a été redressé en moyenne 15 mois plus tard alors que l’enfant présentait une ossification évidente et secondaire du fragment avulsé classé type III (classification de Meyers et Mc Keever). Les enfants ont tous été opérés à l’âge moyen de 8,3 ans (cinq à dix ans), par « lac ¸age-pull out » au fil résorbable de l’éminence tibiale (trois cas) ou reconstruction ligamentaire (un cas) ; dans un cas,

une réinsertion de la corne postérieure du ménisque médiale était associée. À 20 mois de recul moyen, trois enfants sont sportifs. Le résultat subjectif est bon. La mobilité est complète et la laxité résiduelle mesurée au KT (valeur maximale manuelle) est en moyenne de 1,6 mm (0 à 3 mm). Discussion.— Les avulsions chondrales de l’éminence tibiale sont souvent négligées même après imagerie IRM. Cette entité mérite d’être mieux connue pour éviter une prise en charge différée, après symptomatologie traînante, qui assure cependant des résultats satisfaisants à court terme. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.10.023 23

Reconstruction du ligament croisé antérieur chez les patients avec squelette immature : évaluation d’une technique transphysaire tibiale et fémorale utilisant les ischiojambiers G. Lemaitre , V. Pineau , B. Geffard , J.-F. Mallet , C. Hulet Caen, France Introduction.— L’incidence annuelle de la rupture du LCA chez les enfants est en constante augmentation. Celle-ci est liée à une pratique de plus en plus précoce et intensive des sports en pivot. L’instabilité antérieure chronique est à l’origine de lésions méniscales, avec un taux augmentant significativement avec le délai traumatisme-chirurgie. Le traitement fonctionnel, la suture simple et les plasties extra-articulaires isolées présentent un fort taux d’échec. La plastie intra-articulaire sous arthroscopie est le traitement de référence, avec cependant plusieurs techniques décrites. Cette étude a pour objectif d’évaluer une technique transphysaire tibiale et fémorale avec une greffe au gracilis et semi-tendinosis, sous arthroscopie. Matériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 14 genoux chez 13 patients avec physes ouvertes. L’âge moyen était de 13 ans sept mois. Le recul moyen était de 15 mois, avec un délai traumatisme-chirurgie moyen de six mois. La fixation fémorale était dans tous les cas corticals. La fixation tibiale était effectuée par vis ou agrafe ou les deux. Les gestes de réparation méniscale étaient réalisées dans le même temps le cas échéant. Tous le patients ont été revus par un opérateur indépendant, pour examen clinique selon l’IKDC, une laximétrie au KT1000, deux questionnaires subjectifs (IKDC, Lysholm) et bilan radiographique complet (incidences standards associées à un pangonogramme en charge et étude des tunnels selon Aglietti). Résultats.— Quatre-vingt-treize pour cent des patients avaient un score IKDC A ou B. Le score IKDC subjectif moyen était à 83,3 et le score de Lysholm était excellent ou bon dans 93 % des cas. Aucun patient ne présentait d’instabilité postopératoire. La laximétrie retrouvait une différentielle inférieure ou égale à 3 mm dans tous les cas. Cinquante pour cent des genoux présentaient une lésion méniscale. Le capital méniscal avait systématiquement été préservé, avec cinq sutures et deux lésions laissées en place car stables. Aucune rupture itérative ni méniscectomie secondaire n’étaient à déplorer. Deux genoux sur 14 étaient suspects d’épiphysiodèse fémorale, avec une déviation en valgus de 4◦ par rapport au côté controlatéral, mesuré sur le pangonogramme, sans conséquence clinique. Discussion.— Cette technique donne de bons résultats objectifs et subjectifs. Elle est fiable et reproductible. Des règles strictes sont à respecter avec notamment un délai traumatisme-chirurgie court, une préservation du capital méniscale et aucune mise en place de matériel de fixation transphysaire. Le risque principal semble être l’épiphysiodèse fémorale, dont il convient de surveiller l’apparition par des contrôles radiocliniques rapprochés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.10.024